Kvyat aurait pu remplacer Räikkönen chez Ferrari

Daniil Kvyat a beau fêter aujourd'hui son 29e anniversaire, sa carrière en Formule 1 est déjà derrière lui. L'ancien pilote Toro Rosso et Red Bull a participé à pas moins de 112 Grands Prix de 2014 à 2020, sans pouvoir concrétiser de belles promesses.

Alors que Mark Webber prenait sa retraite fin 2013, Kvyat avait remporté le titre GP3 au moment idéal, propulsé chez Toro Rosso à seulement 19 ans pour remplacer Daniel Ricciardo, ce dernier promu chez Red Bull. Un an plus tard, c'est le départ de Sebastian Vettel à destination de Ferrari qui a profité au jeune Russe, ayant rejoint Ricciardo à Milton Keynes malgré ses difficultés face à un Jean-Éric Vergne plus expérimenté au sein de la structure de Faenza.

La saison 2015, la première de Kvyat chez Red Bull, est également la seule lors de laquelle l'écurie désormais sextuple Championne du monde a vu le top 3 du classement constructeurs lui échapper depuis 2008. "À l'époque, c'était une de leurs pires voitures", souligne l'intéressé dans le podcast Track Limits. "Christian [Horner, directeur d'équipe] n'était pas content, Helmut [Marko, conseiller] n'était pas content, alors c'était une période très difficile chez Red Bull. En gros, je les ai aidés à traverser leurs moments les plus pourris, et après, ils se sont débarrassés de moi !"

Kvyat a impressionné en devançant Ricciardo au classement général 2015, avec 95 points à 92, malgré son tendre âge de 21 ans. La saison 2016, elle, a commencé en dents de scie, avec un podium à Shanghai mais un accrochage au départ de son Grand Prix à domicile, en Russie. Red Bull a alors décidé de promouvoir le prometteur Max Verstappen à ses dépens, et il a été renvoyé chez Toro Rosso dès le mois de mai.

Le podium de Shanghai n'a pas suffi à sauver la place de Kvyat chez Red Bull

Or, Kvyat révèle avoir eu l'opportunité de remplacer un Kimi Räikkönen en difficulté chez Ferrari, vraisemblablement pour 2016 ; le Finlandais n'avait signé que trois podiums l'année précédente quand son partenaire Sebastian Vettel en avait cumulé 13, dont trois victoires.

"À l'époque, on m'avait proposé de courir pour Ferrari afin de remplacer Kimi", indique Kvyat. "Il n'y a pas grand-monde qui soit au courant, mais c'est ce qui se passait en coulisse. C'était donc une situation très difficile pour moi mentalement, retourner soudain chez Toro Rosso après avoir été courtisé par Ferrari et avoir eu le contrat sous les yeux. Tout d'un coup, ça ne se passait pas très bien !"

"Je me sentais vraiment trahi à ce moment-là, c'était un coup de poignard dans le dos. Mais c'est la vie, on est poignardé par derrière parfois, c'est normal."

De retour chez Toro Rosso, Kvyat a connu une terrible période de vache maigre : huit points en 31 Grands Prix, quand son coéquipier Carlos Sainz en engrangeait 90 dans le même laps de temps.

"La vérité, c'est qu'après 2016, je n'avais pas vraiment envie d'être là-bas", explique le Russe. "J'avais zéro motivation, je n'avais pas envie d'être là, je n'aimais pas travailler pour eux. Chaque fois que je me réveillais, je me disais : 'Il faut encore que j'aille piloter la voiture pour eux'. Ce n'était pas très appréciable. 2017 a été une année difficile, car j'avais zéro motivation et Carlos était extrêmement motivé. Si l'on a cette mentalité face à quelqu'un comme Carlos, ça ne sert à rien. J'aurais aimé avoir une opportunité avec quelqu'un d'autre [que Red Bull] en F1."

Kvyat a ensuite passé la saison 2018 sur la touche en tant que pilote de développement Ferrari avant de revenir chez Toro Rosso/AlphaTauri les deux années suivantes, avec un troisième podium à la clé lors d'une course pluvieuse à Hockenheim. Aperçu en NASCAR l'an dernier, il évolue désormais dans la catégorie LMP2 du WEC avec Prema Racing... et ce n'est qu'un début.

Les déboires de Kvyat chez Toro Rosso en 2016 et 2017 étaient à l'image de cet accident à Singapour