Planchers : des astuces mais pas de tricherie selon la FIA

La FIA assure qu'aucune équipe n'a triché en mettant en place un plancher flexible en 2022 tout en reconnaissant que la porte a été laissée ouverte à des astuces.

La Ferrari F1-75 en vue de dessous

Avec le retour en force de l'effet de sol comme source importante d'appui aérodynamique sur les F1 version 2022, la problématique du marsouinage et des rebonds en général a été au centre des discussions dans la première partie de la saison. Après l'épreuve de Bakou, où plusieurs pilotes se sont vivement plaint de la situation, la FIA a pris le problème à bras le corps pour tenter de le limiter.

Ainsi, une mesure de l'oscillation aérodynamique a été mise en place pour tenter de circonscrire le phénomène et des vérifications plus drastiques des planchers ont été mis en place, alors que des doutes sont apparus sur de possibles contournements du règlement par certaines équipes. Il a notamment été soupçonné que des constructeurs parvenaient à mettre en place un système de patin amovible, cette pièce étant conçue de façon à se déplacer vers le haut au moment du contact avec le sol pour éviter une usure excessive (qui est interdite).

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Se penchant sur cette saison, qui n'a pas manqué de débats et polémiques techniques, le responsable technique monoplaces de la FIA, Nikolas Tombazis, assure que les écuries n'ont pas été jusqu'à tricher. Toutefois, il reconnaît que des vides existaient, notamment sur la question des patins, et qu'il a fallu les combler.

"Il est clair que les équipes ont toujours tendance à travailler à la limite du règlement, et nous n'estimions pas qu'il y avait de la triche à l'époque", a-t-il déclaré, lorsque Motorsport.com lui a demandé jusqu'où il pensait que les équipes étaient allées sur la question des patins. "Mais la façon dont le règlement était rédigé permettait un peu de ruse, disons, involontaire."

"C'est pourquoi nous avons clarifié le règlement via une directive technique et apporté quelques modifications aux règles. Il y a deux domaines du règlement dans lesquels nous pouvons agir unilatéralement sans l'approbation de la Commission F1. L'un concerne la rigidité, l'article 3.15, et l'autre la sécurité. Cela nous a donné la capacité nécessaire pour agir sur ce front."

Le patin avec la partie amovible dans la bulle.

Le patin avec la partie amovible dans la bulle.

En dépit des questions de sécurité et santé, les débats autour du marsouinage ont pris vite pris une tournure politique quand les écuries qui n'en souffraient pas ou moins ont publiquement déclaré que la FIA n'avait pas à se mêler de ces questions. Ce fut notamment particulièrement le cas lorsque l'idée d'un rehaussement du plancher de 25 mm a été évoquée en vue de 2023, avant qu'un compromis ne soit trouvé autour de 15 mm.

Tombazis ne cache pas que traiter avec des équipes rivales qui, derrière les discours, font avant tout valoir des intérêts particuliers n'est pas toujours facile. "C'est une situation difficile en temps normal, car en Formule 1, presque tout est présumé profiter à quelqu'un plus qu'à un autre, parce qu'en fin de compte, quelqu'un doit gagner et quelqu'un ne va pas gagner."

[Les écuries] oublient toujours très vite les choses dont elles ont bénéficié de temps en temps, et se souviennent toujours de celles qui les ont pénalisées

Nikolas Tombazis

"Donc, à l'exception de certaines choses comme la sécurité, sur lesquelles la plupart des gens ont tendance à s'entendre, il est très difficile de mettre les gens d'accord sur presque tout le reste. Et je le sais, car j'ai été de l'autre côté de la barrière. C'est tellement intense pour eux qu'ils oublient toujours très vite les choses dont ils ont bénéficié de temps en temps, et se souviennent toujours de celles qui les ont pénalisés."

"Nous essayons d'être aussi impartiaux que possible, et nous ne cherchons absolument pas à avantager l'un plus que l'autre ou quoi que ce soit de ce genre. Mais inévitablement, la psychologie associée à une compétition est telle qu'elle vous fait toujours penser que quelqu'un cherche à vous avoir."

Interrogé sur ce qu'il aurait fallu faire de différent dans la réglementation 2022, Tombazis a ajouté : "J'aurais probablement été un peu plus strict avec les bords de plancher. Le reste, je pense que ce n'était pas mal."

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Avec Jonathan Noble

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