Quand Beltoise triomphait sous la pluie de Monaco

Jean-Pierre Beltoise n’a remporté qu’une seule victoire en Formule 1 au cours de sa carrière, mais ce fut lors du plus prestigieux de tous les Grands Prix : celui de Monaco, le 14 mai 1972.

Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B en tête
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B, prend la tête au départ
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Le vainqueur Jean Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B passe sous le drapeau à damier
Jean-Pierre Beltoise, BRM P160B
Le Prince Rainier III et la Princesse Grace présentent le trophée de vainqueur à Jean-Pierre Beltoise
Le vainqueur Jean-Pierre Beltoise sur le podium avec le Prince Rainier III et la Princesse Grace
Le vainqueur Jean-Pierre Beltoise sur le podium
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(Utilisez les flèches ci-dessus pour passer d'une photo à l'autre.)

Jean-Pierre Beltoise n’est plus tout jeune quand il place sa BRM sur la grille de départ détrempée du Grand Prix de Monaco, ce 14 mai 1972. Lui qui a commencé sa carrière en chevauchant des motos est alors âgé de 35 ans. Physiquement et psychologiquement, il a beaucoup souffert au fil des ans. Le sport automobile ne l’a pas épargné.

Après ses succès en motos, il passe aux quatre roues et, comme pilote d’Endurance, il participe aux 12 Heures de Reims en 1964. Durant la course, sa voiture sort de la route et il est éjecté. Son bras gauche est en piteux état, broyé et fracturé à plusieurs endroits, à un point tel que les médecins songent à l’amputation. Il sera finalement sauvé, mais les chirurgiens n’ont pas d’autre choix que de bloquer les os de son coude dans un angle faible.

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En 1971, aux 1000 km de Buenos Aires, Beltoise tombe en panne d’essence sur le circuit et pousse sa Matra MS660 sur la piste pour rejoindre son stand, ce qui est pourtant interdit par le règlement. La Ferrari 312P d’Ignazio Giunti percute la Matra de plein fouet, tuant l’Italien. Beltoise, indemne, mais très choqué par l’accident, sera ensuite inquiété par la justice argentine pour "homicide par imprudence".

Un an plus tard, Beltoise quitte l’écurie Matra F1 pour rejoindre les rangs de BRM, de Louis Stanley. À Monaco, aux commandes d’une P160B à moteur V12 BRM, le Français se qualifie au quatrième rang derrière Emerson Fittipaldi (Lotus 72D-Ford), qui signe sa première pole position en F1 avec un chrono de 1'21"4, devant Jacky Ickx (Ferrari 312 B2) et Clay Regazzoni (Ferrari 312 B2).

Plus à l'aise sous la pluie

La pluie tombe quand les voitures se placent sur la grille de départ. Au baisser du drapeau, Beltoise sollicite en douceur les 12 cylindres de son moteur, trouve un peu d’adhérence et parvient à doubler Ickx et Fittipaldi avant le freinage du premier virage. Sachant très bien qu’il est incroyablement difficile de doubler sur le tourniquet monégasque, Beltoise, qui jouit d’une visibilité parfaite devant le peloton, a conscience qu’il a effectué le plus dur. Reste toutefois pour lui à conserver sa monoplace sur la piste glissante comme une savonnette et à ne pas percuter les rails de sécurité qui ceinturent le circuit tortueux.

Le coude droit bloqué de Beltoise ne lui cause pas de soucis comme c’est habituellement le cas lorsque la piste est sèche et que tenir le volant en ayant à changer les vitesses sollicite durement ses muscles. La pluie qui tombe sur Monaco rend le pilotage moins physique, et le style de pilotage de Beltoise, tout en douceur, fait des merveilles. Mais le Français redoute Jacky Ickx, le maître incontesté sous la pluie, comme le lait sur le feu. Le Belge, qui occupait la quatrième place au premier tour, apparaît au second rang dès le cinquième passage...

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Frôlant la catastrophe à chaque tour, à l’extrême limite de l’adhérence, Beltoise pilote sa BRM du bout des doigts et enfonce l’accélérateur avec d’extrêmes précautions. Heureusement pour lui, Ickx ne parvient pas à refaire son retard. Le panneautage de son équipe l’informe qu’il maintient son avance. Beltoise parvient même à signer le tour le plus rapide en course.

Après avoir passé deux heures et 26 minutes en enfer, Beltoise voit enfin le drapeau à damier être agité. Il remporte sa première et seule victoire en F1. Il termine avec une avance étonnante de 38 secondes sur Jacky Ickx et un tour complet sur Emerson Fittipaldi ! Jackie Stewart (Tyrrell 004) se classe quatrième devant Brian Redman (McLaren M19A) et Chris Amon (Matra MS120C).

À noter la huitième place à l’arrivée de Helmut Marko, sur BRM, et la 16e position d’un autre jeune Autrichien aux commandes d’une March 721X à moteur Cosworth, qui dispute son premier Grand Prix de Monaco : un certain Niki Lauda !

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