Rien n'arrête Rea, Sykes progresse
Si Kawasaki est invaincu en ce début de saison, c'est grâce au talent de Jonathan Rea. Son partenaire Tom Sykes tente de se rapprocher en adaptant son pilotage.
Photo de: Kawasaki Racing Team
C’était une habitude les saisons précédentes, la coutume est revenue en force ce dimanche : Kawasaki a inscrit un nouveau doublé en WSBK. Pourtant, au vu de la physionomie de la grille de départ, l’affaire semblait ardue.
Vainqueur en Course 1, Jonathan Rea devait s’élancer depuis le 9e rang, deux places derrière son équipier Tom Sykes. Les deux hommes ne se privaient pas d’expliquer la veille à quel point la nature sinueuse du circuit de Buriram allait compromettre leur remontée. La prudence est mère de sûreté selon l’adage : Rea n’avait pas à s’inquiéter outre mesure, puisqu’il se retrouvait 4e après quelques hectomètres ! Le Champion du monde en titre emmenait dans son sillage son camarade de box, qui avait retrouvé du mordant.
Mais la bonne nouvelle intervint au troisième tour, lorsque Rea vit sous ses yeux la Ducati de Chaz Davies glisser hors de la piste. Le duel tant attendu entre les deux meilleurs pilotes du plateau était de ce fait caduc. Tant pis pour les spectateurs, mais tant mieux pour le Britannique, qui pouvait ainsi creuser l’écart comptable.
Une excellente opportunité pour Rea, d’autant plus qu’il se défaisait sans difficulté de Marco Melandri à la fin du quatrième tour. En tête, le numéro 1 débutait sa série de chronos en 1’33’’. Dans ces conditions, il est quasiment impossible de stopper la fusée Rea.
Le sort décidait cependant de pimenter l’issue de la course en stoppant la course une vingtaine de minutes pour cause d’huile sur la piste. Au restart, Rea devait rappeler à Melandri qui était le patron de la discipline. Après un secteur roue dans roue, la Kawasaki s’installait définitivement en première place. "J’étais très déçu de voir le drapeau rouge", reconnaissait Rea au micro du site officiel WorldSBK. "Je venais à peine de passer en tête et je commençais à attaquer. Mais la sécurité doit primer."
Cette interruption n’a pas inquiété l’Irlandais outre mesure. "C’était parfait finalement, car j’étais en mesure de redémarrer depuis la pole position. Je n’avais plus à passer dans le trafic. Les départs sont devenus cruciaux cette saison. J’ai réalisé un envol super lors du premier départ."
Les statistiques sont affolantes : Rea signe ainsi son 42e succès en Superbike, égalant sa plus longue série de victoires (quatre entre Assen et Imola en 2015). Il devient le premier pilote à aligner deux meetings victorieux en début de saison depuis Neil Hodgson en 2003. "C’est ma meilleure entame de saison de toute ma carrière", expliquait-il. "J’apprécie vraiment le pilotage sur cette moto. Je pense que la clé de cette réussite tient aux essais hivernaux, qui ont été très solides. Ce furent les bonnes bases pour ensuite créer le rythme régulier. Aussi avons-nous roulé sur deux circuits qui convenaient bien à notre machine. Pour l’instant, tout va bien."
Sykes à l'encontre de son pilotage
De l’autre côté du garage Kawasaki, Tom Sykes peut s’estimer heureux. Lui qui semblait en difficulté avec le principe de grille inversée jusque-là a rassuré son employeur avec une deuxième place arrachée du guidon de Marco Melandri dans le dernier freinage. Un copier-coller de sa manœuvre réalisée en Course 1 ! "Ce dernier tour a certainement été mon meilleur temps personnel. On a trouvé un bon set-up à cet endroit du tracé."
Sykes se dit "relativement heureux du week-end". Ses résultats sont le fruit d’un hiver studieux. "Lors des tests privés, j’ai travaillé dur pour me rapprocher de ce dont avait vraiment besoin la moto [en termes de réglages]. Bien sûr, c’est quelque chose que j’ai assimilé l’an dernier. À Phillip Island, il y avait des signes de régularité. Ici, je voulais vraiment comprendre la moto, et savoir dans quels domaines je devais m’adapter pour que la Kawasaki fonctionne plus facilement."
Un travail en profondeur qui est nécessaire pour revenir au niveau de son équipier au classement général. "En ce moment, beaucoup de choses vont à l’encontre de mon style de pilotage naturel. Vous pouvez sûrement voir sur les images que je ne suis pas totalement à l’aise, mais ça n’est pas une excuse. Sur 60 tours de course depuis le début de saison, je suis capable de sortir vers la fin d’épreuve de nouvelles capacités de la moto. C’est bon signe, même si on manque un peu de vitesse dans les premiers tours. C’est là que je perds du terrain."
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