Vers de nouvelles directives FIA sur la collaboration entre écuries

La FIA prévoit de communiquer de nouvelles directives prochainement afin d'assurer qu'aucune collaboration entre des écuries de Formule 1 n'enfreint la réglementation.

Max Verstappen, Red Bull Racing RB19, devant Yuki Tsunoda, AlphaTauri AT04

Ces dernières semaines, les collaborations entre écuries soulèvent à nouveau le débat, compte tenu de la manière dont AlphaTauri a grimpé dans la hiérarchie grâce à ses liens étroits avec Red Bull Racing. À l'aube d'une saison 2024 où la petite Scuderia compte utiliser bien davantage de pièces clientes produites à Milton Keynes, certaines équipes s'inquiètent de l'avantage que les deux teams au taureau pourraient tirer d'un partenariat si étroit.

Consciente des risques en question, la FIA affirme que ses vérifications sont suffisamment solides pour éviter toute attitude fâcheuse, d'autant que les écuries qui collaborent ouvertement sont surveillées de près.

Interrogé sur le cas Red Bull/AlphaTauri, Nikolas Tombazis fait savoir que l'analyse des deux monoplaces ne montre rien d'inquiétant. "Nous menons des vérifications bien plus attentives concernant les écuries qui sont proches les unes des autres que pour les équipes complètement indépendantes, précisément pour assurer que ceci ne se produise pas", indique le responsable monoplace de la FIA. "C'est une préoccupation – non seulement entre les deux écuries mentionnées mais aussi entre d'autres paires d'équipes."

"Nous estimons qu'AlphaTauri, dans ce cas précis, a des solutions aérodynamiques relativement différentes de l'autre entreprise, et nous ne pensons pas qu'il y ait le moindre signe d'une collaboration directe. Clairement, ils travaillent dur et ils ont fait un pas en avant. Mais je ne pense pas que l'on puisse dire que c'est grâce à une collaboration."

"Cela dit, la collaboration – ou le fait de s'assurer que rien de tel ne se produit – fait partie de ce qui est compliqué dans la surveillance des écuries. Nous devons faire des contrôles et assurer que toutes ces équipes soient bien séparées, etc. Et nous allons très bientôt communiquer de nouvelles directives afin d'apporter davantage d'informations aux écuries sur la manière dont elles peuvent nous convaincre que rien de tel n'existe. Nous ne sous-estimons pas ce défi, c'est l'une des difficultés que nous avons."

Christian Horner, directeur de Red Bull Racing, et Nikolas Tombazis, responsable Monoplace de la FIA

Nikolas Tombazis, responsable monoplace à la FIA, discute avec Christian Horner, directeur de Red Bull Racing

Il y a eu des théories sur des écuries qui collaboreraient afin de couvrir des pistes de développement différentes, par exemples en n'étudiant pas les mêmes concepts d'aileron, trouvant ainsi la meilleure solution plus rapidement. Tombazis affirme toutefois qu'une telle activité enfreindrait la réglementation et serait facilement décelée par la FIA.

"C'est bien sûr complètement illégal, car nous avons parfois dans le passé vérifié des pièces similaires entre équipes puis étudié leur processus de développement pour voir leur évolution. Je ne crois pas que quelque chose du genre se produise actuellement. Nous avons vérifié et avons un processus pour ce faire. Est-ce facile ? Non, je ne dis pas que c'est facile, c'est toujours un défi en quelque sorte."

Tombazis estime même que les écuries travaillant seules représentent le plus grand risque. "La principale motivation à collaborer pour deux équipes n'est pas d'échanger des pièces ou de partager une soufflerie. On peut avoir deux équipes qui collaborent, une au Royaume-Uni et l'autre en Argentine, et si elles veulent communiquer à l'encontre de la réglementation, faire des appels sur Zoom et faire discuter les ingénieurs les uns avec les autres, c'est assez facilement faisable."

"Nous ne surveillons pas les faits et gestes des gens au quotidien, et nous n'avons pas l'intention de le faire. Ces paires d'écuries sont plus fréquemment critiquées pour leur collaboration, simplement parce qu'elles ont les mêmes propriétaires par exemple, mais il n'y a pas que les paires d'écuries qui pourraient collaborer. On pourrait avoir deux équipes indépendantes qui décident de s'aider l'une l'autre et d'en profiter mutuellement. Je ne crois pas que ce soit le cas, je dis juste que nos outils empêchant que cela se produise ne sont pas seulement liés aux pièces physiques qui sont vendues par une écurie à une autre."

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Le travail aéro sur les F1 2026 formellement interdit avant 2025
Article suivant FIA, FOM, écuries : les enjeux politiques de l'affaire Wolff

Meilleurs commentaires

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Édition

France France