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Les marques du WSBK - Aprilia : un retard parfaitement comblé

Il aura fallu plusieurs années à Aprilia pour s’aligner en Mondial Superbike, et plus précisément attendre la conception de la RSV 1000. Des débuts timides avant une marche plus glorieuse.

Sylvain Guintoli

Sylvain Guintoli

Dave Dyer

Fort de succès répétitifs en Grands Prix 125cc et 250cc, Aprilia ne pouvait pas manquer l’élan du Superbike à la fin des années 90. Spécialiste des petites cylindrées, la marque dirigée alors par le sémillant Ivano Beggio entra en scène en 1999 avec un bicylindre, architecture moteur incontournable pour se mesurer à son principal rival, Ducati.

Mais le constructeur de Noale fit le pari timide d’y aller avec une structure privée (De Cecco) et l’expérimenté pilote Peter Goddard. Une première année test en quelque sorte, sanctionnée par une 12e place au général, une cinquième comme meilleur résultat en course, et beaucoup d’abandons.

Dès 2000, Aprilia prit les choses de la bonne façon en alignant une équipe officielle et un service course en prise directe avec le championnat. Transfuge de chez Ducati, Troy Corser fut enrôlé comme leader et transforma l’essai dès le second week-end de la saison avec une victoire à domicile. Le premier de ses cinq succès de la saison, dont il se classa très bon troisième.

Partis sur de bonnes bases, les hommes de Noale augmentaient leurs ambitions en alignant un second pilote de premier plan : Régis Laconi. Dès lors, il y eut de quoi attendre d’un tel duo au guidon des RSV 1000 officielles, même si le débutant Laconi avait tout à apprendre de la discipline. Si Corser signa le doublé sur l’épreuve d’ouverture, ces deux victoires furent les seules de la saison, dont il se classa quatrième. Pour le Français et son numéro 55, la transition fut plus compliquée que prévue avec une 11e place au classement 2001, même s'il décrocha une victoire sur l’ultime épreuve, à Imola.

Kenny Brack et Cristiano da Matta
Noriyuki Haga devant Ben Bostrom et Ruben Xaus (2002)

Régis Laconi prit ensuite le chemin de retour vers le MotoGP, toujours avec Aprilia, tandis que Corser se laissa tenter par l’aventure Foggy Petronas. C’est finalement Noriyuki Haga, revenu d’une saison en Grands Prix 500cc, qui se retrouva sur la selle d’une RSV qui allait entamer sa dernière saison. Sans aucune victoire au compteur, Nitro Nori hissa le bicylindre italien parmi les Ducati pour une quatrième place finale, loin derrière le twin Honda victorieux aux mains de Colin Edwards.

Retour au sommet avec Biaggi

Durant les six saisons suivantes, la maison Aprilia resta en marge du Superbike et il fallut attendre son intégration dans le groupe Piaggio pour qu’une nouvelle direction soit donnée. Ou plutôt un nouveau modèle, une machine plus personnelle et dans un ADN mieux affirmé.

Ainsi naquit la RSV4 pour qui l’histoire semblait toute tracée vers le sommet. Pour répondre au besoin d’un retour en haut de l’affiche, quoi de plus normal pour Aprilia que de faire appel à celui qui a tant apporté à la marque : Max Biaggi. Après deux saisons de rodage en SBK, celui qui a conquis trois de ses quatre titres 250cc avec le constructeur italien pouvait enfin espérer concrétiser son rêve d’une cinquième couronne.

Max Biaggi
Max Biaggi (2009)

Quatrième en 2009 avec une seule victoire, le Corsaire imprima son style la saison suivante. Avec 10 victoires, quatre doublés et 75 points d’avance sur son dauphin, Leon Haslam, Biaggi savoura son sacre et la concrétisation de sa longue histoire avec Aprilia dont il était désormais indissociable.

Le Romain n’en eut pourtant pas assez de se régaler au guidon du redoutable 4 cylindres en V, et poussa la performance à entrer dans le cercle restreint des doubles Champions du monde Superbike. Avec un nouveau titre en 2012, acquis pour un demi point face à Sykes, il pouvait dès lors prendre le chemin de la retraite et savourer son parcours, laissant du même coup une place vacante de premier choix.

Sylvain Guintoli ne laissa pas filer cette occasion et s’aligna aux côtés de Eugene Laverty. Le Nord-Irlandais termina vice-champion en 2013, derrière Tom Sykes et devant son coéquipier, mais c’est bien le Français qui prit le relais pour le titre l'année suivante. Le premier pour un tricolore depuis Raymond Roche en 1990, également sur une moto italienne, et le troisième pour le constructeur italien en cinq saisons de présence de la RSV4.

Sylvain Guintoli
Sylvain Guintoli (2014)

Les moyens étant désormais concentrés en priorité sur le MotoGP, Aprilia n’en eut pour autant pas délaissé le Superbike avec une bonne campagne 2015 où Leon Haslam et Jordi Torres terminèrent quatrième et cinquième.

À l’issue d’une saison 2016 plus difficile (dixième place pour Savadori et 13e pour De Angelis), le V4 italien s’apprête à repartir pour une campagne 2017 plutôt prometteuse avec Lorenzo Savadori et un Eugene Laverty revanchard. Les RSV4, toujours concoctées par le service course de Noale et confiées à l’équipe britannique SMR, pourront probablement penser à jouer le titre et s’inspirer de la bonne évolution du modèle RS-GP engagé en MotoGP. Le savoir-faire Aprilia, désormais partie prenante des références dans la catégorie des motos dérivées de la série, a encore du potentiel.

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