
Souvenirs
Rétro 1959 - Cooper et la fin des voitures à moteurs avant
Avant l’arrivée de la petite Cooper T51, toutes les monoplaces de Formule 1 étaient propulsées par des moteurs avant.

Au début des années 60, la CSI (Commission sportive internationale) juge les voitures de Grand Prix de l’époque trop puissantes et excessivement rapides. Une réduction significative de la cylindrée des moteurs est donc votée. Ce changement de la réglementation technique incite certains constructeurs à bien réfléchir à ce que sera la Formule 1 à venir. Charles Cooper, un visionnaire, est l'un de ces constructeurs.
L’entreprise Cooper Car Company fut fondée en décembre 1947 par Charles Cooper et son fils, John. Les premières voitures produites furent des Formule 3 à moteur de moto JAP. Puis, les Cooper se son lancés en F1. Sachant que les bolides de Grand Prix allaient être propulsés par des moteurs relativement peu puissants, les Cooper ont vite compris que le poids, l’aérodynamique et la maniabilité des monoplaces allaient désormais jouer un rôle majeur.
Les Cooper et leur designer, Owen Maddock, produisent la T51 : une voiture de F1 toute petite, légère, agile et surtout dotée d’un moteur en position centrale-arrière. "Sacrilège !" clament les puristes, car cette T51 est bien l'une des premières F1 aboutie à ne pas être propulsée par un moteur placé à l’avant.
Boulonner le moteur à l’arrière élimine le besoin de faire passer un arbre primaire sous le siège du pilote qui peut désormais être descendu, ce qui abaisse le centre de gravité. Un moteur arrière permet aussi de réduire la surface frontale de la voiture, ce qui résulte en une meilleure pénétration dans l’air et moins de traînée.
La T51 possède un cadre de châssis en treillis de tubes d’acier courbés (un exploit technique) et est habillée d’une carrosserie fort simple. Le moteur est boulonné juste derrière le pilote. L’essence est logée dans deux réservoirs latéraux situés de part et d’autre du châssis. Ainsi, au fur et à mesure que les réservoirs se vident de leur contenu, le comportement de la voiture varie peu.
La suspension arrière demeure archaïque avec des ressorts à lames tandis qu’à l’avant, on retrouve un peu de modernisme avec des triangles qui activent des ressorts et des amortisseurs.
Le moteur est un Coventry Climax FWA d’une cylindrée de 2,5 litres, spécialement destiné à être installé à l’arrière du châssis et connecté directement à la boîte de vitesses. Ce quatre cylindres développe 240 chevaux à 6750 tours/minute.
Jack Brabham vers le titre mondial
Pour la saison 1959, l'écurie officielle Cooper engage des T51 pour Jack Brabham, Bruce McLaren, Masten Gregory et Giorgio Scarlatti. Une autre écurie majeure, le R.R.C. Walker Racing Team, fait aussi rouler des T51, dont une confiée au redoutable Stirling Moss.
La petite T51 est admirablement à l’aise dans les rues de Monaco en début de saison et Jack Brabham la mène à la victoire. L’Australien termine second au Pays-Bas, troisième en France, premier en Grande-Bretagne avant de connaître deux abandons successifs.
Il décroche la troisième place en Italie et occupe la tête du classement quand la F1 va disputer le dernier Grand Prix de saison, celui des États-Unis à Sebring.
Tout marche sur des roulettes pour Brabham qui mène la course jusqu’au dernier tour quand sa Cooper tombe en panne sèche ! Il s’extrait du cockpit et s’empresse de la pousser sur une distance de quelque 500 mètres pour enfin croiser l’arrivée en quatrième place ; un résultat suffisant pour lui procurer le titre mondial.
Puis, la révolution du moteur central-arrière est en marche. Tous les constructeurs s’y mettent graduellement. Phil Hill sera le dernier pilote à gagner un Grand Prix aux commandes d’une voiture à moteur avant. Il réalise cette dernière performance aux commandes d’une Ferrari D246 sur le circuit de Monza en Italie en septembre 1960.
Vingt-quatre mois après les débuts de la Cooper T51, toutes les voitures de F1 étaient dotées d’un moteur central-arrière.

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