La F2 ne voit pas en Boschung et Nissany des obstacles pour les jeunes

Engagés pour la saison 2023 de Formule 2, Ralph Boschung et Roy Nissany sont extrêmement expérimentés dans la discipline, mais le championnat n'y voit pas d'inconvénient.

Ralph Boschung, Campos Racing, se bat avec Roy Nissany, DAMS

Ralph Boschung, Campos Racing, se bat avec Roy Nissany, DAMS

James Gasperotti / Motorsport Images

À ce jour, nous connaissons déjà 12 des 22 pilotes engagés pour la saison 2023 de Formule 2. Tous ont 22 ans ou moins, à l'exception de Ralph Boschung et Roy Nissany.

S'il n'a jamais disputé une saison complète dans l'antichambre de la Formule 1, Boschung va y apparaître pour la septième année d'affilée, la cinquième au sein de l'écurie Campos Racing, à l'âge de 25 ans. Nissany, 28 ans, y a fait ses débuts en 2018 et y évolue à temps plein depuis 2020 ; il va donc se lancer dans une cinquième saison avec une quatrième équipe différente, PHM Racing by Charouz. Rappelons que l'Israélien a lancé sa carrière en formules de promotion dès 2010.

Avec déjà 95 courses à l'actif de Boschung et 93 pour Nissany, tous deux font partie des pilotes les plus expérimentés de l'Histoire de la discipline. Leur présence pourrait-elle s'avérer préjudiciable à la Formule 2 quant à l'objectif de former de nouveaux talents ? Bruno Michel, PDG du championnat, en doute.

"La seule règle que nous avons en Formule 2 est que le vainqueur ne peut pas réitérer son résultat, et je pense que tout le monde comprend pourquoi nous faisons ça – parce que sinon, ce serait un problème majeur", répond Michel. "Pour le reste, nous accueillons toujours volontiers des pilotes comme Roy ou Ralph. Ils sont partis, ils sont revenus. Ils adorent le championnat. Ils font généralement de belles courses, ils sont relativement expérimentés. C'est bien pour les jeunes pilotes qui arrivent dans la catégorie de se comparer à ces gars-là, par ailleurs. C'est toujours un défi assez intéressant."

"Nous avons 22 baquets en F2 ; s'il y avait 22 pilotes qui viennent de la F3 – mais ce n'est pas du tout le cas – alors ça pourrait être différent. Ralph est venu me demander si c'était un problème pour moi qu'il continue l'an prochain ; tant qu'il prend du plaisir, que l'équipe prend du plaisir, qu'il a le budget pour le faire… Bien sûr, les pilotes qui sont passés par la F2, ils adorent celle-ci. J'en parlais à Ralph mais aussi à Tatiana [Calderón], qui était absolument ravie de revenir en F2 après quelques années. C'est un championnat qu'ils apprécient vraiment. Je ne vais pas leur dire de laisser la place aux jeunes. Je trouve ça bien d'avoir un peu de tout dans la catégorie, et eux aussi en font partie."

Bruno Michel, PDG de la F2/F3 annonce le lancement de la F1 Academy

Bruno Michel, PDG de la F2 et de la F3

Voilà un positionnement qui, au premier abord, semble drastiquement différent de celui adopté par Michel il y a deux mois et demi, lorsque Felipe Drugovich avait évoqué la possibilité que les champions puissent finalement rempiler en F2.

"Je pense que c'est une pyramide, et il faut avoir un système où à un moment, soit on monte, soit on part", avait-il déclaré. "Je n'aimerais pas que la F2 et la F3 deviennent des championnats professionnels, car si on fait ça, c'est exactement le problème qu'on va avoir : il y a des gars qui resteront éternellement dans le même championnat avec un grand avantage car ils auront une expérience énorme par rapport aux jeunes pilotes qui arriveront."

"Non seulement ce ne serait pas bon pour leur carrière mais ce ne serait pas bon pour les jeunes pilotes non plus : ils ne brilleraient probablement pas autant, car ils se battraient contre des gens qui, franchement, ne sont probablement pas meilleurs qu'eux mais ont bien plus d'expérience, connaissent tous les circuits, connaissent la voiture, connaissent les équipes, connaissent ceci et cela."

Cette description ne correspondrait-elle pas précisément à la situation actuelle avec des concurrents tels que Boschung et Nissany ? Michel assure qu'il n'en est rien. "La différence est très simple : ils ne sont pas champions", insiste le Français. "Nous avons eu des champions comme Charles [Leclerc], George [Russell], ou dans le passé Stoffel [Vandoorne] – une année, il a gagné la moitié des courses. C'est le genre de choses que l'on veut essayer d'éviter, parce que cela fait une différence énorme et ce n'est pas bon pour les jeunes pilotes."

"Ralph n'a jamais été champion – peut-être que l'an prochain il va faire une saison absolument fantastique et que ce sera différent, mais je ne vois pas Ralph comme une limite pour les jeunes pilotes. Au contraire, c'est intéressant pour les jeunes pilotes de se comparer à Ralph, qui est très expérimenté."

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