Ces Champions du monde qui ont eu les meilleurs équipiers
De Giuseppe Farina à Nico Rosberg en passant par Alain Prost, certains pilotes de Formule 1 ont eu droit à une sacrée concurrence en interne ! Nous vous expliquons tout.
La sempiternelle interrogation sur l’identité du "meilleur pilote de l’Histoire de la F1" est parmi les débats les plus emblématiques de la F1, discipline frustrante où les compétiteurs, même quand ils s’affrontent directement, sont très rarement à armes égales. C’est ici que la comparaison avec les équipiers respectifs prend tout son sens et son intérêt car elle offre une référence.
Bien entendu, se baser sur un nombre limité de statistiques, prises à la fin ou à un moment donné d’une carrière avec des particularités si différentes entre les époques est un exercice fondamentalement imparfait, mais le but ici est d’avoir un indicateur plus qu’une réponse et d'essayer de comprendre ce que la réalité dit par rapport aux chiffres.
Pour tout comprendre de notre calcul et donc de notre "classement", nous vous invitons à retrouver notre article sur le sujet, où figure la liste complète. Nous nous concentrerons ici sur les dix premiers, en rappelant bien évidemment qu'il s'agit d'une simple expérience statistique, qui n'a pas vocation à constituer un jugement de valeur ou à établir une vérité.
Nico Rosberg
Nico Rosberg et Michael Schumacher chez Mercedes
Si Nico Rosberg possède le score le plus élevé de notre classement, c’est bien entendu en raison de ses deux derniers équipiers (sur un total de cinq, le plus faible chiffre parmi tous les Champions du monde qui ne courent plus en F1) et du temps passé à leurs côtés. Michael Schumacher de 2010 à 2012 puis Lewis Hamilton de 2013 à 2016, soit au total sept saisons en compagnie des deux pilotes aux palmarès les plus fournis de la discipline (ou qui le deviendront) ; c’est un cas unique dans l’Histoire. Courant en sus à une époque où les rotations d’équipiers sont moins fréquentes qu’auparavant, pour diverses raisons, il était logique que Rosberg figure en bonne position dans ce classement.
Dans les faits, évidemment, le Schumacher du début des années 2010 avait perdu de sa superbe et le Hamilton version 2013-2016 était sans doute encore en phase ascendante (le Britannique a souvent expliqué à quel point la saison 2016 l’avait fait évoluer en tant que pilote). Il n’empêche que le 33e Champion du monde de F1 n’a absolument pas eu à rougir de la comparaison, en battant systématiquement (et parfois très sèchement) Schumacher et étant la plupart du temps proche voire au niveau de Hamilton (2015 étant une exception notable), au point de pouvoir glaner le titre mondial lors de son ultime campagne.
Selon notre méthode de calcul, Rosberg a fait équipe avec les pilotes qui ont signé le plus de victoires et de poles. En effet, si l'on fait la moyenne de leur taux de victoires ou de pole positions, pondéré par le nombre de Grands Prix passés par chacun avec l'Allemand, on arrive à 22,25% de victoires et 20,31% de poles.
Lors de son arrivée en discipline et ses quatre saisons passées chez Williams, il n’avait eu affaire qu’à un seul futur vainqueur de GP, Mark Webber (2006), avant d’affronter Alex Wurz (2007) puis Kazuki Nakajima (2007-2009).
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Lewis Hamilton | 2013-2016 | 78 |
103 (35,76%) |
103 (35,76%) |
182 (63,19%) |
Michael Schumacher | 2010-2012 | 58 | 91 (29,64%) | 68 (22,15%) | 155 (50,49%) |
Kazuki Nakajima | 2007-2009 | 36 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Mark Webber | 2006 | 18 | 9 (4,19%) | 13 (6,05%) | 42 (19,53%) |
Alexander Wurz | 2007 | 16 | 0 (0%) | 0 (0%) | 3 (4,35%) |
Moyenne pondérée |
22,25% | 20,31% | 40,19% |
Giuseppe Farina
Juan Manuel Fangio, Giuseppe Farina, Felice Bonetto et Emmanuel de Graffenried chez Alfa Romeo
Le tout premier Champion du monde de l’Histoire de la F1 en 1950 est également l’un des pilotes les mieux accompagnés de la discipline en termes statistiques. Il faut dire qu’en six saisons et 33 départs, à une époque où les écuries pouvaient engager plus deux voitures à chaque course et où il était plus aisé de changer de structure d’un GP ou d’une saison à l’autre, l’Italien a côtoyé pas moins de 19 équipiers. Mais trois de ceux avec lesquels il a le plus couru sont des Champions du monde, dont deux ont nettement dominé la F1 de 1951 à 1957.
En effet, Farina a roulé aux côtés de Juan Manuel Fangio lors des 13 Grands Prix (hors Indy 500) des saisons 1950 et 1951 chez Alfa Romeo, faisant partie de la triade de luxe du constructeur italien de l’époque, les "trois F" (le troisième F étant pour Luigi Fagioli). La balance penchait globalement déjà assez nettement en la faveur du futur quintuple Champion, qui a décroché sa première couronne en 1951, mais Farina était arrivé à s’offrir le tout premier titre de justesse, en profitant en partie des abandons de son rival.
Trouvant refuge chez Ferrari à partir de 1952 à la suite du départ d'Alfa, il a été opposé à l’ogre Alberto Ascari qui a tout balayé sur son passage en 1952 et 1953, y compris Farina lui-même. La campagne 1953 est également celle qui l'a vu effectuer ses premiers tours de roue aux côtés du prometteur Mike Hawthorn, futur Champion du monde en 1958. Outre ces trois pilotes, Farina a compté parmi ses équipiers Fagioli, Piero Taruffi, José Froilán González ou Maurice Trintignant, tous les quatre vainqueurs d'au moins un Grand Prix en F1 ; en tout, 13 des 18 équipiers de Farina sont montés sur au moins un podium et huit ont réalisé cela à au moins cinq reprises.
Selon notre méthode de calcul, c'est Farina a connu les coéquipiers montés le plus souvent sur le podium. En effet, si l'on fait la moyenne de leur taux d'arrivées dans le top 3, pondéré par le nombre de Grands Prix passés par chacun avec l'Italien, on arrive à 41,90% de podiums. Côté victoires (16,99%) et poles (17,56%), seuls les équipiers de Rosberg le précèdent dans ces deux domaines
En somme, il est assez intéressant de constater que si le vieux Farina est, sans doute à juste titre, rarement placé au niveau de ses contemporains, et notamment du duo infernal composé de Fangio et d’Ascari, son propre palmarès (1 titre, 5 victoires, 5 poles, 20 podiums en 33 GP) est à mettre en perspective avec la concurrence dont il avait à faire face en interne. Certes, il n’était pas l’égal de ses illustres équipiers, mais peu l’ont été et encore moins ont eu à les affronter durablement (pour les standards de l’époque) et directement à leur apogée (ou presque dans le cas de Fangio).
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Alberto Ascari | 1952-1953 puis 1955 | 14 | 13 (40,63%) | 14 (43,75%) | 17 (53,13%) |
Juan Manuel Fangio | 1950-1951 | 13 | 24 (47,06%) | 29 (56,86%) | 35 (68,63%) |
Luigi Villoresi |
1952-1953 puis 1955 |
11 | 0 (0%) | 0 (0%) | 8 (25,81%) |
Mike Hawthorn | 1953-1954 | 10 | 3 (6,67%) | 4 (8,89%) | 18 (40%) |
Piero Taruffi | 1950, 1952 puis 1955 | 8 | 1 (5,56%) | 0 (0%) | 5 (27,78%) |
Luigi Fagioli | 1950-1951 | 7 | 1 (14,29%) | 0 (0%) | 6 (85,71%) |
Consalvo Sanesi | 1950 | 5 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Maurice Trintignant | 1954-1955 | 5 | 2 (2,47%) | 0 (0%) | 10 (12,35%) |
Felice Bonetto | 1951 | 4 | 0 (0%) | 0 (0%) | 2 (13,33%) |
Umberto Maglioli | 1953-1955 | 4 | 0 (0%) | 0 (0%) | 2 p (22,22%) |
José Froilán González | 1954-1955 | 3 | 2 (7,69%) | 3 (11,54%) | 15 (57,69%) |
Moyenne pondérée | 16,99% | 17,56% | 41,90% |
Pilotes non retenus dans notre calcul : Reg Parnell, Emmanuel de Graffenried, Paul Pietsch, André Simon, Piero Carini, Paul Frère, Harry Schell et Eugenio Castellotti
Alain Prost
Alain Prost (McLaren) sur le podium avec Niki Lauda (McLaren), Ayrton Senna (Toleman) et Ron Dennis
Le cas d'Alain Prost est très particulier car ses 13 saisons en F1 l'ont vu partager une écurie avec quasiment tous les pilotes majeurs d'une génération (celle des années 1980), à l'exception d'Alan Jones et de Nelson Piquet. Et surtout avec cinq Champions ou futurs Champions. Mais la contrepartie, qui explique qu'il soit moins bien "noté" que Rosberg et Farina, est que quasiment la moitié des GP disputés dans sa carrière (92 sur 199) l'ont été aux côtés de pilotes au palmarès moins fourni.
Dans les faits, la carrière de Prost est impressionnante car l'adversité globale était elle-même très solide. Si les années Prost-Senna ont évidemment durablement marqué les esprits, les confrontations avec Piquet, Lauda, Mansell et même Schumacher, dans une F1 qui atteignait alors des pics de popularité et de professionnalisme, ont de quoi situer les niveaux d'implication et de performance constants du Professeur.
D'autant plus que ses titres ont tous été acquis alors qu'il faisait équipe avec un pilote soit déjà Champion du monde (1985 aux côtés de Lauda, 1986 aux côtés de Rosberg, 1989 aux côtés de Senna), soit qui allait le devenir (1993 aux côtés de Hill). Il a par ailleurs été confronté à deux multiples vainqueurs, avec John Watson et René Arnoux, qui étaient des références, et à un autre futur gagnant, Jean Alesi. Finalement, dans ses équipiers, Cheever et dans une moindre mesure Johansson dénotent un peu puisqu'ils n'ont jamais gagné ou signé de pole, mais ils ont tout deux dépassé les 15% de podiums (plus que Watson, Arnoux ou encore Rosberg).
Il est le troisième et dernier Champion du monde (après Rosberg et Farina), selon notre calcul, à avoir connu des équipiers qui ont dépassé les 10% de victoires et de poles en moyenne.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Ayrton Senna | 1988-1989 | 32 | 41 (25,47%) | 65 (40,37%) | 80 (49,69%) |
René Arnoux | 1981-1982 | 31 | 7 (4,70%) | 18 (12,08%) | 22 (14,77%) |
Niki Lauda | 1984-1985 | 31 | 25 (14,62%) | 24 (14,04%) | 54 (31,58%) |
Keke Rosberg | 1986 | 16 | 5 (4,39%) | 5 (4,39%) | 17 (14,91%) |
Stefan Johansson | 1987 | 16 | 0 (0%) | 0 (0%) | 12 (15,19%) |
Nigel Mansell | 1990 | 16 | 31 (16,58%) | 32 (17,11%) | 59 (31,55%) |
Damon Hill | 1993 | 16 | 22 (19,13%) | 20 (17,39%) | 42 (36,52%) |
Eddie Cheever | 1983 | 15 | 0 (0%) | 0 (0%) | 9 (16,82%) |
Jean Alesi | 1991 | 15 | 1 (0,50%) | 2 (1%) | 32 (15,92%) |
John Watson | 1980 et 1985 | 14 | 5 (3,29%) | 2 (1,32%) | 20 (13,16%) |
Moyenne pondérée | 10,44% | 13,65% | 26,10% |
Mike Hawthorn
Mike Hawthorn et Peter Collins chez Ferrari
La carrière du tout premier Britannique Champion du monde de Formule 1 a été brève et assez tumultueuse, comme sa vie finalement. Au cours de ses sept saisons en discipline reine, il a connu 19 équipiers, dont trois Champions de la discipline (Farina, Ascari et P. Hill). Parmi les Champions du monde les plus méconnus de l'Histoire, lui qui a été sacré en 1958 avec une seule victoire au compteur contre quatre pour Stirling Moss figure en bonne place dans notre classement pour les mêmes raisons que Farina : une opposition nombreuse et de qualité, mais à la différence que le Britannique n'a pas pu bénéficier des statistiques de Fangio.
Arrivé un peu à cheval sur deux époques et lors d'une carrière non linéaire (sa parenthèse de 1955-56) et météorique (il a pris sa retraite et est décédé avant même ses 30 ans), il aura côtoyé Fangio et Moss en tant que rivaux et couru face à des pilotes qui avaient écrit l'histoire (Farina et Ascari) ou qui allaient l'écrire (P. Hill).
Sur le plan statistique, en plus d'avoir effectué huit Grands Prix sans équipier, Hawthorn a principalement connu des pilotes qui étaient montés sur le podium à plusieurs reprises. Si l'on excepte Trintignant et Olivier Gendebien, tous ont un taux de podiums qui dépasse les 20%. Et surtout, parmi les six pilotes avec lesquels il a le plus été aligné, tous sont des vainqueurs de GP, avec évidemment comme figures de proue Ascari et Farina.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Maurice Trintignant | 1954-1955 puis 1957 | 13 | 2 (2,47%) | 0 (0%) | 10 (12,35%) |
Peter Collins | 1957-1958 | 13 | 3 (9,38%) | 0 (0%) | 9 (28,13%) |
Giuseppe Farina | 1953-1954 | 10 | 5 (15,15%) | 5 (15,15%) | 20 (60,61%) |
Luigi Musso | 1957-1958 | 10 | 1 (4,17%) | 0 (0%) | 7 (29,17%) |
Alberto Ascari | 1953-1954 | 9 | 13 (40,63%) | 14 (43,75%) | 17 (53,13%) |
Wolfgang von Trips | 1957-1958 | 9 | 2 (7,41%) | 1 (3,70%) | 6 (22,22%) |
Luigi Villoresi | 1953 | 8 | 0 (0%) | 0 (0%) | 8 (25,81%) |
José Froilán González | 1954 et 1957 | 8 | 2 (7,69%) | 3 (11,54%) | 15 (57,69%) |
Umberto Maglioli | 1953-1955 | 5 | 0 (0%) | 0 (0%) | 2 (22,22%) |
Eugenio Castellotti | 1955 et 1957 | 4 | 0 (0%) | 1 (7,14%) | 3 (21,43%) |
Olivier Gendebien | 1958 | 3 | 0 (0%) | 0 (0%) | 2 (14,29%) |
Tony Brooks | 1956 | 2 | 6 (15,79%) | 3 (7,89%) | 10 (26,32%) |
Phil Hill | 1958 | 2 | 3 (6,38%) | 6 (12,77%) | 16 (34,04%) |
Moyenne pondérée | 9,22% | 7,72% | 32,61% |
Pilotes non retenus dans notre calcul : Piero Carini, Piero Taruffi, Robert Manzon, Colin Chapman, Harry Schell, Ron Flockhart, Cesare Perdisa, Alfonso de Portago
Alberto Ascari
Luigi Villoresi et Alberto Ascari
Double Champion du monde de Formule 1… lors des deux années où la compétition avait lieu avec une réglementation de F2, Alberto Ascari n'a jamais été associé à Juan Manuel Fangio mais a quand même côtoyé des pilotes parmi les plus grands.
Son équipier de toujours, Luigi Villoresi, était à ses côtés lors de 25 de ses 32 Grands Prix, principalement au sein de la Scuderia Ferrari, puis chez Maserati et Lancia, toutefois avec un succès bien moindre : le quadragénaire italien n'a jamais signé de pole position ni de victoire, jouissant néanmoins d'un taux de podiums flatteur de 26%.
Ascari a également côtoyé pendant dix Grands Prix Piero Taruffi, dont les statistiques sont similaires, mais aussi lors de 14 courses Giuseppe Farina, qui a également eu un grand succès en 1952 et 1953. Avec 15% de victoires et de pole positions et 61% de podiums, Farina booste son coéquipier. Mike Hawthorn, un autre Champion du monde a également des statistiques avantageuses, partenaire d'Ascari pendant la saison 1953 ainsi que lors d'un Grand Prix en 1954. Ainsi, l'Italien a remporté ses deux titres face à un ancien et un futur Champion du monde.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Luigi Villoresi | 1950-1955 | 25 | 0 (0%) | 0 (0%) | 8 (25,81%) |
Giuseppe Farina | 1952-1953 | 14 | 5 (15,15%) | 5 (15,15%) | 20 (60,61%) |
Piero Taruffi | 1951-1952 | 10 | 1 (5,56%) | 0 (0%) | 5 (27,78%) |
Mike Hawthorn | 1953-1954 | 9 | 3 (6,67%) | 4 (8,89%) | 18 (40%) |
José Froilán González | 1951, 1954 | 6 | 2 (7,69%) | 3 (11,54%) | 15 (57,69%) |
Onofre Marimon | 1954 | 2 | 0 (0%) | 0 (0%) | 2 (18,18%) |
Eugenio Castellotti | 1955 | 2 | 0 (0%) | 1 (7,14%) | 3 (21,43%) |
Dorino Serafini | 1950 | 1 | 0 (0%) | 0 (0%) | 1 (100%) |
Moyenne pondérée | 5,42% | 5,44% | 38,51% |
Pilotes non retenus dans notre calcul : Raymond Sommer, André Simon, Piero Carini, Umberto Maglioli, Sergio Mantovani, Maurice Trintignant, Louis Chiron
Jenson Button
Jenson Button (McLaren) accompagné sur le podium par son futur coéquipier Fernando Alonso et son partenaire d'alors Lewis Hamilton
La carrière de Jenson Button a été longue de 17 saisons en tant que titulaire, au cours desquelles il a connu 12 équipiers au total, dont trois Champions du monde avec Jacques Villeneuve, Lewis Hamilton et Fernando Alonso. Le temps passé avec ces deux derniers influe évidemment grandement sur son classement, et notamment les 58 GP aux côtés de son compatriote qui font augmenter ses moyennes à la hausse.
Champion du monde en 2009 grâce à la refonte réglementaire qui a porté Brawn GP vers les sommets, le Britannique a longtemps été en quête de monoplaces suffisamment et durablement compétitives pour prouver son niveau. Et ce n'est finalement qu'après son titre mondial, et notamment dans l'affrontement assez serré contre Hamilton chez McLaren, qu'il a aux yeux de beaucoup pris l'épaisseur d'un pilote important de sa génération. Sa confrontation avec Alonso dans le naufrage du projet McLaren-Honda n'a pas vraiment permis une lutte représentative.
Outre ces deux figures, Rubens Barrichello est l'équipier qui a disputé le plus de courses avec Button, et ses statistiques, bien que grandement pondérées par sa longévité, sont loin d'être infamantes, surtout comparées à d'autres partenaires du Britannique. Ainsi, Takuma Sato et Kevin Magnussen plombent grandement les moyennes du Britannique avec un palmarès d'un seul podium. À l'inverse, le poids de palmarès plus conséquents, à l'image de ceux de Ralf Schumacher ou encore de Villeneuve est limité dans le fait qu'il n'a passé qu'une seule saison avec eux.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Rubens Barrichello | 2006-2009 | 70 | 11 (3,41%) | 14 (4,33%) | 68 (21,05%) |
Lewis Hamilton | 2010-2012 | 58 |
103 (35,76%) |
103 (35,76%) |
182 (63,19%) |
Fernando Alonso | 2015-2016 | 38 | 32 (9,58%) | 22 (6,59%) | 98 (29,34%) |
Takuma Sato | 2003-2005 | 37 | 0 (0%) | 0 (0%) | 1 (1,11%) |
Kevin Magnussen | 2014-2015 | 20 | 0 (0%) | 0 (0%) | 1 (0,84%) |
Sergio Pérez | 2013 | 19 | 2 (0,94%) | 0 (0%) | 15 (7,04%) |
Ralf Schumacher | 2000 | 17 | 6 (3,33%) | 6 (3,33%) | 27 (15%) |
Giancarlo Fisichella | 2001 | 17 | 3 (1,31%) | 4 (1,75%) | 19 (8,30%) |
Jarno Trulli | 2002 | 17 | 1 (0,40%) | 4 (1,59%) | 11 (4,37%) |
Jacques Villeneuve | 2003 | 15 | 11 (6,75%) | 13 (7,98%) | 23 (14,11%) |
Stoffel Vandoorne | 2016-2017 | 2 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Anthony Davidson | 2005 | 1 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Moyenne pondérée | 9,27% | 9,20% | 22,92% |
Lewis Hamilton
Lewis Hamilton entouré par Nico Rosberg et Valtteri Bottas
C'est indéniable, Lewis Hamilton a eu des coéquipiers parmi les plus redoutables. Après tout, c'est aux côtés du redoutable Fernando Alonso qu'il a commencé sa carrière, chez McLaren ! Avec Jenson Button et Nico Rosberg, le Britannique a eu trois Champions du monde comme partenaires, tous avec d'excellentes statistiques.
Mais parmi les coéquipiers de Lewis Hamilton, il y a Heikki Kovalainen, qui n'a pas eu les résultats escomptés chez McLaren et a passé la moitié de sa carrière dans une écurie de fond de grille. Le Finlandais fait clairement baisser les chiffres du septuple Champion du monde, avec moins de 1% de victoires et de pole positions. Valtteri Bottas, en revanche, grâce à ses cinq années au volant d'une Mercedes dominatrice, a quand même engrangé un certain nombre de succès et surtout de podiums : près de 38% ! C'est nettement plus que tous les autres coéquipiers de Hamilton.
Rosberg et Bottas sont les coéquipiers de Hamilton qui ont les meilleures statistiques selon notre calcul mais aussi ceux avec lesquels il a collaboré le plus longtemps, ce qui booste sa moyenne. Cette dernière chutera avec l'arrivée de George Russell à ses côtés après trois premières saisons chez Williams… mais le jeune Anglais ne tardera peut-être pas à enchaîner les bons résultats.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
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Valtteri Bottas | 2017-2021 | 100 | 10 (5,62%) | 20 (11,24%) | 67 (37,64%) |
Nico Rosberg | 2013-2016 | 78 | 23 (11,17%) | 30 (14,56%) | 57 (27,67%) |
Jenson Button | 2010-2012 | 58 | 15 (4,90%) | 8 (2,61%) | 50 (16,34%) |
Heikki Kovalainen | 2008-2009 | 35 | 1 (0,90%) | 1 (0,90%) | 4 (3,60%) |
Fernando Alonso | 2007 | 17 | 32 (9,58%) | 22 (6,59%) | 98 (29,34%) |
Moyenne pondérée | 6,64% | 8,79% | 26,02% |
Niki Lauda
John Watson et Niki Lauda chez Brabham
Même si elle s'est étirée sur près de 15 ans, la carrière de Niki Lauda en F1 n'a compté que 12 saisons complètes, avec notamment une phase de première retraite en 1980-1981. Et, en dépit de la période dans laquelle il a couru, l'Autrichien n'a connu que neuf équipiers. Et dans les sept retenus pour notre calcul, on peut constater que le triple Champion du monde a plutôt été bien accompagné, avec comme figures de proue les multiples titrés que sont Prost et Piquet, mais également beaucoup de personnages notables de cette génération.
Tous les équipiers réguliers de Lauda ont eu au moins une victoire à leur compteur et, si l'on excepte Jean-Pierre Beltoise, ont même accumulé cinq succès ou plus. Toutefois, c'est la longévité de ses associations avec des pilotes aux statistiques moins impressionnantes, à savoir Clay Regazzoni et John Watson lors de 103 GP au total, qui "plombe" quelque peu son score selon notre méthode de calcul.
Dans les faits, il est également intéressant de noter qu'il a quasiment toujours fait alliance, au moins parmi les pilotes majeurs qui ont été ses équipiers, avec des pilotes dans la première moitié de leur carrière, et ce quelle que soit la phase de sa propre carrière.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
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Clay Regazzoni | 1973-1976 | 57 | 5 (3,79%) | 5 (3,79%) | 28 (21,21%) |
John Watson | 1978, 1982-1983 | 46 | 5 (3,29%) | 2 (1,32%) | 20 (13,16%) |
Alain Prost | 1984-1985 | 31 | 51 (25,63%) | 33 (16,58%) | 106 (53,27%) |
Carlos Reutemann | 1976-1977 | 18 | 12 (8,22%) | 6 (4,11%) | 45 (30,82%) |
Jean-Pierre Beltoise | 1973 | 15 | 1 (1,18%) | 0 (0%) | 8 (9,41%) |
Nelson Piquet | 1978-1979 | 14 | 23 (11,27%) | 24 (11,76%) | 60 (29,41%) |
Ronnie Peterson | 1971-1972 | 13 | 10 (8,13%) | 14 (11,38%) | 26 (21,14%) |
Moyenne pondérée | 8,12% | 6,07% | 24,99% |
Pilotes non retenus dans notre calcul : Nanni Galli, Peter Gethin
Keke Rosberg
Jacques Laffite et Keke Rosberg chez Williams
Sans coéquipier lors de 19 de ses 22 premiers Grands Prix en Formule 1, chez Theodore, ATS et Wolf de 1978 à 1979, Keke Rosberg a ensuite côtoyé de nombreux Champions du monde. D'abord Emerson Fittipaldi, au sein de la modeste écurie éponyme, puis Mario Andetti le temps d'un Grand Prix en 1982 avec Williams, ensuite Nigel Mansell tout au long de la saison 1985 dans l'écurie de Sir Frank et enfin Alain Prost chez McLaren l'année suivante.
Contre toute attente, Rosberg avait l'avantage face au double Champion du monde Fittipaldi dans sa propre écurie, du moins en qualifications, car il était rare de voir les deux bolides brésiliens à l'arrivée. Il s'est également montré sous un jour favorable face à Mansell avant de se faire quelque peu atomiser par Prost, mais on retiendra bien sûr son triomphe lors d'une saison 1982 pleine de rebondissements, où il n'a gagné qu'une course. Dans le même temps, Derek Daly ne montait pas sur le podium.
Ce sont finalement les deux années passées avec Jacques Laffite qui pèsent le plus lourd dans notre classement – deux années où Rosberg avait l'avantage – même si le Français fait légèrement baisser la moyenne par rapport à Prost ou Mansell. Pas autant que Daly et Chico Serra toutefois, eux qui n'ont jamais fini une course dans le top 3 de toute leur carrière.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Jacques Laffite | 1983-1984 | 31 | 6 (3,41%) | 7 (3,98%) | 32 (18,18%) |
Nigel Mansell | 1985 | 16 | 31 (16,58%) | 32 (17,11%) | 59 (31,55%) |
Alain Prost | 1986 | 16 | 51 (25,63%) | 33 (16,58%) | 106 (53,27%) |
Emerson Fittipaldi | 1980 | 14 | 14 (9,72%) | 6 (4,17%) | 35 (24,31%) |
Chico Serra | 1981 | 14 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Derek Daly | 1982 | 12 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Jochen Mass | 1978 | 3 | 1 (0,95%) | 0 (0%) | 8 (7,62%) |
Carlos Reutemann | 1982 | 2 | 12 (8,22%) | 6 (4,11%) | 45 (30,82%) |
Mario Andretti | 1982 | 1 | 12 (9,38%) | 18 (14,06%) | 19 (14,84%) |
Moyenne pondérée | 8,68% | 6,82% | 21,65% |
Pilotes non retenus dans notre calcul : Jonathan Palmer
Kimi Räikkönen
Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel chez Ferrari
Avec l'une des carrières les plus longues en nombre de saisons (19) et la plus longue de l'Histoire en nombre de Grands Prix (350 départs), Kimi Räikkönen n'a pas connu tant de coéquipiers que cela (13), signe toujours et plus encore de la stabilisation à la fois des grilles mais également des situations au sein des écuries.
À la tête de statistiques encore impressionnantes malgré des saisons plus délicates ces dernières années, Vettel contribue largement à gonfler toutes les moyennes du Finlandais qui a couru quatre saisons pleines avec lui. Toutefois, cela est quelque peu contrebalancé par les 58 GP passés aux côtés d'Antonio Giovinazzi chez Alfa Romeo, l'Italien n'étant crédité d'aucune performance prise en compte dans nos statistiques.
Il faut alors chercher plus loin pour tenter de comprendre la présence de Räikkönen dans ce top 10 et force est de constater que, comme d'autres pilotes dont le classement peut sembler étonnant, il a tout de même été associé à des pilotes notables de son époque. Coulthard et Massa (avec qui il a fait équipe 96 GP) sont des vice-Champions du monde et ont tous deux signé autour de 5% de victoires/poles, tout en montant sur 15% ou plus de podiums tout au long de leur carrière. Même si leur impact est moindre, Montoya et Alonso entrent évidemment dans la catégorie des équipiers importants et qui contribuent à hausser la moyenne, avec tous deux autour de 30% de podiums.
Grosjean et dans une moindre mesure Heidfeld, qui comptent tout de même 10 podiums ou plus, n'ont par ailleurs pas de stats très marquantes.
Saisons ensemble |
GP ensemble |
Victoires en carrière |
Poles en carrière |
Podiums en carrière |
|
---|---|---|---|---|---|
Sebastian Vettel | 2015-2018 | 81 | 53 (19,00%) | 57 (20,43%) | 122 (43,76%) |
Antonio Giovinazzi | 2019-2021 | 58 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
David Coulthard | 2002-2004 | 51 | 13 (5,28%) | 12 (4,88%) | 62 (25,20%) |
Felipe Massa | 2007-2009 | 45 | 11 (4,09%) | 16 (5,95%) | 41 (15,24%) |
Romain Grosjean | 2012-2013 | 36 | 0 (0%) | 0 (0%) | 10 (5,59%) |
Juan Pablo Montoya | 2005-2006 | 27 | 7 (7,45%) | 13 (13,83%) | 30 (31,91%) |
Fernando Alonso | 2014 | 19 | 32 (9,58%) | 22 (6,59%) | 98 (29,34%) |
Nick Heidfeld | 2001 | 17 | 0 (0%) | 1 (0,55%) | 13 (7,10%) |
Pedro de la Rosa | 2005-2006 | 9 | 0 (0%) | 0 (0%) | 1 (0,95%) |
Giancarlo Fisichella | 2009 | 5 | 3 (1,31%) | 4 (1,75%) | 19 (8,30%) |
Luca Badoer | 2009 | 2 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Alexander Wurz | 2005 | 1 | 0 (0%) | 0 (0%) | 3 (4,35%) |
Jérôme d'Ambrosio | 2012 | 1 | 0 (0%) | 0 (0%) | 0 (0%) |
Moyenne pondérée | 6,77% | 7,64% | 20,77% |
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