Blasé par la politique, Sofuoglu veut une wild-card à Imola
Le pilote turc s'est recyclé en politique l'an dernier suite à son retrait de la compétition, mais reste sur sa faim dans ses nouvelles fonctions. À telle enseigne qu'il envisage une pige en Supersport au printemps.
Jonathan Rea, Kawasaki Racing, Kenan Sofuoglu, Kawasaki Puccetti Racing, Alvaro Bautista, Aruba.it Racing-Ducati Team, Alex Lowes, Pata Yamaha
Gold and Goose / Motorsport Images
Pour tout sportif de haut niveau, la question de la reconversion en fin de carrière est un sujet difficile et une étape délicate à franchir. C'est d'autant plus le cas quand ce "basculement" intervient involontairement, du fait de blessures à répétition par exemple, comme ce fut le cas pour Kenan Sofuoglu.
Quintuple Champion du monde de Supersport (en 2007, 2010, 2012, 2015 et 2016), le pilote turc a vu sa fin de carrière précipitée par une cascade de blessures. D'abord en 2017 où ces dernières l'ont en grande partie empêché d'aller empocher un sixième titre et forcé de s'incliner face à Lucas Mahias, puis lors de la manche inaugurale en 2018, à Phillip Island, où une énième chute lors des essais libres a fini de compromettre son avenir dans la discipline.
Retraité des circuits depuis mai 2018 et la manche italienne du calendrier, à Imola, Sofuoglu tentera néanmoins un retour cette année sur ce même tracé, à l'occasion d'une wild-card au sein de l'équipe avec laquelle il a remporté ses trois derniers sacres : le Puccetti Racing Team.
"Je viens de parler à Manuel Puccetti du fait que je veux faire une wild-card à Imola", a-t-il confié lors d'une interview accordée à Speedweek. "Imola est la course à domicile de Puccetti Kawasaki, il y a beaucoup de fans et de sponsors de l'équipe et j'aime beaucoup la piste. Si Kawasaki est d'accord, je veux faire ce pari de la wild-card. J'ai aussi dit à l'équipe que je pouvais intervenir si l'un de leurs pilotes chutait un vendredi ou un samedi et ne pouvait pas piloter par la suite."
Pas à l'aise en politique
Une ambiance qui devrait davantage lui convenir que celle, plus feutrée, du Parlement turc, où il a été élu sous la bannière de l'AKP, le Parti de la justice et du développement, actuellement au pouvoir dans le pays.
Un temps pressenti au poste de ministre des sports, Sofuoglu ne semble pas s'accommoder de son nouveau quotidien : "J'ai besoin d'objectifs dans ma vie", reprend-il. "Pour l'instant, je n'en ai pas. J'ai besoin d'un entraînement pour garder mon corps en forme et motivé. Pour la première fois de ma vie, je suis sans but. Je fais mon travail en politique, mais je ne peux pas dire que j'aime ça."
"Ma vie a beaucoup changé à cause de la politique, c'est très prenant. Quand je suis au travail, les courses ne me manquent pas. Mais quand j'arrive sur un circuit, j'ai vraiment envie de faire de nouveau de la moto", poursuit-il. "Mais le plan n'est pas encore certain à 100%, on en parle. J'ai dit à Puccetti de se préparer à cette possibilité. Pour ma part je ferai en sorte d'être prêt. Il ne reste plus beaucoup de temps avant Imola, à la mi-mai. Trois ou quatre semaines avant cela, nous déciderons si nous pouvons le faire."
Toujours en forme
Alors que plusieurs pépites turcs commencent à percer au plus haut niveau de la compétition moto, qu'il s'agisse de Toprak Razgatlioglu en Superbike, ou bien de Can Öncü en Moto3, le vétéran de 34 ans estime avoir encore de beaux restes qu'il doit entretenir.
Chose pratiquement impossible en politique. "Physiquement, je suis dans une condition qui me permet encore de bien m'en sortir en course", fait-il valoir. "J'ai abandonné la course trop vite et je me suis retrouvé en politique par la suite. Tout le monde me disait alors que j'aimerais faire de la politique après quelques mois, mais je n'aime toujours pas ça aujourd'hui, après presque un an."
Il reste peu de temps pour Puccetti et Sofuoglu de se décider en vue d'une potentielle wild-card, la manche italienne, cinquième du calendrier Supersport, devant se dérouler du 10 au 12 mai prochains.
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