Interview

John Filippi - "Je me suis beaucoup remis en question"

Pour sa première année au volant d’une voiture de réglementation TC1, sur une Chevrolet Cruze du Campos Racing, le jeune pilote corse a connu une saison faite de hauts et de bas, mais également riche en enseignements.

Yvan Muller, Citroën C-Elysée WTCC, Citroën World Touring Car team, John Filippi, Chevrolet RML Cruze TC1, Campos Racing

Photo de: FIA WTCC

John Filippi, Chevrolet RML Cruze TC1, Campos Racing
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John Filippi, Campos Racing Chevrolet RML Cruze TC1
John Filippi, Chevrolet RML Cruze, Campos Racing

John, après une première saison d’apprentissage du WTCC en catégorie TC2, comment abordiez-vous la saison 2015 au volant pour la première fois d’une voiture TC1?

Je n’étais pas particulièrement inquiet car ma première prise en main avec la Chevrolet Cruze RML à Barcelone s’était plutôt bien passée. J’avais signé de bons chronos, sans être particulièrement largué par mon équipier [Hugo Valente, fort d’une première saison en TC1 en 2014], je n’étais pas plus impressionné que cela. Et puis je restais dans le giron du Campos Racing, avec qui j'avais déjà travaillé en 2014.

Les deux premières sorties en course en Argentine et à Marrakech se sont pourtant avérées compliquées.

Effectivement, et ce pour des raisons différentes. En Argentine, je m’accroche avec la Lada de James Thompson dans le premier tour de la course 1, avant de conclure la seconde manche au 12e rang. A Marrakech, j’ai pris un premier coup au moral car les autres pilotes Chevrolet ont disposé d’évolutions moteur sur cette course, pas moi. Les écarts de performance s’en sont ressentis, mais j’ai paradoxalement signé mon meilleur résultat au Maroc (8e), mais c’était davantage en raison des circonstances de course.

Les évolutions sont finalement arrivées sur la Nordschleife, avec les résultats qui ont suivi…

Oui, j’ai dû patienter encore une course, en Hongrie, avant de recevoir les évolutions sur la Cruze au Nürburgring. Et je me suis rapidement senti plus à l’aise dans la bagarre. On ne s’en est pas trop mal sortis, sur ce circuit compliqué, et je décroche le point de la 10e place.

Une embellie de courte durée cependant?

Effectivement, de nouvelles évolutions (géométrie du train arrière notamment) sont apparues sur les Cruze dès la course suivante en Russie, et je fus encore une fois le seul à ne pas en bénéficier, faute de budget. Cela s’est ressenti de suite à Moscou c’était la première fois que je signais le tout dernier temps. Cela m’a mis un vrai coup au moral, surtout après la belle performance du Nürburgring. A ce moment là, le budget était déjà un motif d’inquiétude, je n’étais pas sûr de pouvoir terminer la saison. Les courses en Slovaquie et au Castellet se sont avérées tout aussi compliquées. Après la saison européenne, et les deux courses de Vila Real, j’ai énormément douté de moi, c’était difficile.

Comment avez-vous vécu la trêve estivale?

Durant l’été, je me suis beaucoup remis en question. J’ai cherché comment changer ma façon d’appréhender les choses. Et j’ai eu besoin de me vider la tête, j’ai enchaîné les expériences au volant de voitures très différentes, du rallye sur terre, de la monoplace. J’ai également remis en question ma façon de travailler avec l’équipe, d’échanger avec eux. Et c’est une nouvelle approche qui a commencé à payer dès le Japon, où j’ai raté de peu ma qualification en Q2.

Puis en Chine, le week-end s’est vraiment bien passé. J’accède pour la première fois à la Q2, et j’arrive à me placer sur la deuxième ligne pour la course 2 grâce à la grille inversée. J’abandonne dans la course 1 mais je parviens à prendre le point de la 10e place dans la seconde manche. C’est surtout la performance globale qui était satisfaisante, cela m’a remis d’aplomb.

C'est une année durant laquelle j'ai beaucoup appris, et qui permettra d'avancer et me développer en tant que pilote.

John Filippi.

D’autant que les dernières évolutions arrivent enfin lors de l’avant-dernier rendez-vous du championnat en Thaïlande.

Oui, et là aussi je l’ai senti tout de suite. J’accède de nouveau à Q2, mais malheureusement je m’accroche avec la Honda de Monteiro dans la course 1. Je finis encore 11e de la course 2, aux portes des points.

Et la dernière étape au Qatar restera votre meilleure prestation de la saison, avec un podium raté de peu…

Dès les premiers essais libres à Losail, j’ai senti que la voiture marchait vraiment très bien. Je décroche la 10e place des qualifications, ce qui me vaut d’hériter de la pole pour la course 2. A ce moment, l’unique objectif en course 1 était de ne pas m’accrocher.

La victoire était-elle possible lors de cette course 2?

J'ai tout fait pour gagner. J'étais à la limite partout. Je fais une erreur au départ en ne débrayant pas assez, cela m'a fait perdre du temps. Il y avait moyen de faire au moins un podium si je n’avais eu que les Chevrolet ou les Honda derrière moi, cela aurait été jouable. Mais Yvan (Muller) était juste derrière moi sur la grille au volant de sa Citroën. Je l’ai contenu tant que j’ai pu puis, après la phase de neutralisation, il s’est porté à ma hauteur, je me suis rabattu en pensant lui laisser assez de place mais nous nous sommes touchés et je suis parti en tête-à-queue. C’est dommage mais je retiens la performance globale sur ce week-end.

Quel bilan tirez-vous de cette saison?

Je regrette simplement n’avoir pu bénéficier des évolutions comme les autres. Lorsque c’était le cas, j’ai montré que je pouvais me placer régulièrement dans le top 10. Mais c'est également une année durant laquelle j'ai beaucoup appris, et qui permettra d'avancer et me développer en tant que pilote.

Votre futur passe-t-il par le WTCC?

Ce serait l’idéal pour moi. C’est un championnat très relevé et très professionnel, avec des pilotes de niveau très élevé. On l’a vu lorsque Rob Huff est allé effectuer une pige en TCR à Macao, il a survolé les débats. Et puis c’est un championnat qui attire des constructeurs, Volvo aujourd’hui, on parle d’autres marques pour les années à venir, et c’est là qu’il faut être pour espérer devenir pilote d’usine. J’évalue plusieurs options, notamment demeurer avec l’équipe Campos. D’un point de vue plus personnel, ma volonté est de travailler avec encore plus de rigueur et d’intensité avec l’équipe pour continuer à progresser en 2016. 

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