Mercedes explique le problème qui a handicapé Russell à Imola

Le week-end dernier, George Russell a réalisé une performance solide pour décrocher la quatrième place du Grand Prix d'Émilie-Romagne, alors que la Mercedes W13 ne semblait pas être en mesure de jouer aussi haut au classement. Son coéquipier, Lewis Hamilton, a terminé à une anonyme 13e place après avoir été bloqué dans un train de DRS durant la deuxième moitié de course.

Alors, où se situe réellement le niveau de cette voiture ? Les performances des deux pilotes ne sont peut-être pas représentatives du véritable potentiel de la W13. Dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de Mercedes, le directeur de l'ingénierie piste Andrew Shovlin explique que le résultat décevant d'Imola est en partie dû aux conditions de course particulières. "Tout le week-end, nous avons eu une voiture qui avait du mal à monter les pneus en température", explique le Britannique.

"Sortir sur une piste trempée avec des pneus slicks est très exigeant, et nous devons comprendre pourquoi nous avons ces problèmes de mise en température. Nous savons, grâce à d'anciennes courses où les conditions étaient similaires, que Lewis excelle dans ces situations. Il est très fort quand les conditions sont changeantes. Mais comme je l'ai dit, nous avons un problème avec cette voiture, il est très difficile de générer de la chaleur, et nous devons régler cela avant de nous retrouver dans des situations où nous pouvons faire des paris stratégiques."

La montée en température des pneus a coûté cher à Mercedes, puisque les qualifications du vendredi (qui définissaient la grille pour le sprint) se sont déroulées sous la pluie. Dans cet exercice, les pilotes de l'Étoile ont été éliminés en Q2, et Hamilton échappait même à une élimination en Q3 pour seulement quatre millièmes. Le dimanche, au lendemain d'un sprint disputé sur une piste sèche, la pluie était de retour pour le Grand Prix.

Au fil des tours, l'asphalte s'est asséché et les pilotes ont chaussé leurs pneus slicks après un tiers de course. En passant par les stands, les mécaniciens des différentes écuries ont également pu régler l'angle des flaps de l'aileron avant, afin d'augmenter l'appui dans ces conditions piégeuses. Mais pas chez George Russell. Lors de son changement de pneu, les mécaniciens chargés de régler l'aileron avant se sont penchés sur la voiture... sans y modifier les réglages. Le problème est venu des pistolets, comme l'explique Shovlin.

"Quand nous procédons à un réglage lors d'un arrêt, nous utilisons un pistolet électronique dans lequel nous pouvons programmer le nombre de tours nécessaires pour régler l'aileron", partage l'ingénieur. "Nous devons faire cela car aujourd'hui, les arrêts sont devenus tellement rapides que nous ne pouvons plus faire de réglages manuellement, comme quand les mécaniciens comptaient le nombre de tours sur l'aileron avant."

Malheureusement pour Mercedes, l'écurie a subi un problème rare avec ses pistolets. "Le problème que nous avons eu, c'est que les deux pistolets ont tapé dans les dérives de l'aileron, qui sont bien plus grandes aujourd'hui, et cela a causé la réinitialisation des pistolets. Rien ne s'est vraiment cassé, c'était un de ces soucis qui découle des changements réalisés sur la voiture. Cela ne nous était jamais arrivé durant les essais libres, quand nous nous entraînons pour les arrêts au stand. Le résultat, c'est que George a dû réaliser son relais avec un réglage d'aileron bien moins chargé par rapport à ce que nous utilisons habituellement dans des conditions humides." 

Quatrième à moins de huit secondes du podium, Russell aurait peut-être pu avoir une opportunité de jouer le top trois, deux semaines après son premier podium de la saison à Melbourne.