La "sérénité intérieure" et la grande confiance d'Aleix Espargaró

Aleix Espargaró assure que gagner n'était pas "une obsession" pour lui, mais y parvenir enfin lui a malgré tout apporté une réelle solidité mentale. Son objectif désormais ? Renouveler l'expérience au plus vite !

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Gagner à 32 ans, cela ne va pas lui changer la vie. Aleix Espargaró l'assurait sitôt descendu du podium du Grand Prix d'Argentine, dimanche. Les quelques jours qui ont suivi cette course ont pourtant eu la saveur d'un cap enfin passé dans sa carrière, lui qui était le seul actuellement engagé en MotoGP à ne jamais avoir gagné, dans l'une ou l'autre des catégories mondiales.

"Ces quelques jours ont été très beaux. Un sentiment de sérénité intérieure que je n'avais jamais ressentie pendant ma carrière. Je suis très serein, détendu, heureux et franchement c'est une sensation nouvelle", décrivait-il en arrivant à Austin, jeudi. "D'un point de vue mental, ces trois jours ont été comme si j'étais sur un nuage. Je suis heureux, mais aussi très détendu. C'est une sensation très étrange, c'est difficile à expliquer. Je suis détendu comme jamais. Ça, ça change."

"Pour moi, ça n'était pas une obsession de gagner à tout prix. Beaucoup de gens me disaient que j'étais le seul à ne pas avoir gagné… Pfff… Je suis quelqu'un de très, très chanceux. Mon rêve était de fonder une famille et j'en ai fondé une très belle avec ma femme et deux enfants. Après, mon travail est ma passion, j'arrive à faire beaucoup de vélo, et j'ai une vie de rêve. Alors une course, arriver premier ou non à l'arrivée, franchement ça ne me change rien."

Sans bouleverser sa carrière, atteindre enfin la plus haute marche lui apporte toutefois une grande sérénité, qui s'est très vite muée en un boost de confiance. "Avant, je rêvais de pouvoir gagner et maintenant je sais que je le peux", a résumé Aleix Espargaró. "Je savais déjà que j'étais capable de gagner, mais je sais désormais que je peux réellement le faire et ça m'a apporté énormément de confiance en moi. Le souci, c'est que ça m'a beaucoup plu, alors je vais essayer de rééditer ça !"

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Aleix Espargaró et Jorge Martín, avec qui il s'est battu pour la victoire en Argentine

"Gagner, toujours gagner. Dans ce championnat, avec ce niveau, c'est très difficile de monter sur le podium et de gagner. Par exemple, Pol [Espargaró] est Champion du monde, il est super fort, il est au HRC et après un an et trois courses, il n'a pas encore réussi à gagner. C'est un exemple très clair. Un pilote aussi fort, dans l'équipe qui est sûrement la plus victorieuse de l'Histoire, n'a pas encore gagné. Nous, on y est arrivé avec Aprilia, alors c'est quelque chose qui me procure une fierté énorme."

Une moto avec laquelle il ne fait qu'un

Cette confiance dont il témoigne, Aleix Espargaró la ressent en effet par rapport à son propre potentiel, mais aussi à celui d'Aprilia, avec qui il est et restera à jamais le premier vainqueur en MotoGP. "Pour moi, c'est ce qu'il y a de plus important dans la victoire de dimanche", a-t-il affirmé, lui que Massimo Rivola décrit comme "le capitaine" d'un programme dont il a pris le leadership en 2017.

"À mon avis, c'est juste et mérité que j'aie été le premier à monter sur le podium avec Aprilia, à décrocher la première pole et à gagner", a-t-il poursuivi, "car je me sens un peu comme le papa de la RS-GP. Pas depuis la première année mais presque. J'ai mené le développement de cette moto avec Romano [Albesiano] et tous les ingénieurs, j'ai été capable de mener la moto vers mon terrain. Maintenant il est évident que l'Aprilia est une moto très compétitive, mais l'Aprilia RS-GP est la continuité du corps d'Aleix : elle fait ce que je veux, c'est MA moto. Et ça, ça me procure une fierté énorme."

L'Aprilia RS-GP est la continuité du corps d'Aleix : elle fait ce que je veux, c'est MA moto. Et ça, ça me procure une fierté énorme.

Aleix Espargaró

Déjà très investi au sein de l'équipe italienne, Espargaró a surtout vu un tournant avec l'arrivée de Massimo Rivola et la réorganisation interne qu'il a instillée, ayant mené à la conception d'une moto totalement repensée en 2020. "On avait déjà des gens compétents, mais depuis que Massimo est arrivé, l'ordre a changé à Noale. [Auparavant] Romano devait faire énormément de choses, et ensuite il a pu se concentrer sur le développement de la RS-GP et il s'est avéré qu'il a pu faire une moto compétitive. Ça a été la clé, car j'avais la sensation avant qu'on se heurtait tout le temps au même mur, on n'avançait pas. Quand il est arrivé on a commencé à se développer."

"Et on n'a pas gagné parce que ça a été une journée bizarre, non. Il y a deux ans on a déjà commencé à progresser, l'année dernière on a fait à mon avis un très bon championnat, en marquant 120 points et on était régulièrement aux avant-postes, et cette année on a fait un autre pas en avant. Beaucoup de gens ont dit qu'on avait progressé l'année dernière parce qu'on avait l'avantage de pouvoir travailler quand les autres ne le pouvaient pas à cause du COVID-19, mais cette année tout le monde a pu travailler et j'ai le sentiment que l'Aprilia a été la moto qui a le plus progressé et c'est très, très beau. On doit faire encore mieux", a conclu un Aleix Espargaró décidément décidé à ne pas s'arrêter là.

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