Actualités

Boullier - "Il y a 10 ans, il fallait 200 kg d'essence pour courir un GP"

Dans une interview accordée à Motorsport.com, Éric Boullier est revenu sur les progrès de Honda avec McLaren et sur l'impact de la réglementation technique en vigueur depuis 2014.

Jenson Button, McLaren MP4-31

Photo de: McLaren

Jenson Button, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31
Eric Boullier, Directeur Sportif de McLaren
Fernando Alonso, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31
Fernando Alonso, McLaren MP4-31
Jenson Button, McLaren MP4-31 sort des stands
Jenson Button, McLaren MP4-31
Fernando Alonso, McLaren MP4-31

Le règlement en question avait alors imposé des unités de puissance V6 turbo hybrides, fondamentalement différentes des moteurs V8 atmosphériques utilisés depuis 2006 en Formule 1. L'ère actuelle voit la domination de Mercedes, qui a particulièrement bien abordé ce domaine de la nouvelle réglementation.

"Mercedes a commencé à travailler sur son projet en 2010", rappelle Éric Boullier, directeur sportif de l'équipe McLaren. "Ils ont travaillé durant quatre ans. Pour Honda, ça ne fait que trois ans. On est encore dans la phase d’apprentissage. On est déjà sous le radar des médias tandis que Mercedes a quand même passé quatre ans un peu dans l’ombre."

Une technologie très compliquée

En effet, après avoir quitté la Formule 1 fin 2008 et vendu son écurie à Ross Brawn pour un euro symbolique, Honda a attendu 2015 pour faire son retour en tant que motoriste, avec une décision 'tardive' qui n'a pas laissé autant de temps pour développer cette nouvelle technologie, tandis que Mercedes a particulièrement bien préparé ce nouveau tournant.

"C’est quand même une technologie très compliquée, ça met du temps à développer", souligne Boullier. "C’est une technologie qu’il a fallu inventer. Le MGU-H, ça n’existait pas. Ils [Mercedes] se sont donné de gros moyens. Peut être que Ferrari et Renault ont pris les choses un peu plus légèrement."

"Les possibilités d’exploiter cette technologie sont énormes et multiples. Il faut beaucoup de compétences, et pas uniquement pour le moteur V6. Cela concerne aussi l’informatique et l’électrique, et c’est là où, je pense, Mercedes a consenti de gros efforts. Ils y ont mis de gros moyens."

D'où les difficultés rencontrées par Honda depuis son retour. La saison 2015 s'est avérée assez catastrophique, avec un énorme manque de puissance et de fiabilité.

Cette année, le motoriste japonais a bien progressé : les problèmes techniques se font plus rares, et la puissance comme le déploiement d'énergie sont meilleurs, même si la MP4-31 ne rivalise pas encore avec ses rivales en vitesse de pointe.

"On voit bien que l’unité de puissance est importante", indique Boullier. "Cela ne concerne pas que la puissance du moteur, mais surtout la façon d'exploiter le moteur thermique et le moteur électrique."

"Le vendredi on est compétitif, car tout le monde a ‘détuné’ son moteur, et le samedi, ils font des tours à plein puissance. On voit bien la différence. Ils sont trois, quatre ou cinq dixièmes plus vite que le vendredi."

"La puissance pure ne peut pas tout expliquer. Nous avons un moteur turbo avec beaucoup de couple. C’est surtout la façon de gérer l’énergie qui importe. Tu peux jouer avec les transferts d’énergie, et les envoyer à la batterie ou au MGU-K. On peut bien des choses. Et du coup, ça change tout. Tu peux passer de 80 à 100 chevaux en passant d’un mode à un autre. Chaque spécialiste dans l’équipe doit apprendre cette technologie qui n’existait pas."

Une prouesse technologique

Aussi Boullier n'hésite-t-il pas à souligner la prouesse technologique que représentent ces unités de puissance, dont on parle peut-être trop peu dans les médias. En effet, les F1 sont désormais capables de parcourir les 305 kilomètres d'un Grand Prix avec 100 kg de carburant seulement.

"Les constructeurs automobiles veulent implanter cette technologie dans les voitures de série", déclare le Français. "Il y a 10 ans, il fallait 200 kg pour courir un Grand Prix. Aujourd’hui, on parcourt la même distance dans le même temps avec la moitié du carburant. C’est énorme, mais on n’en parle jamais."

"Les constructeurs automobiles se disent qu’avec cette technologie, une voiture qui consomme 5L/100 km n’en prendra que 2,5 dans peu de temps. C’est génial."

Propos recueillis par René Fagnan

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Kvyat chez Toro Rosso pour "montrer qu'il peut piloter une F1 sans accident"
Article suivant La flexibilité des ailerons Red Bull et Ferrari est-elle pénalisable ?

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France