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Récit - Embarquez avec Yvan Muller pour un tour de la Nordschleife

Le WTCC posera ses bagages au Nürburgring la semaine prochaine, et Yvan Muller en a profité pour reconnaître la piste au volant d'une Mitjet. Notre réalisateur Damien Martinière a eu la chance de partager un tour avec le pilote alsacien !

Yann Ehrlacher

Photo de: Thomas Grandpierre

La cinquième manche du WTCC, dans lequel Yvan Muller est engagé avec Citroën, se déroulera en Allemagne du 26 au 28 mai prochain sur la Gesamtstreke (combinaison du circuit GP du Nürburgring et de la Nordschleife), un tracé unique de 25,947 km, et 170 virages.

Le pilote et patron d’écurie français a invité Motorsport.com lors de son entraînement sur la piste allemande, le 29 avril dernier.  Comme tout passionné de sport automobile, je rêvais de venir sur ce circuit mythique dont j’entends parler depuis que je suis enfant. Mais j’étais loin d’imaginer que je vivrais l’une des expériences les plus incroyables de ma vie !

Je "connaissais" le circuit pour avoir visionné de nombreuses vidéos en caméras embarquées, et grâce aux multiples jeux vidéo intégrant la boucle allemande. S’il est facile de retenir les virages de circuits plus "classiques", il est - de l’aveu même des pilotes - plus compliqué de se souvenir de tous les enchaînements de virages tant ils sont nombreux.

En bref, ce circuit m’a toujours fasciné, et se retrouver sur place a confirmé mon impression : nous sommes bien dans un autre monde, un monde de passionné de sport automobile, au milieu de la campagne germanique. Un temple de l’Histoire du sport automobile.

Le quadruple champion du monde WTCC s’est rendu sur place au volant d'un camion de sa structure Yvan Muller Racing, qu'il lui arrive d’ailleurs souvent de conduire. Le pilote français est accompagné de Roland, responsable de la logistique, de son mécanicien Mathieu, des pilotes Antoine Jung (actuellement en tête du championnat Mitjet Supertourisme, en GT Tour), John Fillipi, le jeune Corse de Campos Racing en WTCC et de son neveu Yann Ehrlacher (champion en titre Mitjet 2L et pilote en ELMS). L’occasion pour tous ces jeunes pilotes de prendre leurs repères sur ce tracé atypique.

Ce vendredi 29 avril, Yann et Yvan enchaînent les tours de reconnaissance, respectivement au volant d’une Mitjet 2L et d’une Mitjet Supertourisme.

Seulement, une surprise m’attend. Alors que je prépare tranquillement le micro pour une interview à venir, on m’informe que je dois m’enregistrer pour pouvoir monter comme passager dans une voiture du Yvan Muller Racing.

J’embarquerai ainsi aux côtés d’Yvan Muller sur le Nürburgring, dans la Mitjet Supertourisme ! C’est-à-dire aux côtés d’un pilote français de légende, dans un châssis en acier tubulaire au ras du sol, intégrant un moteur 3,5L atmosphérique de 330 cv pour 850 kg.

Une Mitjet Supertourisme
Une Mitjet Supertourisme

Photo de : Thomas Grandpierre

"Prépare-toi, au prochain tour, tu montes dans la voiture !", me lance Mathieu. Mon envie de grimper dans le bolide augmente de plus en plus ! Malheureusement, un drapeau rouge est déployé sur le circuit après le crash d’un pilote, interrompant alors le roulage pendant près d’une heure. Il me faudra patienter encore un peu !

Cela nous laisse le temps d’enchaîner quelques interviews avec l’équipe et d’avaler rapidement un classique Gebratenewurst (saucisses-frites) à l’un des snacks du circuit.

Une fois les drapeaux verts de retour, Roland et Mathieu m’aident à enfiler mon casque, m'insérer (difficilement !) dans la voiture, et m’installer dans l'étroit baquet passager. Yvan est déjà casqué et concentré, mais me demande malgré tout de serrer encore plus mon harnais…

Nous sortons des stands. Le bruit de la voiture est déjà impressionnant et traverser la pitlane du Nürburgring me donne presque la sensation d’être un pilote...

C’est parti, et la première accélération me cloue au siège ! Puis arrive le premier freinage qui me projette totalement vers l’avant ! Je comprends vite pourquoi Yvan Muller me conseillait de mieux serrer mon harnais. Le sourire jusqu’aux oreilles, je suis secoué dans tous les sens. Après avoir emprunté le tracé Grand Prix, nous arrivons à l'entrée de la Nordschleife, dans "l’enfer vert" grâce à un petit passage à gauche, comme une porte vers un autre univers...

Une Mitjet Supertourisme
Une Mitjet Supertourisme

Photo de : Thomas Grandpierre

Nous sommes enfin sur la mythique boucle allemande inaugurée en 1927. Nous ressentons chaque bosse du circuit et enchaînons des virages à plus de 150 km/h. Yvan tend régulièrement son pouce vers moi pour s’assurer que tout va bien. Pour lui répondre que c’est génial, je lui tends en retour deux pouces en l'air !

Je laisse également échapper ça et là quelques cris de joie et je secoue la tête : je n’en reviens vraiment pas ! J’en profite également pour jeter quelques regards à ma gauche, afin de comprendre comment se conduit un tel bolide. Je scrute le compteur, la boite séquentielle à 6 rapports... Et surtout, j’admire le pilotage de l’Alsacien. Totalement concentré, il doit gérer le trafic, en dépassant et en se faisant dépasser par des Porsche, des BMW, des Aston Martin…

Les virages passent, puis, l’heure de la fameuse ligne droite est arrivée : ce qui signifie que mon tour est (déjà) presque terminé. Et je n’imaginais pas le nombre de bosses dans cette ligne droite. Brassé à 220km/h, les sensations sont indescriptibles ! Après environ 10 minutes de sensations fortes, je comprends maintenant un peu mieux ce que c’est d’être pilote, en particulier sur ce tracé très exigeant.

Nous rentrons aux stands. Le tour est passé vite, très vite ! Je ne suis pas frustré car une boucle entière reste malgré tout très physique - et j’ai fait le plein d’adrénaline et de sensations fortes pour la journée ! Avant de m’extraire du véhicule, je remercie Yvan pour ce moment incroyable, dont je peine réellement à me remettre à l’heure où j’écris ces lignes. 

"C’était un tour tranquille pourtant", me confie plus tard le Champion du monde. Difficile alors d’imaginer ce que sera un tour d’attaque en qualifications au volant de sa Citroën C-Elysée fin mai...

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