Kvyat sur les limites de la piste : "Ça tue la course"
Bien que l'herbe et les graviers soient très présents sur le circuit d'Imola, les limites de la piste restaient au cœur des débats ce samedi, toujours avec une certaine frustration pour les pilotes.

Pour le retour de la Formule 1 sur l'Autodromo Enzo e Dino Ferrari, les limites de la piste sont surveillées à la sortie du virage de Piratella et de la Variante Alta, deux endroits où les monoplaces peuvent dépasser la ligne blanche avec les quatre roues sans perdre de temps. Au fil de ce samedi, des dizaines de chronos ont ainsi été supprimés (60 en essais libres, huit en qualifications), une situation dont les pilotes se plaignent régulièrement.
"Oh mon dieu, nous n'avons pas besoin de ces lignes blanches", s'exaspère Daniil Kvyat, qui a eu cinq temps annulés en essais libres. "Il nous faut juste des bacs à gravier à l'ancienne : si on sort de la piste, on sort de la piste, sans avoir toutes ces conneries sur le fait de franchir la ligne blanche. Ça m'énerve, parce que ça tue la course. Et ça tue un super circuit aussi. C'est le problème."
Le pilote AlphaTauri a-t-il abordé le sujet avec le directeur de course Michael Masi ? "Je le lui ai mentionné", répond-il. "Mais les propriétaires des circuits doivent construire des dégagements [en asphalte] pour d'autres raisons, peut-être. Nous le savons. Au Mugello, il n'y a jamais eu de problème avec les dégagements, avec les limites de la piste. Il y avait des bacs à gravier, c'est aussi simple que ça. Et je pense que la plupart d'entre nous serions d'accord pour dire que c'était la meilleure solution, mais nous ne pouvons malheureusement pas avoir ça sur tous les circuits. Nous devrons donc probablement chercher une meilleure solution."
"Tout le monde était d'accord pour dire qu'au virage 15 [la Variante Alta, ndlr], c'était le bazar. Mais parce que seulement deux ou trois pilotes ont eu ce problème au virage 9 [Piratella], je crois que personne ne s'est exprimé avec trop de véhémence pour celui-là, à part moi. C'est toujours comme ça avec les pilotes. Quelqu'un n'est pas content, puis tout le monde se met à en parler. Au moins, nous sommes tous d'accord sur le virage 15. Et le virage 9, je m'y suis habitué. Mais je pense quand même que ce n'est pas bon pour la course, devoir ne pas dépasser une stupide ligne blanche."

Le son de cloche est similaire pour Alexander Albon, qui a été particulièrement affecté avec six chronos supprimés en essais libres et deux en qualifications. "Je suis sûr que les gens vont dire que les pilotes doivent respecter ça, mais nous attaquons, et ces voitures sont si bien faites que pour nous, il n'y a pas de risque ou de punition à aller trop large, c'est du pur temps au tour", souligne le pilote Red Bull. "Plus on se rapproche de cette ligne blanche, plus on va vite."
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"Ce qui est agaçant, c'est que ce soit différent selon les virages. Je sais qu'au briefing par exemple, une question a été posée : pourquoi avons-nous une ligne blanche au virage 9 et ne faisons-nous pas pareil que pour le reste du circuit ? Quand on passe sur les vibreurs verts dentelés, c'est lent, c'est vraiment lent. On talonne et on est emporté vers l'extérieur. Je pense que c'est une sanction suffisante. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire que la ligne blanche soit la référence."
"Cela dépend davantage des circuits. Je dirais que le Nürburgring est un très bon exemple d'un bon circuit avec de bons vibreurs élevés en sortie du virage puis des graviers direct. Bien sûr, je comprends qu'ils doivent prendre en considération le MotoGP et les motos, je ne vais pas dire à quiconque comment il faut faire. Mais j'imagine que pour vous [journalistes] aussi, c'est un peu frustrant et désordonné de voir tous ces chronos supprimés."
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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Événement | GP d'Émilie-Romagne |
Lieu | Imola |
Pilotes | Daniil Kvyat , Alexander Albon |
Auteur | Benjamin Vinel |
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