Pol Espargaró : "Je suis juste un employé" de Honda

Déçu de ses mauvaises sensations en course, Pol Espargaró a bouclé le Grand Prix d'Espagne en s'interrogeant sur un certain manque de cohésion dans le travail mené au sein du groupe Honda et en s'affirmant comme un simple "employé".

Pol Espargaro, Repsol Honda Team

Pol Espargaro, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Pol Espargaró est apparu dépité à l'arrivée du Grand Prix d'Espagne. Classé dixième à près de 12 secondes du vainqueur, le pilote catalan a été devancé par son coéquipier, Marc Márquez, pourtant toujours limité par sa condition physique. La première Honda à l'arrivée était quant à elle celle de Takaaki Nakagami, pilote de l'équipe satellite LCR qui a fait le choix pendant ce week-end de revenir à la version précédente du châssis après un début de championnat compliqué. Il en a été récompensé par la quatrième place, égalant son meilleur résultat en MotoGP, à seulement sept dixièmes du podium.

"Il est clair que l'on a eu pas mal de difficultés pendant tout le week-end, mais pas autant qu'en course", a commenté Espargaró auprès du site officiel du MotoGP. "Pendant la course, tout était assez mauvais : le patinage était assez fort, la traction faible, je souffrais pas mal des mouvements de la moto en sortie des virages. Globalement mes sensations étaient mauvaises, c'est clair. J'avais Marc qui était juste un petit peu devant moi et lui aussi souffrait pas mal."

"Simplement, mes sensations étaient mauvaises. Nous n'avons pas de traction, nous ne tournons pas et notre vitesse globale n’est pas bonne. Je ne peux pas rouler en douceur, mon rythme ne vient pas, je roule 'serré' et j’essaie de gagner de plus en plus dans les freinages. Mais ensuite, les freins lâchent et je vais large, parce que dans les autres zones c'est un désastre."

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À l'issue de ce qui n'était que sa quatrième course au guidon de la RC213V, Pol Espargaró peinait dimanche à masquer sa déception sur la manière dont le travail s'est mis en place. Pointant à plusieurs reprises le fait qu'il n'est qu'un "employé" de Honda, il a souligné qu'il allait aborder le test post-course de ce lundi, si précieux pour des pilotes manquant de roulage, en se contentant de suivre le plan établi par le constructeur.

"C'est différent de ce à quoi j'étais habitué", a-t-il déclaré en référence à la méthode de travail. "Quand j'ai un problème, j'aime savoir pourquoi je l'ai et ce qui se passe, or j'ai le sentiment que je ne sais pas ce qui se passe. Cela me crée beaucoup de frustration de ne pas savoir ce que je dois améliorer. Je suis le seul à utiliser le package que j'ai actuellement, et je ne peux pas me comparer à qui que ce soit. Or, si on ne comprend pas le problème, il est difficile de pouvoir le résoudre."

Pol Espargaro, Repsol Honda Team

"Nous allons prendre ce test comme un véritable test et travailler comme Honda le souhaite. Je ne suis qu’un employé et j'essaye ce qu’ils veulent que j’essaye : un package différent, des trajectoires différentes… Cela a été fait ce week-end et voyons ce qui fonctionne le mieux. C'est comme ça", a expliqué Pol Espargaró. "Au final, tous les choix sont faits par Honda. Je suis un pilote Honda, Honda choisit et je fais ce que Honda dit. Je vais garder cette ligne, je suis juste un employé, je vais aller au test avec la moto qu'ils veulent que j'essaye et je vais me donner à fond, c'est ce que doit faire un pilote."

Tous les choix sont faits par Honda. Je suis un pilote Honda, Honda choisit et je fais ce que Honda dit.

Pol Espargaró

Le fait que Nakagami ait relevé la tête à Jerez en faisant le choix de revenir à la version précédente du châssis − avant de pouvoir poursuivre ses évaluations lors du test de ce lundi − semble perturber Pol Espargaró plus que le rassurer. S'interrogeant sur ce retour en arrière technique, l'Espagnol regrette également un travail individuel des quatre pilotes Honda, au lieu d'un effort groupé visant à faire progresser tout le groupe.

"C'est bien que Taka ait été bon [dimanche]. Il utilise un package différent de nous donc ça veut dire que ce package fonctionne. Une solution ? On peut voir les choses différemment : est-ce que la solution c'est de revenir vers le passé ou alors essayer d'améliorer le bon package pour l'avenir ? C'est toujours un équilibre : combien met-on dans le passé et combien met-on dans l'avenir ? Il faut réunir les deux, prendre dans le passé et développer l'avenir. Il y a différentes façons de voir les choses."

"Je suis à dix secondes. Je suis dixième et [Marc] est neuvième. On utilise tous un package différent : il en utilise un, j'en utilise un autre, dans l'équipe satellite ils en utilisent encore un autre. […] Je vais aller au test et essayer de faire des choses différentes. Voyons ce qu’ils veulent que je teste, et si nous pouvons améliorer la situation globale parce que je pense que nous avançons trop individuellement et non en tant que groupe. En fin de compte, ça fait mal au groupe et ce n'est pas bon."

Visiblement perdu, Pol Espargaró peinait dimanche à estimer s'il a progressé ou non depuis ses débuts sur la Honda. "Peut-être que oui, peut-être que non. Je ne sais pas. Le problème que j'ai, c'est que je ne sais pas si je suis bon ou si je suis mauvais, si c’est la moto, le package que j’utilise, mon style de pilotage... Je ne sais pas ce qu’il se passe et je suis un peu confus car il y a la même confusion dans l’usine en ce moment."

"Pour moi qui suis nouveau, c’est perturbant car je n’ai pas essayé beaucoup de nouvelles choses. Ils travaillent sur des choses très grandes, mais je suis très petit pour le moment car ma connaissance est nulle. J'ai le sentiment qu'ils travaillent en grand mais étant donné que mes connaissances sont nulles, je ne peux pas les aider et ils ne peuvent pas m'aider. Je ne peux rien contrôler pour m'aider moi-même, parce que tout le monde va dans sa propre direction. Voyons ce que le test peut nous apporter avec plus d’informations, plus de tours et plus de tests de différentes choses, et voyons si nous pouvons clarifier notre esprit en tant que groupe avant Le Mans."

Avec Chloé Millois et German Garcia Casanova 

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