Pas d'alternative aux pénalités moteur sur la grille de départ ?

Pour plusieurs directeurs d'équipe de Formule 1, il n'y a sans doute pas d'alternative viable aux pénalités sur la grille de départ pour sanctionner le dépassement du quota de pièces moteur allouées.

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Longtemps sujet de raillerie pour leur complexité et leur nombre parfois démesuré, les pénalités moteurs ont été simplifiées en préambule de la saison 2019. Depuis cette époque et également grâce à la fiabilisation progressive des unités de puissance, ces sanctions ont été moins au cœur des débats. Toutefois, depuis plusieurs courses, cette problématique a fait son retour dans les discussions.

En effet, en raison de divers événements, la saison 2021 a vu les deux rivaux pour le titre, Max Verstappen et Lewis Hamilton, écoper coup sur coup de pénalités pour remplacement d'éléments moteur au-delà du quota autorisé. Plus encore, les écuries Mercedes et Red Bull Racing ont dû changer des pièces de l'unité de puissance de leurs deux monoplaces, la marque à l'étoile devant le faire pour Valtteri Bottas lors de trois des quatre derniers Grands Prix. Dans ce contexte, beaucoup craignent que d'autres pénalités lors de la dernière partie de saison jouent un rôle décisif dans l'attribution du titre pilotes.

Toutefois, pour Toto Wolff, le directeur exécutif de Mercedes, il serait compliqué et contre-productif de mettre en place un système qui pénaliserait le constructeur mais pas le pilote. "Je pense que le système de pénalités pour les unités de puissance est assez efficace", a-t-il déclaré lorsqu'il a été interrogé sur le sujet par Motorsport.com. "Parce que ce que nous devons éviter, c'est de fabriquer des unités de puissance d'une manière telle qu'elles ne soient au maximum de leurs performances que sur quelques courses."

"Et si vous changez les règles, et que vous dites 'd'accord, il n'y a pas de pénalité sur la grille pour le pilote, mais seulement des points [en moins] pour le constructeur', cela fera simplement que les équipes, si vous êtes dans une lutte pour le championnat pilotes, multiplieront les moteurs sur la voiture [de ce pilote]."

"Je crois que si nous trouvons de bonnes solutions, cela vaudra la peine de les examiner. C'est déroutant pour les nouveaux fans de voir que, indépendamment de la responsabilité du pilote, une pénalité moteur le place en fond de grille, [ou le fasse reculer de] dix ou cinq places. Et ce n'est clairement pas génial, mais je n'ai pas de solutions."

Comme son homologue autrichien, le directeur de l'équipe McLaren, Andreas Seidl, a mis en garde contre le fait que mettre la barre moins haut au niveau des pénalités ou des exigences moteur ne ferait qu'encourager les constructeurs à repousser encore plus les limites de la réglementation.

"Je comprends évidemment qu'il n'est pas idéal d'avoir toutes ces pénalités", a-t-il déclaré, en réponse à Motorsport.com"Mais pour être honnête, je ne vois pas vraiment de solution directe parce que, par exemple, si vous décidez de passer à quatre moteurs au lieu de trois, nous nous retrouverons tous avec cinq moteurs, parce que nous n'aurons alors qu'à faire une rotation [pour couvrir sans problème toute une saison]. En fin de compte, cela montre simplement que toutes les constructeurs se mettent tellement la pression que nous poussons tous la technologie à la limite absolue ou même au-delà, et cela se termine alors par des ennuis ou des problèmes. Pour le moment, il faut simplement l'accepter et faire avec."

Christian Horner, à la tête de Red Bull, qui deviendra officiellement un constructeur de moteurs à part entière à compter de 2022 après la reprise du projet Honda, estime pour sa part que la limite actuelle du nombre d'unités de puissance est trop basse. "Je n'ai jamais été un fan des deux ou des trois moteurs", a-t-il expliqué pour Motorsport.com. "Pour moi, vous finissez de toute façon par en utiliser quatre à peu près dans une saison. C'est donc quelque chose que nous devons envisager pour l'avenir. Je veux dire, il est question de descendre à deux moteurs, ce qui serait une erreur à mon avis. Il faut donc trouver un équilibre raisonnable."

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Propos recueillis par Adam Cooper

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