Assen ? Un manque de vitesse et non d'agressivité, selon Dovizioso

Pas simple pour les pilotes Ducati d'enchaîner deux manches aussi favorables à la concurrence que sont Assen et le Sachsenring, mais Andrea Dovizioso a les idées très claires sur ce qui a pu manquer aux Pays-Bas.

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

De retour dans le paddock quelques jours après un week-end décevant à Assen, Andrea Dovizioso a exercé son droit de réponse face à ceux qui ont pu le critiquer ou se lancer dans des analyses erronées de la performance des Ducati aux Pays-Bas. Agacé notamment par ceux qui ont pu remettre en question l'agressivité dont il a fait preuve pendant l'épreuve néerlandaise, il a affirmé que la phase de la course durant laquelle il a rejoint le groupe de tête avait masqué la réalité de son niveau.

"À Assen, la majorité des gens se dit que je n'ai pas essayé ou que je n'étais pas assez agressif pour essayer de faire mieux. Mais ça n'est pas la réalité. Si tu n'as pas la vitesse pour rester devant, ça n'a rien à voir avec l'agressivité, [ça n'est pas ça qui peut] changer le résultat. J'ai fait 12 tours en attaquant à fond, et j'ai fait les mêmes chronos que les trois premiers, mais ce n'était pas notre rythme. Si vous me voyez quatrième à trois dixièmes du groupe, et qu'après 12 tours je ralentis, c'est parce que j'attaquais à 100%", pointe-t-il.

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Parti 11e, Dovizioso a fait un bond dans le peloton dès le premier tour et s'est rapidement installé en tête du groupe de poursuivants. Pilote le plus rapide en piste dans le huitième tour, il a rejoint le trio de tête et a tenté de se maintenir un temps dans leur sillage, avant de lâcher prise. À une dizaine de tours de l'arrivée, ses chronos ne rivalisaient plus avec ceux des leaders et la bagarre qu'il menait visait à conquérir la quatrième place, rien de plus.

"Mon style de pilotage est d'être très doux, il ne montre pas l'agressivité et on dirait que je ne pousse pas à fond. Mais j'étais le premier Ducati, et tout seul, qu'est-ce que je dois faire d'autre ? La majorité des gens qui regardent les courses ne comprennent pas ça. Tous les pilotes ont des styles différents, tous les pilotes font les choses différemment. Ça ne veut pas dire que vous n'attaquez pas à 100%", martèle-t-il. "Notre rythme, ce n'était pas 1'34"0, ce que j'ai fait pendant 12 tours. J'étais donc vraiment très agressif. Quand on voit la course, on ne le dirait pas, mais j'attaquais tellement... Je ne peux pas être plus agressif. Je suis parti 11e et j'étais sixième à la fin du premier tour, je pense que j'étais suffisamment agressif !"

"Ce n'est pas une question d'agressivité, il faut le rythme pour se battre contre les autres pilotes, et essayer de faire une stratégie. Si tu n'as pas la vitesse, tu peux juste faire une erreur si tu essaies d'attaquer trop fort", ajoute le pilote italien. "Si tu n'as pas la vitesse, tu ne peux pas garder la même intensité pendant 40 minutes. Et si le pneu perd aussi, ne serait-ce qu'un dixième, c'est suffisant pour ralentir. Et puis il y a aussi l'énergie : si tu ne pilotes pas de manière douce, tu ne peux pas garder une intensité pareille pendant 40 minutes, c'est impossible."

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Autre critique qui a pu agacer Andrea Dovizioso, celle qui laisse entendre que, pour une fois, Ducati n'aurait pas été au point au niveau électronique durant ce Grand Prix des Pays-Bas. "J'ai entendu ça, une belle connerie !" balaye-t-il, s'étonnant que les difficultés des Desmosedici aient pu échapper à certains observateurs. "Il est vrai que de l'extérieur on ne peut pas voir tout ce qui se passe, et nous, les pilotes, on les voit parce qu'on les vit, mais nos difficulté en milieu de virage sont tellement évidentes qu'elles se voient à la télévision. À Assen, malheureusement, il ne s'est rien passé de nouveau. Simplement, la course a été rapide du premier au dernier tour, parce que les trois pilotes de devant avaient un rythme particulièrement rapide, et d'ailleurs l'écart sur de nombreux pilotes a été important, au contraire de beaucoup de courses. C'était une course rapide et quand il y a une différence de rythme, à la fin elle se paye. C'est d'autant plus vrai quand on est sur une piste sur laquelle la fluidité fait la différence : quand on perd un peu de sensations, [l'écart] sur le temps au tour devient important, et tour après tour ça ne peut que peser."

"En plus, le vent s'est levé pendant la course, et la force du vent mais surtout la direction dans laquelle il soufflait en course ont fait empirer les choses. C'était le cas pour tout le monde, mais encore plus à mon avis pour ceux qui ont une moto puissante", estime le pilote Ducati, qui s'est senti particulièrement affecté par cet élément : "Le vent soufflait de côté en ligne droite, là où Quartararo perdait le contrôle, et pour nous c'était nettement pire que pour Quartararo."

"Je ne suis pas surpris par ce qui est arrivé en course, il y a des raisons techniques à cela. Sur certaines pistes et dans certaines circonstances, on peut être très compétitifs et sur d'autres on marque plus le pas. Voilà pourquoi ça s'est passé comme ça à Assen", tranche Dovizioso.

Objectif podium au Sachsenring

Si la manche néerlandaise a, selon le numéro 4, avant tout mis en évidence des problèmes bien connus sur la Ducati, le bilan dressé en interne semble tout de même avoir identifié quelques points perfectibles sur lesquels les pilotes sont appelés à travailler. "Notre retard était clairement grand par rapport au temps de course de Maverick. Il faut qu'on travaille pour ces conditions", souligne pour sa part Danilo Petrucci. "Il faut clairement qu'on travaille mieux, Andrea et moi, pour avoir une stratégie pour les qualifs – pas pour les courses, parce qu'on est libres de faire tout ce qu'on veut, mais il est clair qu'il faut qu'on soit plus rapides que nos adversaires car la concurrence est très élevée."

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Pas simple de se montrer ambitieux à l'approche, cette semaine, d'un Grand Prix historiquement favorable à Marc Márquez, sur lequel il est tout bonnement invaincu, mais Petrucci veut retenir que le podium lui a échappé de peu l'an dernier. Il a visiblement un compte à régler avec le Sachsenring et entend effacer ce mauvais souvenir.

"L'année dernière, j'ai perdu le podium à un tour et demi de la fin : Maverick [Viñales] m'a passé et je n'ai absolument pas pu me défendre car ça n'était pas à l'accélération et qu'il me restait très peu de gomme sur le flanc gauche. Je pense que c'est la clé pour qu'on soit rapides, de gérer le pneu arrière", suggère-t-il. "L'année dernière, j'ai été le meilleur pilote Ducati et je voudrais améliorer ce résultat. Il est clair qu'on ne parle plus de monter sur le podium ou non, mais de prendre des points à Márquez, et c'est vraiment difficile, surtout sur cette piste. Il faut en tout cas qu'on donne tout, c'est clair. Comme je l'ai dit, il va falloir qu'on travaille plus, Andrea et moi, pour réussir à rivaliser avec lui."

Avec Michaël Duforest

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