Analyse

Bilan mi-saison - Haas, tellement bien que ça pourrait être mieux

Haas réalise sa meilleure première moitié de saison depuis ses débuts en Formule 1, tout en ayant laissé filer de nombreux points en route.

Haas

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Camille De Bastiani

Bilans mi-saison F1 2018

Les bilans équipe par équipe de la première partie de saison 2018 de Formule 1, par Motorsport.com.

Les essais hivernaux avaient déjà alerté la concurrence : la Haas VF-18, monoplace grandement inspirée de la Ferrari SF70H de 2017, allait être une des surprises du début de saison. Force est de constater que les bases ont été posées dès les qualifications de l'Australie où Kevin Magnussen et Romain Grosjean ont signé les sixième et septième temps, occupant d'emblée la fameuse place de meilleurs des autres, derrière les écuries du top 3. Depuis, ce "titre" honorifique a largement tourné entre différentes écuries du milieu de peloton dans l'exercice lancé mais le fait d'avoir placé en Q3 au moins une voiture lors de neuf GP et les deux lors de sept courses suffit à démontrer une réelle progression.

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Cependant, le bilan du classement constructeurs à la trêve est étonnamment moins flatteur : Haas figure en cinquième place, 12 points derrière Renault, 7 devant Force India et 14 devant McLaren. La structure de Kannapolis se retrouve engluée dans une lutte de milieu de peloton alors même qu'elle semble avoir beaucoup de garanties en termes de rythme, bien aidée (et encore plus depuis quelques courses) par un bloc Ferrari qui fonctionne très bien.

Il faut dire que Melbourne aura également été marqué par un double abandon, où c'est la fixation des roues au moment des arrêts au stand qui aura entraîné la perte de l'écurie, dont les pilotes naviguaient alors aux 4e et 5e places. Et il est certain que, globalement, Haas a tout sauf maximisé ses opportunités d'inscrire de gros points.

 

 

 

 

De ce côté-là, il faut démarrer par le sujet qui fâche. La première partie de saison de Romain Grosjean. Si le Français a connu quelques problèmes techniques (Australie, Bahreïn, lors des qualifications à Bakou et au Canada) ou extérieurs (avec notamment l'épisode de la marmotte percutée qui a abîmé des pièces de sa monoplace lors des essais libres à Montréal), il a également commis quelques fautes grossières. Parmi les plus marquantes figurent évidemment son accident sous Safety Car en Azerbaïdjan alors qu'il était sixième, sa perte de contrôle suivi par une manœuvre dangereuse dans le premier tour en Espagne et enfin son coup de volant sur Esteban Ocon au départ du GP de France. Le cocktail de tous ces ennuis a empêché le numéro 8 d'inscrire le moindre point lors des huit premières courses.

Mais le paradoxe veut que ce soit lui qui a apporté, avec son premier top 10 de l'année en course, la meilleure place à l'arrivée pour la structure fondée par Gene Haas, en terminant quatrième sur le Red Bull Ring. Certes, suivra ensuite un GP de Grande-Bretagne difficile avec une grosse sortie de piste en essais et un accrochage avec Sainz en course, mais les deux courses avant la trêve lui ont permis de retrouver les points, avec au passage une bonne gestion de conditions compliquées en Allemagne.

De l'autre côté du garage, Kevin Magnussen aura à la fois montré plus de régularité mais aussi de performance, avec un score notable, à son avantage, de 7-3 en qualifications (en retirant les deux séances où Grosjean a eu des problèmes techniques). Le Danois, à la tête d'un capital de 45 points au classement pilotes (contre 21 pour son équipier), n'aura pourtant pas totalement éradiqué ses actions parfois discutables en piste, comme son double tassage contre le mur de Pierre Gasly à Bakou, qui lui aura valu pénalité et vives critiques. Il faut bien reconnaître qu'il s'est plutôt assagi depuis et ne fait plus de vagues. Et des deux pilotes Haas, ce n'est clairement pas lui qui semble le plus en danger pour 2019.

 

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Sur le pur plan comptable et en dépit des occasions manquées, Haas fait bien mieux au même stade de l'année qu'en 2016 (28 points à la trêve) et 2017 (29 points). Cependant, alors qu'elle disposait de la monoplace pour frapper fort d'entrée face à une concurrence légèrement en retrait, la structure a laissé échapper des points que Renault s'est empressé d'accumuler. Et même si rien n'est joué pour la quatrième place, les forces et les faiblesses de chaque voiture demeurant parfois très versatiles (comme l'a montré le Hungaroring), la marge de progression de Haas est plus réduite au fil de la saison en raison de la particularité de sa méthode de travail.

Un atout important pourrait être, sur les neuf courses restantes, le moteur Ferrari dont la troisième et normalement dernière spécification a déjà été montée dans les VF-18. Le pas en avant en puissance apporté par la seconde évolution a déjà grandement contribué à asseoir les performances des clients de la Scuderia et à stabiliser une écurie Haas qui a connu quelques trous d'airs (comme en Azerbaïdjan ou à Monaco), vestiges de l'irrégularité chronique des VF-16 et 17. Et si l'équipe peut à la fois compter sur un Grosjean plus régulier (et donc plus performant) et sur un Magnussen au même niveau, une grande partie du chemin sera faite en vue d'un top 4 final historique.

 

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