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Andrea Dovizioso et l'expérience incomparable de 19 ans en Grand Prix

Jamais absent d'un Grand Prix depuis 2002, Andrea Dovizioso referme à présent un chapitre qui représente plus de la moitié de sa vie et qui lui aura apporté des enseignements d'une richesse inégalable.

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Bien que toutes les options ne soient pas encore définitivement écartées, Andrea Dovizioso ne fait malgré tout pas partie à ce jour des pilotes engagés sur la saison 2021 de MotoGP et c'est donc, a priori, sans lui que devrait s'élancer le premier Grand Prix du nouveau championnat le mois prochain.

Ce sera une première depuis son arrivée dans la catégorie reine en 2008, lui qui y détient un record avec ses 229 courses sans interruption. Plus largement, l'Italien n'a jamais manqué à l'appel depuis ses débuts en Championnat du monde, en 2002. Voilà donc 19 ans que sa vie tourne au rythme des Grands Prix, aucune blessure ni aucun contre-temps n'ayant eu raison de sa présence sur les grilles de départ jusqu'à ce jour.

Cette expérience incomparable n'est pas uniquement celle d'un pilote parmi les plus grands vainqueurs de l'ère actuelle. C'est aussi un parcours qui a marqué Andrea Dovizioso en tant qu'homme, depuis son arrivée dans le paddock à l'adolescence jusqu'à son départ aujourd'hui âgé de 34 ans.

"Le fait de passer de nombreuses années dans ce milieu vous apprend beaucoup de choses", retient-il. "On vit un peu dans une bulle, mais on fait des expériences importantes. Surtout, il ne faut pas oublier qu'on arrive vraiment à un très jeune âge et en ayant affaire à des gens très expérimentés. C'était surtout le cas au début quand il y avait des techniciens un peu vieux, expérimentés, alors qu'aujourd'hui une part bien plus grande est donnée à l'ingénierie et il y a donc plus de jeunes."

Andrea Dovizioso, Honda

Andrea Dovizioso en 2004, l'année de son titre de Champion du monde 125cc

Plongé dans la moto dès son plus jeune âge par un père passionné jusqu'au plus profond de lui-même, Andrea Dovizioso a, comme beaucoup de ses adversaires, fait l'impasse sur une scolarité classique. Obnubilé par la moto lorsqu'il fréquentait encore l'école, puis déscolarisé pour devenir pilote professionnel à un âge où l'on a encore tant à apprendre. Mais il a toutefois bien conscience que les leçons de cette vie atypique valent au moins autant que celle des salles de classe.

"Fréquenter des personnes plus âgées, prendre des décisions avec elles, et vivre avec ces personnes tous ces voyages, y compris hors d'Europe, vivre tout ce qu'il y a autour… ça fait mûrir. Même si à la base on est privilégié en étant pilote, il faut se bouger et ça, c'est très chouette. Ça dépend beaucoup de chacun, mais le sport en général peut aider à rencontrer du monde et cela fait progresser énormément et vite. C'est magnifique, c'est une grande chance d'avoir cette possibilité", savoure-t-il.

"Après, on voit souvent des murs face à soi, nous tous : on essaye de faire quelque chose, mais on le perçoit loin et on voit un mur qu'on ne pense pas pouvoir dépasser. Sauf qu'en réalité il y a beaucoup de façons de travailler, beaucoup de façons de dépasser ces murs. Souvent, quand on gagne en expérience et qu'on comprend qu'on peut dépasser ce qu'on voyait comme impossible, ça nous ouvre à un autre monde dans tout ce que l'on fait dans la vie, pas seulement au niveau sportif. Petit à petit, mes expériences m'ont fait comprendre cela. Travailler toujours plus, sur plusieurs aspects, vous fait comprendre qu'il y a de la marge, qu'on peut toujours apprendre quelque chose même si on a une grande expérience."

"Et c'est encore plus vrai en ce moment avec les jeunes : des jeunes arrivent, avec peu d'expérience, et ils font certaines choses mieux que nous ! Là aussi, il y a des choses à apprendre", concède celui qui faisait partie des vétérans du championnat l'an dernier, certes affûté au bout de 13 ans de MotoGP mais toujours en quête de progrès personnels. "On peut avoir d'autres caractéristiques, mieux faire certaines choses, mais il y a des aspects sur lesquels il faut progresser. Et le fait de devoir constamment progresser, et donc d'être poussé à le faire tous les ans, et ce pendant de nombreuses années, c'est difficile, très difficile. Mais je m'estime très chanceux, ça a été génial de vivre ça, car ça maintient en vie et ça pousse à chercher à progresser sans cesse, ce qui est fondamental, et à ne pas s'endormir."

Andrea Dovizioso visite Phillip Island

Andrea Dovizioso en balade en Australie en 2008

Lui qui est si lucide sur la richesse de son parcours, serait-il prêt aujourd'hui à transmettre son expérience à la prochaine génération de pilotes en créant sa propre équipe ? "Il ne faut jamais dire jamais, parce que dans la vie on ne sait pas comment les choses peuvent se passer. Mais moi j'ai toujours été de l'autre côté, du côté du pilote… et quand on voit tous les problèmes qu'il y a pour gérer une équipe, c'est un truc de fous ! Il faut être un peu kamikaze !" sourit-il. "On le fait sûrement si on est très passionné ou si l'on veut entreprendre un projet particulier."

"Plus que monter une équipe, je pense pouvoir travailler sur l'aspect technique aux côtés des pilotes, ça oui, mais je ne suis pas encore prêt", prévient Andrea Dovizioso. Car, même s'il devait être absent de la grille de Losail le mois prochain, une chose reste claire dans son esprit : il est bel et bien encore pilote, et 2021 ne doit être qu'une année sabbatique dans son parcours MotoGP…

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