Comment les pilotes F1 personnalisent leur volant
Les volants de Formule 1 ont fait un grand bond en avant en 1989 lorsque Ferrari les a dotés de palettes de changement de vitesse. Depuis lors, leur fonctionnalité et leur complexité se sont accrues de manière exponentielle.
Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola
Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.
Le volant dirige toujours la voiture – tout n'a pas changé ! – mais cette simple fonction a été enrichie à maintes reprises. En fait, la Formule 1 a réinventé l'utilisation du volant, qui a connu une évolution incroyable au cours des 35 dernières années.
Aujourd'hui, les volants de F1 fournissent aux pilotes et à leurs ingénieurs une multitude d'informations qui permettent de prendre de meilleures décisions, tout en offrant une interface permettant de contrôler les fonctions clés de l'unité de puissance et du châssis. Pour ces raisons, sans parler des modifications ergonomiques qui sont également apportées, un volant est personnalisé au niveau individuel pour chaque pilote.
Si nous prenons l'exemple de Ferrari, il existe une différence significative dans la disposition des volants de Charles Leclerc (ci-dessous à droite) et de Carlos Sainz (à gauche), les deux pilotes ayant des préférences différentes en ce qui concerne la disposition de leur(s) palette(s) d'embrayage.
Le volant de Carlos Sainz, Ferrari SF-24
Photo de: Giorgio Piola
Le volant de Charles Leclerc, Ferrari SF-24
Photo de: Giorgio Piola
Leclerc préfère une palette simple avec un fourreau qui lui permet d'utiliser sa main droite pour moduler l'embrayage. Sainz, quant à lui, opte pour une double palette, qui lui permet d'utiliser l'une ou l'autre main pour actionner l'embrayage. Cette différence peut sembler subtile, mais il y a manifestement un rapport très différent dans le mouvement de chaque palette, qui fonctionne clairement mieux pour la sensation et l'enclenchement de l'embrayage.
Sainz est arrivé chez Ferrari après avoir utilisé une disposition similaire sur le volant de sa McLaren en 2020 et l'a conservée. Leclerc avait précédemment utilisé une disposition à deux palettes chez Sauber et a opté pour la disposition avec laquelle Ferrari s'est familiarisée pendant les passages de Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen.
Dans un océan de boutons, d'interrupteurs et de molettes, qui ont tous un pouvoir sur certains aspects du châssis et de l'unité de puissance, chaque pilote explore davantage ce qui lui convient le mieux, certaines molettes situées dans la moitié supérieure du volant offrant des fonctionnalités différentes pour chacun d'entre eux, tandis que les boutons peuvent également être déplacés pour mieux répondre aux besoins individuels.
Le volant de Carlos Sainz, Ferrari SF-24
Photo de: Giorgio Piola
C'était l'un des aspects les plus remarquables des débuts d'Ollie Bearman, lors du Grand Prix d'Arabie saoudite, qui démontrait à quel point le Britannique avait fait un travail impressionnant dans un délai très court. Il a utilisé le volant de Carlos Sainz, plutôt que celui de Charles Leclerc, auquel il s'était pourtant habitué en pilotant en simulateur.
Bearman avait demandé à utiliser le volant de secours de Leclerc, mais sa demande a été rejetée, car cela aurait pu mettre en danger les deux pilotes en cas de défaillance de l'un d'entre eux.
Bearman a donc dû s'adapter, non seulement au changement de position de la palette d'embrayage, mais aussi à la position de certains boutons, le bouton DRS sur le volant de Leclerc ayant été remplacé par un réglage de l'équilibre des freins sur celui de Sainz, par exemple.
La volant de la Williams FW46
Photo de: Williams
Williams a apporté d'importantes modifications à son volant pour 2024, dix ans après l'arrivée de l'unité de puissance hybride et l'introduction d'un écran plus grand, connu sous le nom de PCU-8D. Fourni aux équipes par McLaren Applied Technologies, il peut comporter jusqu'à 100 pages personnalisables par l'utilisateur, ce qui en fait une ressource incroyablement utile pour le pilote et les ingénieurs.
Mais toutes les équipes n'ont pas opté pour ce nouvel écran en 2014, puisque pas moins de cinq des 11 structures de l'époque ont continué à utiliser l'écran PCU-6D plus petit utilisé depuis des années. Parmi ces cinq équipes, Lotus, Caterham et Force India ont toutes intégré leur écran dans le volant, tandis que Williams et Red Bull ont choisi de le monter sur le tableau de bord du cockpit, ce qui leur a permis d'utiliser un design de volant de type papillon.
Toutes ces équipes sont passées à un écran plus grand en 2015, le PCU-6D ne pouvant tout simplement pas afficher autant d'informations que son successeur. Alors que tous leurs rivaux sont passés à un écran monté sur le volant, Williams ne l'a pas fait et a continué à utiliser un écran monté sur le tableau de bord (ci-dessous).
Display comparison (Older PCU6D upper, Newer PCU8D lower)
Photo by: Giorgio Piola
Williams FW36 steering wheel (butterfly design) using older PCU6D display screen (arrowed)
Photo by: Giorgio Piola
La décision de monter l'écran sur le volant a donné lieu à une nouvelle forme de volant pour Williams, avec une approche légèrement stylistique afin d'économiser du poids et de réduire l'inertie, puisque la moitié inférieure du volant forme un triangle, plutôt qu'un carré comme ses concurrents.
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