Scott Speed - La victoire de l'éclectisme à grande vitesse
Le nouveau Champion du Global Rallycross américain est surtout connu pour avoir disputé une grosse saison et demie en F1 chez Toro Rosso. Retour sur le parcours d'un pilote des plus polyvalent.
Photo de: Red Bull Content Pool
Scott Speed est apparu sur les radars en 2003 quand, disputant le Championnat britannique de F3, il avait été intégré au programme de développement de Red Bull. Les États-Unis étant le plus gros marché du fabricant autrichien de boissons énergisantes, un des objectifs prioritaires de son créateur et président, Dietrich Mateschitz, était d'amener un pilote américain en Formule 1 – et rapidement, si possible. Aucun n'y avait plus couru depuis 1993 et Michael Andretti, l'actuel patron de Speed.
C'est aussi cette année-là que lui fut diagnostiquée de la colite ulcéreuse, une maladie inflammatoire de l'intestin le forçant à rentrer aux États-Unis pour se faire soigner avant un long traitement.
Une ascension météorique
Non débarrassé de ses ennuis de santé mais de retour en Europe en 2004, il remporta les titres de Formule Renault Eurocup et de Formule Renault allemande en 2004 avant d'intégrer le GP2 avec l'équipe iSport.
Comme pour la plupart des pilotes de la filière Red Bull, son parcours météorique lui valut, après 12 podiums et une troisième place du championnat derrière Lewis Hamilton et Heikki Kovalainen, et après un court passage sous les couleurs de son pays en A1 GP, de débuter en F1 dès 2006 chez Toro Rosso, l'ancienne écurie Minardi que Mateschitz venait de racheter pour en faire son équipe “B” aux côtés de Red Bull Racing.
Le plus dur, c'est l'atterrissage
Mais les choses ne furent pas très longues à se compliquer. Malgré quelques bonnes performances dont une 11e place lors des qualifications en Chine, Speed ne brilla pas par ses résultats au volant d'une voiture peu compétitive et perdit son unique point de la saison, obtenu dès la deuxième course en Australie, sur tapis vert en raison d'un dépassement sous drapeau jaune.
S'il dut patienter quasiment jusqu'au premier GP pour en avoir la certitude, Speed fut confirmé par Toro Rosso pour 2007 mais la situation ne s'arrangea pas vraiment et il fut écarté avant le GP de Hongrie au profit d'un certain Sebastian Vettel.
Coïncidence ou pas – car la volonté de faire débuter Vettel dès que possible était évidente du côté de Red Bull –, Speed avait eu une altercation avec son patron, Franz Tost, lors de la course précédente au Nürburgring, au cours de laquelle les deux hommes en seraient venus au mains.
Car aussi épanoui qu'il puisse paraître aujourd'hui en rallycross, Speed ne s'était pas bâti une réputation très reluisante en F1 à coup de déclarations tapageuses (à l'encontre de David Coulthard, notamment, dès 2006) ou de critiques peu amènes envers son équipe et rapportées par celle-ci...
Nouvelles aventures en NASCAR
Red Bull ne l'abandonna pas pour autant après son limogeage et le suivit dans son pari de réussir en NASCAR. Entre fin 2007 et fin 2008, Speed passa par toutes les catégories majeures des courses de stock car aux USA, débutant en ARCA avant de passer en Truck puis Nationwide Series et enfin de débuter en Sprint Cup, le tout avec le soutien de son partenaire historique. Mais si les bons résultats arrivèrent assez vite en ARCA et Truck Series, avec respectivement trois et une victoires en 2008, cela ne fut pas aussi simple en “première division”.
Après avoir mené quelques tours durant le prestigieux Daytona 500 à la faveur d'un arrêt au stand retardé, il fut pourtant près de réaliser un véritable hold-up à Fontana en tentant d'éviter un ultime ravitaillement mais... tomba en panne d'essence à quelques encablures de l'arrivée.
Après l'arrêt du programme Red Bull en Nascar au terme de la saison 2010, durant laquelle il obtint son meilleur classement en Sprint Cup avec une 5e place sur le super speedway de Talladega, Speed persévéra dans ce championnat avec de plus petites écuries, sans grand bonheur, jusqu'en 2013.
Le rallycross, planche de salut
C'est cependant cette année-là que sa carrière rebondit dans une discipline a priori improbable pour lui : le rallycross, lors de ses débuts à l'occasion des X Games disputés hors championnat, avec une Volkswagen Polo d'Andretti Autosport. Une première conclue par... une victoire, qui allait être suivie d'une autre dans le cadre du GRC, à Charlotte.
Persévérant dans cette voie, Speed remporta trois succès en 2014 pour sa première saison complète dans la discipline qu'il termina à la 3e place du Championnat. La suite, dans une compétition de plus en plus relevée, on la connaît.
De façon étonnante pour un ancien pilote de F1 faisant qui plus est partie de l'équipe Andretti, Speed n'a jamais couru en IndyCar – tentant juste sans succès de se qualifier pour les 500 Miles d'Indy en 2011. Peut-être son refus de courir sur des ovales avec ce type d'engin en est-il une des raisons, même si d'autres ont choisi de se concentrer sur les tracés routiers et urbains – avec un certain succès parfois, par exemple pour Mike Conway.
Scott Speed a pourtant fait un retour remarqué en monoplace en 2013, en Formule E et toujours avec Andretti, disputant quatre courses et remontant de la 11e place sur la grille à la 2e marche du podium à Miami. Mais c'est bien le rallycross qui lui a permis d'atteindre le succès et sur lequel il devrait encore se consacrer en 2016. C'est qu'il a désormais un titre à y défendre...
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