L'erreur d'AlphaTauri en 2023 : ne pas prendre la suspension Red Bull

Pour 2023, AlphaTauri a décidé de développer sa propre suspension arrière plutôt que de prendre celle de Red Bull. C'est une erreur que l'écurie ne réitérera pas en 2024, fait savoir son PDG Peter Bayer.

Yuki Tsunoda, AlphaTauri AT04

Trois points lors des 14 premiers Grands Prix de la saison : telle était la maigre moisson de la Scuderia AlphaTauri avant l'arrivée d'évolutions à Singapour, après quoi Yuki Tsunoda et Daniel Ricciardo ont engrangé 22 unités en huit rendez-vous, hissant ainsi leur écurie à la huitième place du championnat des constructeurs.

Ce regain de forme n'était pas une coïncidence ; sur la piste urbaine de la cité-État, la structure de Faenza a commencé à utiliser la même suspension arrière que la Red Bull RB19, au lieu de celle qu'elle avait elle-même conçue. Le gain de performance a été flagrant, avec un train arrière plus stable et un plancher au développement mieux exploité.

"La décision initiale de faire ces pièces cruciales nous-mêmes était simplement une erreur, et ceux qui l'ont prise à l'époque ne sont plus chez nous", indique Peter Bayer, PDG de l'écurie depuis juin, à Motorsport.com. "J'imagine que les ingénieurs ont toujours plein d'arguments afin d'expliquer pourquoi il faut faire ceci ou cela, mais je crois que tout le monde dans le paddock a désormais compris qu'avec ce changement de réglementation et cette nouvelle répartition de l'appui, qui dépend énormément du plancher, le plus important, c'est ensuite la suspension. Il y a le plancher, puis il y a la suspension. Si ces deux-là ne marchent pas ensemble, ce n'est pas la peine de prendre la piste."

La petite Scuderia aurait-elle essayé de se montrer plus maligne que Red Bull ? "J'imagine que c'est la principale leçon que nous tirons de cette année, oui", sourit Bayer. "Mais en même temps, ce qui est compliqué pour nous en tant que client, c'est que l'on reçoit une pièce, mais il faut la faire fonctionner, et c'est très difficile. Regardez d'autres écuries qui ont recruté d'anciens aérodynamiciens et ingénieurs de Red Bull : elles ont eu des gains rapides, mais un développement constant n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît."

Peter Bayer, PDG de la Scuderia AlphaTauri

Peter Bayer, PDG de la Scuderia AlphaTauri

"Nous avons vu à Singapour que quelque chose semblait fonctionner légèrement mieux, mais nous n'étions pas vraiment sûrs. Et c'est l'un des aspects clés de l'équipe de Jody [Egginton, directeur technique], ils ont consacré beaucoup d'efforts à comprendre le concept global. Comment est-il possible que [la Red Bull] soit si stable, qu'elle ait ces capacités dans les virages lents, dans les virages rapides, en ligne droite ? C'est là que Jody et les gars ont fait une avancée majeure."

Le revirement d'AlphaTauri sur l'utilisation de la suspension Red Bull avait du sens au niveau technique pour l'AT04, mais peut également être vu dans le contexte du rapprochement des deux écuries – dans la limite de la réglementation – exigé par Oliver Mintzlaff, nouveau PDG de la marque autrichienne.

Pour 2024, Egginton confirme à Motorsport.com que l'équipe transalpine (dont on ne connaît pas encore le nouveau nom) va également utiliser la suspension avant de la RB19 en 2024 : "Au niveau de la synergie, nous faisons quelque chose de différent tous les ans depuis 2019. Certaines années nous en avons un peu plus, d'autres un peu moins. L'an prochain, nous conserverons notre train arrière, et à l'avant, nous prendrons la suspension avant de la Red Bull actuelle. Nous aurons donc un an de retard."

"Il y a des années où, pour diverses raisons, nous avons fait quelque chose d'un petit peu différent. Mais nous avons l'opportunité de faire ça et la réglementation le permet, alors nous le ferons comme un certain nombre d'autres écuries."

Est-ce un exercice difficile de faire fonctionner la suspension Red Bull sur l'AlphaTauri ? "Oui, mais il y a beaucoup de positif", répond Egginton. "Nous allons concevoir et produire un nouveau châssis pour l'an prochain, alors nous avons l'opportunité d'adopter des pièces. Quand la réglementation changera, il faudra considérer ça de manière légèrement différente, mais nous prenons les choses année par année."

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