Aleix Espargaró avait hâte d'en finir avec le COTA

Si vous demandez à Aleix Espargaró ce qu'il pense du Circuit of the Americas, vous risquez de ne pas être déçu ! Le pilote Aprilia a tout de même pu marquer les points de la 11e place à Austin, après un week-end éprouvant.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Sur la lancée de sa première victoire, Aleix Espargaró était arrivé à Austin galvanisé, au point même d'espérer capitaliser sur les progrès de son Aprilia et sur le resurfaçage de la piste pour ne pas connaître le même calvaire qu'il y a six mois. Lors de l'édition précédente du Grand Prix des Amériques, il était tombé cinq fois pendant le week-end, incapable de se sentir à l'aise sur les nombreuses irrégularités du bitume texan.

Cependant, après trois jours de piste, le pilote espagnol a quitté les lieux dimanche soir épuisé et définitivement convaincu que le COTA n'est fait ni pour lui ni pour sa moto. "Tout le week-end a été très dur pour moi. J'ai franchement tout tenté. J'étais très concentré, j'ai fait de mon mieux. Je n'aime pas cette piste et je ne pense pas non plus que ce soit le meilleur circuit pour l'Aprilia, alors j'ai tenté tout ce que je pouvais pendant le week-end", expliquait-il.

"Je sais que ça n'aura pas l'air d'un commentaire très intelligent, mais dès le premier tour des Essais Libres 1 jusqu'au dernier tour [de la course], je veux tout oublier. Je veux enlever tous les changements qu'on a mis en place sur la moto et aller sur une piste normale. Cette piste n'est pas normale. Le dénivelé, les bosses, tout ça, ça ne convient pas à notre moto ni à moi-même, et on a de la chance que ce soit le seul circuit comme ça au calendrier."

Ce peu d'amour qu'il ressent pour le COTA ne vient pas que des défauts du bitume. C'est la typologie même du circuit qu'il trouve ubuesque. "Cette piste est... Je n'ai pas de mots", décrivait-il pendant le week-end. "Il y a les bosses, mais ce tracé n'a pas de sens. Je ne sais pas qui l'a dessiné, mais mes enfants pourraient le faire. Les virages n'ont aucun sens. La première fois qu'on arrive ici, on se dit que c'est super bien et ça l'est, mais les virages n'ont aucun sens. Dans le virage 3, j'utilise complètement la fourche dans une chicane rapide, ce qui n'est jamais le cas en troisième, mais sinon on ne peut pas tourner. Ça n'a pas de sens ! Ensuite on utilise cinq fois la première au point de corde."

L'utilisation de pneus préchauffés en course

Malgré ce peu d'accointances avec le circuit et les difficultés qu'il a ressenties de bout en bout, Aleix Espargaró a bel et bien vu l'arrivée de la course, ce qui ne lui était pas arrivé ici depuis 2018. Classé 11e à trois dixièmes de son coéquipier, Maverick Viñales, au contraire très amateur de cette piste, il a jugé son résultat satisfaisant compte tenu de ces circonstances. "Je pense que si j'ai réussi à finir 11e à dix secondes [en réalité à 12"9 du vainqueur, ndlr], sur une piste qui est très difficile, ça veut dire qu'on a des chances de se battre pour le top 5 au championnat, et franchement j'ai hâte d'aller à Portimão et Jerez."

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Aleix Espargaró en course dimanche à Austin

"Je suis extrêmement fatigué physiquement, parce que c'était très difficile", relatait-il avant de s'envoler vers l'Europe. "Dès le premier tour, je ne me suis pas senti bien. Je n'avais pas du tout de grip, ça a été très difficile durant toute la course. C'est étrange car au warm-up, j'avais un très bon rythme en pneus usés. [Samedi] aussi, je m'étais senti fort en EL4. Mais dès le premier tour, je n'avais pas de grip. J'ai essayé de ne pas faire d'erreurs pendant la course. Je savais que j'étais lent alors j'ai juste essayé de maintenir un rythme aussi rapide que possible sans faire d'erreurs."

Ce manque de grip qui l'a gêné en début de course, Espargaró l'explique par l'utilisation de pneus préchauffés, et en assume la pleine responsabilité. "J'ai peut-être fait une erreur [samedi]", a-t-il expliqué. "Quand on passe de la Q1 à la Q2, on reçoit un pneu arrière en plus. Une heure avant les qualifs, j'ai dit à mes gars de mettre les pneus de course sous les couvertures chauffantes, parce que j'étais sûr que j'allais pouvoir passer en Q2. Or je n'y suis pas arrivé, je suis tombé, alors ils ont déconnecté les pneus mais ils avaient déjà été chauffés, et je l'ai senti. Je n'aime pas prendre le départ avec des pneus préchauffés. C'était ma faute parce que c'était ma décision et non celle de l'équipe. C'était la première fois qu'on le faisait et on ne le refera pas, parce que le problème était là et c'était entièrement ma faute."

Place maintenant à quelques jours de repos, avant le retour en piste la semaine prochaine au Portugal, où débutera la saison européenne. Et dans le stand du #41, cela se fera avec la base de réglages utilisée en Argentine. "Oui, celle de l'Argentine, du Qatar, de la Malaisie… Des pistes plus normales, avec des virages arrondis, pas des virages qui imposent de complètement stopper la moto pour ensuite réaccélérer", a-t-il confirmé, "Notre moto ne convient à pas ce type de virages. Maverick était beaucoup plus rapide que moi, on a fini plus ou moins au même niveau mais il avait un meilleur rythme. Clairement, cette piste n'est pas faite pour cette moto, alors j'ai hâte d'aller à Jerez et Portimão."

Avec Charlotte Guerdoux

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