La chronique d'Yvan Muller - Journal d'un long périple argentin

Yvan Muller a dévoilé aux lecteurs de Motorsport.com les coulisses de sa semaine de course à l'occasion de l'étape argentine du calendrier, sur le circuit de Termas de Rio Hondo, où il s'est classé 3e et 5e.

Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC

Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC

FIA WTCC

Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC
Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC
Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC
Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC
José María López, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC, Tom Chilton, Sébastien Loeb Racing, Citroën C-Elysée WTCC, Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC  en MAC3.
José María López, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC, Tom Chilton, Sébastien Loeb Racing, Citroën C-Elysée WTCC, Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC  en MAC3.
Yvan Muller, Citroën World Touring Car Team, Citroën C-Elysée WTCC

Bonjour à tous,

Après une première partie de saison plutôt chargée, avec des courses qui se sont enchaînées les unes après les autres dans toute l’Europe, mais également en Afrique avec Marrakech, presque un mois d’interruption séparait les courses du Portugal fin juin à celles disputées en Argentine ce week-end.

La raison est simple : afin de diminuer les coûts de transport, le matériel et les voitures de course partaient par bateaux de Porto au lendemain de la course de Vila Real en destination de Termas de Rio Hondo.

Cela ne veut pas dire que j’étais en vacances de mon côté pour autant, bien au contraire.

Après avoir effectué des essais avec la voiture de développement Citroën à Barcelone, j'ai suivi mon équipe YMR sur les courses de Supertourisme à Magny-Cours, puis sur le Red Bull Ring en Autriche où notre LMP3 était engagée en ELMS. Avec encore une séance de simulateur à l'usine Citroën Racing, le mois de juillet était bien chargé.

Dimanche 31 juillet, départ pour l'Argentine où la filiale locale de Citroën nous avait prévu un programme de promotion durant trois jours.

Bien gérer le décalage horaire

Lundi 1er août : tout juste atterri à l'aéroport de Ezeiza, au sud-ouest de Buenos Aires, après une nuit dans l'avion, une voiture m'attend pour me conduire directement au circuit de Buenos Aires, à 30 minutes de route, pour y rencontrer la presse nationale et effectuer des baptêmes de piste au volant d'une voiture de course aménagée pour cela. À 17 heures, direction l'hôtel pour se débarbouiller rapidement avant de repartir pour une émission télé. 22 heures, dîner, minuit au lit. Inutile de vous dire que la nuit était bonne…

Néanmoins, la meilleure des solutions pour se faire rapidement au décalage horaire est d'être bien occupé dans la journée et de ne pas se coucher trop tôt.

Mardi 2 août : la journée a été mise à profit pour assister à une convention afin de rencontrer les concessionnaires du pays. Je dois dire que la filiale argentine de Citroën, qui est très dynamique, exploite au maximum notre passage dans la capitale du pays afin que nous fassions la promotion de la marque. Cela fait aussi partie de notre travail. Encore une bonne journée car nous rentrons à l'hôtel bien après minuit…

32 heures de voyage

Mercredi 3 août : l'activité prévue pour moi a été annulée, je pars donc en milieu de journée avec cinq membres du Team Citroën Racing qui m'accompagnent à l'aéroport pour y prendre un avion en direction de Tucuman, à deux heures de vol au nord de Buenos Aires. Nous y retrouvons d'ailleurs le reste de l'équipe, qui arrive directement de Paris.

Arrivés à Tucuman, il nous reste encore deux heures de bus pour arriver au circuit de Termas aux alentours de 19h30. Pour la petite histoire, l'un des mécanos a mis le chrono en route au départ de l'usine Citroën : en arrivant à destination, les chiffres indiquaient 32 heures de voyage !

L'hôtel étant situé à côté du circuit, chacun s'empresse de récupérer sa chambre et de prendre une bonne nuit de repos.

La fourmilière se met en action

Jeudi 4 août : Toute l'équipe se rend au circuit pour y installer le matériel arrivé par container. J'aime ce moment car une véritable fourmilière se met alors en action. Il y a tant de choses à faire en si peu de temps, choses que nous ne voyons souvent pas car, en règle générale, tout est déjà installé à notre arrivée. Il est impossible de tout détailler mais je vous garantis que dans une organisation comme celle d'un team de course, chacun a son rôle et son importance.

Pour ma part, la journée commence à 13 heures. Programme de l'après-midi : briefing de pré-course, un tour de piste à pied avec mes ingénieurs pour analyser la piste, briefing technique, et je finis la journée par un dîner à 19h45… sage.

Vendredi 5 août : Arrivée au circuit à 11 heures pour faire différentes réunions de préparation à la course, et quelques obligations promotionnelles et presse jusqu'au Shakedown à 19h10 (une petite séance d'essais de 10 minutes afin de vérifier le bon fonctionnement de la voiture). 21 heures : dîner avec la presse locale.

Samedi 6 août : Arrivée au circuit à 7h45 pour se préparer à la première séance d'essais libres à 8h45. Ensuite un briefing technique pour commenter cette première séance et préparer la deuxième séance qui débute à 11 heures. Après celle-ci, un nouveau briefing technique pour préparer à présent la séance qualificative de l'après-midi.

12h : déjeuner avec des membres de Citroën Argentine.

15h00 : Q1.

15h25 : Q2.

15h40 : Q3.

16h00 : MAC3 (une qualification par équipe).

Au final, je décroche la quatrième place sur la grille de départ, c'est dommage car la pole était à ma portée, j'étais en tête dans les deux premiers secteurs de Q3 avant de me rater dans le dernier virage. Mais pour faire la pole, il faut faire un tour parfait.

18h00 : Briefing pour analyser les qualifications et définir les réglages pour les deux courses du dimanche.

Dimanche 7 août : Jour de course. Arrivée à 9h30 pour un premier briefing avec les ingénieurs. 10h15 : séance d'autographes, beaucoup de monde était présent pour obtenir une carte postale, une photo, une signature, un sourire… 12h15 : Rendez-vous avec le réseau Citroën, tous les concessionnaires argentins étaient présents sur cette course. Présentation, interview… tout en mangeant un plat de pâtes natures.

13h15 : Pit lane open. Enfin quelques minutes de calme… avant la tempête de la course ! Tout s'enchaîne rapidement : c'est le départ de la course d'ouverture, un bon envol qui me permet de grimper au 4e rang après être parti de la grille inversée, et de gagner encore une place un peu plus tard pour me hisser au 3e rang. A peine la course terminée, direction le podium, puis un entretien rapide avec mes ingénieurs, et puis hop, de nouveau la course principale.

Là aussi je prends un bon départ qui me permet de gagner une place et je suis troisième au premier virage, derrière la Honda de Michelisz et la Citroën de mon équipier Lopez. Après plusieurs tours, je me déporte au niveau de Pechito et Michelisz défend sa position sur moi, et laisse la porte ouverte à Lopez. Un contact entre Norbi et moi nous oblige ensuite à tirer tout droit, et je reprends la piste en 5e position : c'est à ce rang que je termine cette deuxième manche.

Et on continue cette longue journée par une conférence de presse et quelques dernières interviews.

19h00 : Dernier debriefing après les courses, même après les courses, le travail n'est pas fini, on pense déjà à la prochaine…

19h30 : Transfert à Tucuman, proche de l'aéroport, pour se lever le lendemain matin à 4h00 afin de commencer le long périple de 29 heures pour rentrer à la maison.

Voici dans les grandes lignes le programme qui est celui d'un pilote la semaine d'une course.

Lors d'une semaine comme celle-ci, on prend la mesure de l'organisation qui est celle d'une équipe comme Citroën. Il faut tout prévoir dans les moindres détails, les ingénieurs et les mécaniciens pour la technique, la logistique pour le transport des personnes et du matériel, les personnes de la communication pour les rendez-vous presse, partenaires, invités et autres. Tout ce petit monde doit s'accorder afin de mettre les pilotes dans les meilleures conditions.

À bientôt pour la prochaine course, dans un mois. Ce sera cette fois du côté du Japon, sur le circuit de Motegi. Pour un autre périple...

Yvan Muller 

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