Analyse

Russell fait-il ses preuves face à Kubica ?

La confrontation entre George Russell et Robert Kubica chez Williams était pleine d'incertitude, opposant un rookie à un revenant souffrant d'un handicap léger. Après neuf Grands Prix, le verdict est à sens unique.

George Russell, Williams Racing FW42, devant Robert Kubica, Williams FW42

George Russell, Williams Racing FW42, devant Robert Kubica, Williams FW42

Zak Mauger / Motorsport Images

D'un côté un jeune loup sacré coup sur coup en GP3 et en Formule 2, protégé d'une écurie quintuple Championne du monde en titre ; de l'autre un vainqueur en Grand Prix de retour dans l'élite après huit ans d'absence, suite à un accident qui lui a fait perdre en partie la mobilité de son bras droit. Le duel entre George Russell et Robert Kubica s'annonçait particulièrement intéressant, et pour l'instant, il tourne complètement à l'avantage du Britannique.

Russell vs Kubica en qualifications

United Kingdom George Russell

9-0

Poland Robert Kubica

19e Australia Australie 20e (+1"707)
19e Bahrain Bahreïn 20e (+0"040)
17e China Chine 18e (+0"028)
19e Azerbaijan Azerbaïdjan 20e (+0"393)
19e Spain Espagne 20e (+1"182)
19e Monaco Monaco 20e (+0"374)
19e Canada Canada 20e (+0"776)
19e France France 20e (+0"416)
19e Austria Autriche 20e (+0"302)

George Russell demeure pour l'heure invaincu dans l'exercice des qualifications, avec une avance moyenne de 0"580 sur Robert Kubica. Cet écart ne s'explique que très minoritairement par des facteurs extérieurs aux performances des pilotes ; tandis que Kubica a commis une erreur dans son meilleur tour en Australie, il n'est pas parvenu à capitaliser sur les rares difficultés de Russell, comme à Bahreïn, où celui-ci déplorait "des tours vraiment désordonnés et loin du potentiel de la voiture" mais s'est quand même placé juste devant.

Russell vs Kubica en course

United Kingdom George Russell

8-1

Poland Robert Kubica

 

16e Australia Australie 17e (+93"477)
15e Bahrain Bahreïn

16e (+44"941)

16e China Chine 17e (+16"064)
15e Azerbaijan Azerbaïdjan 16e (+33"096)
17e Spain Espagne 18e (+7"286)
15e Monaco Monaco 18e (+52"734)
16e Canada Canada 18e (+56"932)
19e (+9"072) France France 18e
18e Austria Autriche 20e (+67"135)

En course, le gouffre semble se creuser, puisque Russell est en moyenne 40,288 secondes devant son coéquipier sous le drapeau à damier ! Une moyenne en partie accrue par un Grand Prix d'Australie catastrophique pour Kubica, qui s'est accroché avec une Red Bull au premier tour, si bien qu'il accusait déjà un retard supérieur à 40 secondes à la fin de cette boucle inaugurale, avant de perdre un rétroviseur.

GP d'Autriche :

La fiabilité de la Williams FW42 permet en tout cas une comparaison exhaustive des performances des deux pilotes, et par la suite, Russell était constamment devant à la régulière, Kubica se plaignant souvent d'un manque d'adhérence. Le Polonais est enfin parvenu à vaincre son coéquipier à l'arrivée d'une course au Paul Ricard, avec neuf secondes de marge, mais Russell a souffert d'un aileron avant endommagé. L'ordre naturel des choses a été rétabli au Red Bull Ring, avec 67 secondes d'avance pour l'Anglais, qui a même battu la Haas de Kevin Magnussen – il l'avait déjà devancée à Montréal, après avoir fini devant Lance Stroll, Kimi Räikkönen et Antonio Giovinazzi en Principauté.

Robert Kubica, Williams FW42, devant George Russell, Williams Racing FW42

Les louanges de Kubica

Kubica ne tarit donc pas d'éloges sur son jeune partenaire : "Il a certainement montré une belle rapidité, un grand talent et de nombreuses connaissances vu ce qu'il fait pour son âge. Mais je crois que c'est un peu la tendance chez les jeunes pilotes ; la manière dont ils apprennent est assez différente d'il y a dix ans, et ils ont l'opportunité de savoir des choses plus tôt d'un point de vue technique. Dans le cas de George, il a travaillé avec Mercedes, ce qui est assurément un grand avantage. Je pense donc qu'il a toutes les cartes en main. Mais il manque la carte la plus importante, à savoir la voiture."

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Quant à Russell, qui s'illustre dans un relatif anonymat, il ne craint pas que sa réputation puisse souffrir du manque de performance de sa monoplace. "Je n'ai besoin d'éloges que de Williams et Mercedes, ce sont les seuls que je dois impressionner", souligne l'intéressé. "Je préfère qu'ils soient contents plutôt que ce soient les médias qui sont contents de moi et que Mercedes et Williams ne le soient pas. Ce sont eux qui vont faire une différence dans ma carrière. Et ils ont toutes les informations sous les yeux."

"Peu importe le rythme, on sait si l'on a fait du bon travail ou pas. Il y avait des fois, même en F2, où je me qualifiais troisième ou quatrième, mais je savais que j'aurais dû être en pole. Ce n'était donc pas du bon travail. Il y a aussi eu des fois où je me qualifiais troisième ou quatrième en F2 et je savais que c'était le maximum que je puisse faire. De même en F1, compte tenu du fait que j'ai manqué les EL1 puis les EL3 en France, je pense avoir probablement fait mon meilleur tour de l'année. Je savais que c'était une excellente performance, donc j'en étais vraiment satisfait. Et l'équipe l'a reconnu."

Propos recueillis par Jonathan Noble et Christian Nimmervoll

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