"Rien de décidé" quant à un retour de Guintoli et Suzuki en WSBK

Sacré avec Aprilia en 2014, puis passé par Honda et Yamaha en l'espace de deux ans, Sylvain Guintoli a quitté les rangs du WSBK à la fin d'une saison 2016 marquée par les difficultés d'un programme encore peu avancé avec la R1 et par une lourde blessure survenue il y a à peine plus d'un an, à Imola. Aujourd'hui, le Drômois porte les couleurs de Suzuki, pas seulement en MotoGP où il s'apprête à remplacer un Álex Rins convalescent, mais aussi en Championnat britannique Superbike (BSB).

Son premier passage outre-Manche, en 2009 et déjà avec Suzuki, l'avait d'emblée mené au plus haut niveau, avant d'être stoppé net par une violente chute. Passé dans la foulée en Championnat du monde l'année suivante, il y a fait son trou avec le succès que l'on connaît, jusqu'à en arriver en fin d'année dernière à reprendre le chemin de "la maison", lui qui vit en Angleterre.

Guintoli avait une opportunité à saisir, se voyant proposer de prendre en main la nouvelle Suzuki GSX-R 1000. Après un test de découverte en Malaisie qui n'a fait que décupler son enthousiasme, il en mène actuellement le développement dans un championnat qui a débuté il y a un mois.

"On travaille sur la nouvelle machine", explique Sylvain Guintoli à Motorsport.com. "En BSB, c'est un schéma assez différent parce que l'électronique est complétement différente. C'est une électronique très sommaire, un ECU unique avec des stratégies très basiques. La nouvelle Suzuki que j'ai essayée à Sepang avec le système du Mondial Superbike fonctionnait déjà très bien en janvier, pour moi elle était déjà pratiquement prête pour aller en Mondial, mais avec ce système-là il y a encore beaucoup de travail."

"On travaille sur tous les fronts, ça nous donne de l'expérience sur la machine. On travaille sur le châssis aussi, on essaye d'adapter au mieux la moto aux Pirelli. Pour le moment, on a eu quelques soucis mais c'est normal avec une nouvelle machine, on s'y attendait et on va progresser pendant la saison."

Le retour en WSBK est "une option"

S'il garde un œil avisé sur le Mondial, c'est pour mieux trépigner de ne pas voir cette prometteuse GSX-R rivaliser avec la Kawasaki qui domine le championnat pour la troisième année consécutive avec Jonathan Rea. "Il est temps qu'on y aille avec une bonne Suzuki pour essayer de concurrencer", sourit le pilote drômois.

La finalité de ce développement en BSB est donc de ramener Suzuki vers le Championnat du monde ? Et si tel est le cas, Sylvain Guintoli pourrait-il lui-même accompagner cette moto vers sa destinée mondiale et réintégrer le championnat qui l'a consacré en 2014 ? "C'est une option", nous répond le Français, sans toutefois s'aventurer à faire une quelconque prévision.

"Pour le moment, rien n'est décidé mais cette nouvelle Suzuki GSX-R a clairement un gros potentiel, c'est sûr et certain. C'est une moto qui a été conçue pour aller sur la piste, elle est bien faite, le moteur est très puissant, il y a une très bonne base de travail", détaille Guintoli.

"Si demain il y a la volonté de Suzuki de la faire fonctionner en Mondial, je pense qu'elle a de bonnes chances de succès", souligne-t-il. Avec lui ? "Si ça se passe, c'est sûr que j'aimerais faire partie de l'aventure."