Zarco : Le Moto3 à 18 ans, "une bonne chose" pour ne pas se précipiter

Arrivé sur le tard en MotoGP, Johann Zarco salue le recul de l'âge minimum mis en place en Grand Prix, premier pas vers un changement de mentalité qu'il juge bénéfique.

Johann Zarco, Pramac Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

L'annonce vendredi de la mise en place d'un nouvel âge minimum pour accéder aux différents championnats chapeautés par la Fédération internationale de motocyclisme a suscité de nombreuses réactions de la part des pilotes, lesquels avaient multiplié les appels à des changements ces dernières semaines après plusieurs accidents mortels ayant impliqué de très jeunes coureurs.

Reculer à 18 ans l'âge auquel il sera possible d'intégrer le Championnat du monde Moto3 à partir de 2023 est certainement la mesure qui marque le plus les esprits des pilotes actuellement engagés, notamment ceux qui ont suivi la voie royale pour intégrer les Grands Prix dès les 16 ans autorisés jusqu'à présent. Fabio Quartararo l'a même fait à 15 ans grâce à la dérogation mise en place spécialement pour lui en 2015 et permettant au vainqueur du Moto3 espagnol, antichambre officielle au Championnat du monde, de rejoindre l'élite. Et ce week-end, précisément, le Colombien David Alonso bénéficie lui aussi de cette règle puisqu'il dispute son premier Grand Prix en Moto3 grâce à son succès dans la Red Bull Rookies Cup, l'autre série pouvant permettre de griller les étapes. Il a rejoint un plateau quoi qu'il en soit très jeune, sur lequel nombreux sont les pilotes à avoir fêté leurs 17 ans en cours de saison.

Plusieurs pilotes figurant encore aujourd'hui sur le plateau MotoGP n'ont pas eu ce parcours académique et ils sont les premiers à saluer ce changement. Johann Zarco peut faire office de contre-exemple à l'actuel leader du championnat MotoGP, même s'il a fait ses gammes dans la Red Bull Rookies Cup dont il a remporté la première édition. Arrivé en 125cc à 19 ans, il a passé huit ans dans les petites catégories des Grands Prix, remportant deux titres au passage, avant d'intégrer le MotoGP à 26 ans. Il s'était même autorisé à décliner une première offre afin d'attendre le bon moment.

Aujourd'hui, Johann Zarco salue le changement de mentalité que va instaurer ce nouvel âge règlementaire. "Je pense que ça peut être bien pour protéger les jeunes de gros accidents, ou pour éviter de trop précipiter les choses", estime-t-il. "Fabio n'a que 22 ans et il peut être Champion du monde en MotoGP, donc tout peut arriver à [cet âge-là], mais il est le seul que l'on peut voir [faire ça] et le seul champion, il n'y en a pas beaucoup. Il est le seul à avoir cette carrière. Tous les autres essaient de faire la même chose mais ils ont du mal, peut-être parce qu'ils n'ont pas pris le temps d'avoir un très bon apprentissage."

David Alonso, Aspar Team

David Alonso dispute son premier Grand Prix Moto3 ce week-end, à 15 ans

"Je trouve que c'est une bonne chose. Après, peut-être que pour le Moto3, 18 ans ça fait un peu beaucoup, mais au moins 17 ans ça peut être un âge intéressant", ajoute le Français. Et il sera en effet possible de faire ses débuts mondiaux à 17 ans, car l'exception dont a bénéficié Fabio Quartararo sera maintenue, pour le vainqueur du Championnat du monde Junior Moto3 ou de la Red Bull Rookies Cup, mais l'âge pour en bénéficier passera de 15 à 17 ans.

"Je pense que ça peut être une bonne idée de se rappeler qu'il est bon de prendre le temps d'apprendre, et qu'il n'y a pas besoin de se précipiter. Et je ne dis pas ça parce que j'ai 31 ans et que je suis devenu champion à 25 !" sourit Zarco. "Je pense ça peut aider à ne pas précipiter les choses et à préserver la santé des gamins, qui peuvent parfois se faire mal trop tôt. Prendre le temps d'apprendre, c'est important. Mettre des règlements comme ça au niveau du Championnat du monde, ça va obliger les gens à ne pas se presser. Et ça, c'est bien."

Lire aussi :

Danilo Petrucci a lui aussi connu un parcours atypique, passé par les dérivées de la série avant de rejoindre les Grands Prix à 21 ans. Il partage l'avis du Français quant à l'effet positif qu'un tel changement pourra avoir sur les mentalités.

"D'une manière générale, pour moi, ce que les jeunes pilotes doivent comprendre c'est qu'on ne gagne pas la course dans le premier tour, ni même dans les 15 premiers, pas comme on le voit tout le temps en Moto3. Bien sûr, ils sont jeunes et ils veulent montrer ce dont ils sont capables, leur potentiel, mais ça n'est pas facile pour eux d'apprendre. Alors, oui, je pense que ça n'est pas un mauvais choix", juge-t-il.

"J'ai commencé en MotoGP à 21 ans. J'étais le plus jeune cette année-là, mais je n'étais pas non plus super jeune comme on peut le voir aujourd'hui", ajoute Petrucci. Sur le plateau actuel, la palme revient à Iker Lecuona, qui a intégré la catégorie reine à 19 ans, alors qu'en Moto3 l'âge minimum actuel est bien souvent celui des débuts effectifs des pilotes les plus en vue. "Peut-être qu'en étant plus âgés, ils deviennent moins agressifs, mais ce qu'ils doivent comprendre c'est qu'on risque nos vies en piste. Il faut qu'ils comprennent ça. Que ce soit à 15, 16 ou 17 ans, il peut se passer quelque chose et je pense qu'il faut que l'on apprenne cela aux jeunes pilotes."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Razlan Razali croit au rebond de son équipe, réduite et renommée
Article suivant Valentino Rossi rend hommage à ses fans avec son dernier casque spécial

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France