Enjeux 2023 - Vasseur peut-il régler les problèmes de Ferrari ?
Chaque année, le magazine Autosport propose à Karun Chandhok, ancien pilote et aujourd'hui consultant pour la télévision britannique, de se pencher sur les grandes questions qui entourent la saison à venir. Épisode 2.
Mettons en perspective la saison 2022 de Ferrari. En 2020, juste après la saga sur le débit de carburant, l'écurie a terminé à une terrible sixième place. Elle a redressé la barre en 2021 puis, en 2022, la Scuderia avait la voiture la plus rapide sur un tour en moyenne en qualifications. Cependant, elle souffrait d'une plus grande usure de ses gommes en course.
En matière de gains en performance pure, réaliser ce que Ferrari a fait ces deux dernières années est en fait très impressionnant. L'équipe de conception du châssis ainsi que celle du moteur doivent être félicitées pour leur travail qui a permis de produire un concept de monoplace totalement différent des autres (à l'exception de leur partenaire technique Haas !) et qui s'est avéré très efficace dès le début de la nouvelle réglementation. La fiabilité était un point faible du côté de l'unité de puissance mais comme le dit l'adage, il est plus simple de fiabiliser une voiture rapide que de faire aller plus vite une voiture lente et fiable !
Les stratèges et les pilotes ont tous commis des erreurs en 2022 et le développement a été moins cadence que chez la concurrence après la trêve estivale, au point de devoir plus se méfier de Mercedes que chercher à rattraper Red Bull en fin de saison.
Je pense que Mattia Binotto a essayé d'éradiquer la culture du reproche, ce qui est très bien, mais faut que cela coïncide avec un leadership qui pousse à faire les changements nécessaires lorsque des faiblesses apparaissent évidentes. Je me demande s'il n'y aurait pas eu la place pour Mattia afin qu'il dirige l'équipe technique aux côtés de Fred Vasseur, de la même manière que Ross Brawn et Jean Todt ont travaillé très étroitement ensemble pour sortir Ferrari du marasme.
Vasseur est intelligent et il a un cerveau fait pour la course, mais il est nouveau à Maranello. Ferrari est une écurie unique, basée hors de la Motorsport Valley du Royaume-Uni, et avoir quelqu'un comme Binotto, avec une connaissance historique de la culture profondément enracinée dans l'équipe, aurait été utile s'ils avaient pu travailler ensemble.
Être le patron de Ferrari est le travail qui entraîne le plus de pression en F1. Je connais Fred depuis longtemps, depuis son passage en GP2, et c'est un personnage assez imperturbable. C'est exactement ce qu'il faut. C'est aussi un dur à cuire, et tout cela peut faire de lui le nouveau Todt. Cette décision avait été bonne pour Ferrari, même s'il avait fallu six ans pour décrocher le titre constructeurs sous sa direction. Je ne suis pas certain que les tifosi soient prêts à attendre aussi longtemps.
Les relations entre Fred, le conseil d'administration et les propriétaires de Ferrari seront cruciales. Luca di Montezemolo avait fait le tampon entre Todt et les propriétaires dans les années 1990, mais ce niveau de protection ne semble plus exister, et ce sera un défi supplémentaire pour Vasseur.
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