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MotoGP GP d'Australie

Bastianini en quête de confirmation pour sauver sa saison

Après deux grosses blessures et une longue recherche de sensations sur la Ducati officielle, Enea Bastianini semble avoir passé un cap en Indonésie. Il lui reste maintenant cinq Grands Prix pour terminer sur une bonne note, avant une saison 2024 décisive pour son avenir.

Enea Bastianini, Ducati Team

Sa première saison en tant que pilote officiel Ducati, Enea Bastianini la qualifie "d'étrange". C'est le moins que l'on puisse en dire, en effet, alors qu'elle l'a confronté à une adaptation qui s'est révélée bien plus compliquée que prévu et qu'il a été stoppé par deux fois à cause de blessures longues à soigner.

Après un premier coup d'arrêt dès la course sprint d'ouverture du championnat, ce qui lui a gâché toute la première moitié de la saison, le pilote italien s'est à nouveau blessé à la fin de l'été, à Barcelone, et en a été quitte pour trois Grands Prix de plus sur la touche. Au milieu de tout cela, il est apparu à la peine au guidon de la GP23, une machine qui représente deux années d'évolutions par rapport à celle qu'il pilotait l'an dernier et qu'il avait menée à la victoire au sein du team satellite Gresini.

"Le premier accrochage, à la première course sprint, ça a été un désastre mentalement", admet Enea Bastianini dans une interview pour le site officiel du MotoGP, "parce qu'au fond de moi, j'allais me battre pour le championnat. Ensuite, rebelote à Barcelone. Après cette blessure, il [était] important de remettre les compteurs à zéro et de voir comment [seraient] mes sensations sur la moto."

Le premier accrochage a été un désastre mentalement, parce qu'au fond de moi, j'allais me battre pour le championnat.

"Quand je suis revenu au bout de trois mois, il y a eu des problèmes avec ma moto de 2023. Mes sensations n'étaient pas vraiment bonnes au début, il m'était impossible de progresser. Quand je suis revenu, j'ai poussé plus fort pour rattraper mon retard et rien n'a changé", a-t-il poursuivi, décrivant son besoin de mieux comprendre sa moto et ses points forts, une quête lente et qui a pu s'avérer frustrante.

"J'ai été absent longtemps et j'ai vu la vitesse des Ducati", a-t-il admis, relégué au rang de spectateur alors qu'il ne figure qu'à une 20e place anecdotique au championnat après tant d'absences. "À l'heure actuelle, étant donné que je n'ai pas fait beaucoup de kilomètres avec la moto, je ne suis pas au top. Ça ira mieux à l'avenir. Je suis très curieux de voir comment sera la moto de 2024 parce qu'elle sera peut-être à nouveau un peu différente. On verra si j'arrive à retrouver les sensations que j'avais avec celle de 2022 qui, pour moi, était une bonne moto."

Un Grand Prix d'Indonésie libérateur

En attendant de pouvoir ouvrir le chapitre de 2024 d'ici un mois et demi, lorsque le test prévu à Valence le 28 novembre dévoilera en grande partie les cartes des constructeurs pour la saison prochaine, Enea Bastianini a tout de même pu s'offrir une bouffée d'air frais le week-end dernier, en Indonésie. De retour de sa seconde phase de convalescence, il a enfin eu le sentiment d'avoir le contrôle de sa moto et a retrouvé un plaisir de pilotage qui lui manquait cruellement.

Cela s'est vu aussi dans ses performances puisqu'il a été le seul à tourner en 1'30 dimanche, en course, et a accroché la huitième place alors qu'il s'était retrouvé dernier après le premier tour et avait dû observer une pénalité long-lap. Il a ainsi égalé son meilleur résultat en course longue et, samedi, il avait déjà décroché son meilleur classement en course sprint, avec la septième place.

"Je suis content de ma course", se réjouissait-il avant de quitter Mandalika, "pas du résultat car après le long-lap et le contact avec Marc [Márquez] et Jack [Miller] au virage 11 j'ai perdu beaucoup de temps et je n'ai commencé ma progression qu'au bout de huit ou neuf tours. Mais ensuite, mon rythme a été très bon, j'ai fait le meilleur temps de la course mais j'ai aussi été assez régulier. J'étais très fatigué à la fin et il m'aurait été possible d'essayer d'atteindre le top 5 mais je n'étais pas vraiment concentré et j'ai préféré m'en tenir à là où j'étais."

Heureux d'avoir eu "la moto bien en main", Enea Bastianini est apparu soulagé : "J'ai recommencé à piloter comme j'y étais habitué, avec les sensations qui me manquaient depuis quelques temps." Il est reparti de l'île de Lombok avec le sentiment d'avoir franchi un cap important pour la suite : "On a très, très bien travaillé depuis le début du week-end. Je n'ai pas tellement modifié la moto et l'électronique, j'ai surtout essayé de beaucoup enchaîner les tours et de ne pas faire d'erreurs. Au final, cette méthode a payé. Il faut qu'on continue comme ça. Sur cette piste, la situation était sous contrôle et je veux voir si on aura aussi ce contrôle à Phillip Island et le confirmer."

"J'ai pris beaucoup de plaisir avec la moto parce qu'elle était stable et mes entrées [dans les virages] étaient assez bonnes. J'espère retrouver ces sensations ici", reprenait-il jeudi en Australie, "et sur les autres pistes afin d'être rapide, et si j'ai ces sensations je pourrai me battre pour de bonnes positions sur toutes les courses. Mais je veux en obtenir la confirmation sur cette piste pour voir si je peux être compétitif."

Je sais qu'il y a beaucoup de pilotes Ducati qui sont très rapides et tous ces pilotes veulent probablement s'asseoir sur ma moto.

"Le travail qu'on est en train de réaliser fonctionne. Je ne veux pas me fixer d'objectifs et j'espère que d'ici à deux ou trois courses [je pourrai gagner]", ajoutait même le pilote italien, pour le moins impatient de retrouver son niveau habituel. Et ce n'est pas uniquement dû à son esprit de compétiteur : il sait aussi que sa place est convoitée et qu'elle sera menacée très vite en début de saison prochaine s'il ne parvient pas à retrouver les premiers rangs.

"L'année prochaine sera décisive pour moi. Il faudra que je fasse une bonne saison, mais la pression est toujours la même : cette année, je roule déjà avec la pression, et il y a deux ans aussi. Je sais qu'il y a beaucoup de pilotes Ducati qui sont très rapides et tous ces pilotes veulent probablement s'asseoir sur ma moto. C'est normal. Mais je connais mon niveau, je sais ce dont je suis capable et ça n'est probablement qu'une question de temps avant que ça revienne."

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