Brown : Après la "farce" d'Abu Dhabi, F1 et FIA doivent être réformées
Le PDG de McLaren, Zak Brown, a pressé les responsables de la F1 et de la FIA de se montrer fermes concernant le contrôle sur la discipline, alors que la controverse sur le GP d'Abu Dhabi ne s'éteint pas.
Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images
La Formule 1 et la FIA sont l'objet de nombreuses critiques depuis la finale de la saison 2021, à la suite de la controverse sur la manière dont ont été gérés les derniers tours de l'épreuve, qui se sont avérés décisifs dans l'attribution du titre à Max Verstappen. Les réactions ont été si fortes que la fédération a pris le parti de mettre en place une enquête sur le sujet, dont les conclusions devraient être rendues en mars.
Pour Zak Brown, PDG de McLaren, la situation de Yas Marina n'est qu'une preuve de plus que du changement est nécessaire au niveau des instances. Il voit en l'élection de Mohammed Ben Sulayem à la tête de la FIA l'opportunité d'impulser ces réformes.
"Il est clair que certaines des règles et leur gouvernance ne sont pas acceptables en l'état actuel des choses. Personne n'est satisfait du manque de cohérence dans l'application du règlement, mais les équipes ont l'habitude de l'exploiter pour obtenir un avantage concurrentiel. J'ai déjà dit que les équipes avaient trop de pouvoir et qu'il fallait le réduire. Nous jouons un rôle important dans l'élaboration des règlements et la gouvernance de la Formule 1, et cette influence n'est pas toujours motivée par ce qui est le mieux pour ce sport."
"Oui, les équipes doivent être consultées et leurs points de vue éclairés doivent être pris en compte, en particulier sur les questions stratégiques à long terme. Mais parfois, il semble que la discipline soit gouvernée par certaines équipes. N'oublions pas que nous, les équipes, avons autant que quiconque contribué aux incohérences dans l'application du règlement."
"Ce sont les équipes qui ont mis la pression pour éviter à tout prix de terminer les courses sous Safety Car. Ce sont les équipes qui ont voté pour la plupart des règlements dont elles se sont plaintes. Ce sont les équipes qui ont utilisé la diffusion de messages radio au directeur de course pour essayer d'influencer les pénalités et les résultats de la course, au point qu'un directeur d'équipe surexcité puisse amuser la galerie et faire pression sur les officiels des courses. Cela n'a pas été une réussite pour la F1. Par moments, cela a davantage ressemblé à une audition pour une farce plutôt qu'au pinacle d'une discipline mondiale."
Zak Brown, PDG de McLaren Racing
Le précédent président de la FIA, Jean Todt, avait érigé le consensus en pierre angulaire de son passage à la tête de l'instance, ce qui signifiait beaucoup de consultation et une logique d'influence de la part des équipes dans l'établissement des règles. Brown espère clairement que Sulayem gérera les choses différemment, et pense que le moment est venu de le faire maintenant que la F1 a évolué pour le mieux sous Liberty Media.
"L'élection de Mohammed Ben Sulayem en décembre dernier en tant que nouveau président de la FIA offre l'opportunité d'une réforme collective du mode de fonctionnement de la Formule 1", poursuit-il. "La concentration sur les événements d'Abu Dhabi en fin de la saison dernière, qui font l'objet d'une enquête de la FIA, est évidente, mais il s'agit d'un symptôme plutôt que d'une cause à mon avis. Il y a eu des problèmes systémiques autour de l'alignement et de la clarté sur qui fait les règles – la FIA ou les équipes – qui se sont manifestés au cours des deux dernières années, parfois de manière très médiatisée."
"Les signes de difficultés organisationnelles ont pu être observés lors du Grand Prix d'Australie 2020 et du Grand Prix de Belgique de l'année dernière, tous deux marqués par un manque apparent de préparation aux événements qui se déroulaient et une inertie temporaire sur les solutions. Une plus grande clarté sur les rôles de la FIA et de la F1 et la nécessité d'un leadership accru pour ce sport seront sans aucun doute à l'ordre du jour pour Mohammed Ben Sulayem et Stefano Domenicali et leurs équipes respectives."
"Les administrations précédentes ont appliqué un style de gouvernance principalement autocratique, de sorte que pour orienter la discipline dans la bonne direction, il était nécessaire d'adopter une approche plus consultative avec les équipes et les parties prenantes. Mais maintenant que le championnat a été réinventé avec succès, il est nécessaire de revenir à un leadership et une gouvernance plus forts et plus directifs au sommet de la discipline."
"Je suis convaincu que nous verrons un leadership accru de la part de la FIA et de la F1, et que collectivement, en tant que gardiens du sport, nous nous concentrerons sur l'évolution de la discipline et ne fuirons pas nos responsabilités lorsqu'il s'agira de prendre des décisions difficiles."
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