Formule 1 GP d'Autriche

Après le plancher flexible, le patin amovible découvert !

Une nouvelle astuce a été découverte autour des planchers flexibles en Formule 1 : des patins mobiles, disparaissant à l'intérieur de la planche d'usure lors que la monoplace touche le sol.

Carlos Sainz, Ferrari F1-75, fait des étincelles

Les analyses techniques F1 de Giorgio Piola

Éminent expert technique de Formule 1, Giorgio Piola suit les Grands Prix depuis les années 1960. Sur Motorsport.com, ses analyses et illustrations se penchent sur toutes les nouveautés aperçues en F1 au fil des Grands Prix.

Dans le cadre de l'intervention voulue par la FIA pour réduire le marsouinage des monoplaces, la rigidité du plancher va également être renforcée pour garantir l'équité entre les écuries. Des soupçons entourent certaines écuries, qui auraient trouvé un moyen astucieux de rouler plus près du sol grâce à des éléments flexibles au niveau du plancher. En utilisant un plancher moins rigide, elles peuvent être plus agressives avec la hauteur de caisse à l'avant, gagnant ainsi en performance car le marsouinage et l'usure de la planche deviennent alors moins préoccupants.

En recueillant des données pour fixer à l'avenir une valeur limite au marsouinage (baptisée AOM), la FIA a découvert que ces écuries exploitaient une zone grise du règlement leur permettant de faire rouler leur monoplace d'une manière inattendue tout en se conformant pleinement à la réglementation. On pensait à l'origine que ces équipes s'assuraient que leur plancher soit suffisamment rigide pour passer les tests FIA tout en étant plus flexible à certains endroits. Or, d'après les informations de Motorsport.com, une autre astuce encore plus complexe a émergé lors de la réunion de la Commission F1 organisée vendredi.

On soupçonne certaines écuries d'avoir habilement divisé en plusieurs parties les patins, qui protègent les trous où les mesures d'épaisseur de la planche d'usure sont faites par la FIA. Il y a un patin principal qui fait le tour de la majorité du trou, puis une section plus en retrait qui monte et descend, indépendamment de la planche d'usure, pour se retrouver totalement enfermée et protégée si la voiture touche le sol. En disparaissant à l'intérieur de la planche, cette partie ne s'use pas quand le reste du fond plat touche le sol, ce qui lui permet de respecter la profondeur requise de 9 mm lors des vérifications menées par la FIA après chaque course.

La planche d'usure fixée sous le plancher d'une F1.

La planche d'usure fixée sous le plancher d'une F1.

Jusqu'à présent, les écuries n'avaient besoin d'être en conformité avec cette épaisseur que dans une seule zone du trou, et la partie mobile du patin n'avait donc aucun problème pour passer ce contrôle. Toutefois, à compter du Grand Prix de Belgique, quand entrera en vigueur la Directive Technique, les contrôles d'épaisseur seront eux aussi ajustés. "Nous souhaitons confirmer que la conformité avec cet article sera requise sur au moins 75% de chaque périphérie", prévient la Directive Technique. Autrement dit, les écuries ne pourront plus utiliser de petites parties de matériau sur les patins pour démontrer qu'une zone entière est conforme.

Directeur de Mercedes, Toto Wolff a salué la volonté de la FIA d'agir sur la question des planchers flexibles, confirmant dans le paddock du Grand Prix d'Autriche que deux astuces avaient été décelées au cours des récentes discussions.

"En fait, certaines équipes ont des patins qui disparaissent totalement lorsque la voiture touche le sol", précise-t-il. "La raison, c'est que ces patins constituent la limite d'usure de la planche que l'on peut avoir. Et si un patin disparaît miraculeusement dans le plancher, ça va clairement à l'encontre du règlement."

"La deuxième chose, c'est un plancher qui peut être flexible et qui, en gros, bouge plus que ce que devrait être la tolérance. La tolérance est d'un millimètre. Et si le plancher s'éloigne de plusieurs millimètres supplémentaires, on gagne en performance. Je pense que la première chose [les patins] va disparaître à Spa… La seconde va être clarifiée dans la réglementation pour l'an prochain."

Red Bull et Ferrari, jamais cités directement, figurent parmi les écuries potentiellement visées dans cette affaire. Christian Horner a répondu que les allégations contre la RB18 étaient tout simplement "n'importe quoi". Chez Ferrari, on reconnaît en revanche que l'entrée en vigueur de la Directive Technique nécessitera de s'adapter.

"Il y aura des changements requis parce qu'une nouvelle clarification a été publiée, avec de nouveaux tests et de nouvelles exigences, une nouvelle spécification", confirme Mattia Binotto, directeur de la Scuderia. "Ça va prendre du temps pour le faire, donc je pense que c'est bien d'avoir jusqu'au GP de Belgique parce que [le marsouinage] n'est pas un sujet, il n'est pas nécessaire de se précipiter."

Avec Jonathan Noble

Le plancher de la Ferrari F1-75.

Le plancher de la Ferrari F1-75.

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