Bezzecchi à la fois frustré et motivé par un début de saison manqué
Le début de championnat de Marco Bezzecchi a été loin d'être encourageant, le pilote italien ayant souffert tout au long du week-end au Qatar. Il le prend cependant comme une source de motivation.
Troisième du classement général MotoGP l'an dernier, Marco Bezzecchi a laissé le devant de la scène à ses adversaires Pecco Bagnaia et Jorge Martín lorsque la compétition a repris, le week-end dernier. Passé sur la version 2023 de la Ducati, celle que pilotaient les deux hommes qui l'ont battu au dernier championnat, le pilote italien a du mal, pour le moment, à prendre ses marques.
Bezzecchi, qui court sous les couleurs de VR46, apparaît à la peine dans le passage des virages, et ce depuis ses premiers essais avec cette moto. "Je n'arrive pas encore à bien stopper la moto, surtout sur l'angle, donc j'ai toujours tendance à élargir un peu. J'ai tout le temps cette sensation que l'arrière de la moto me pousse vers l'extérieur et j'ai un peu de mal", expliquait-il pendant le week-end à Losail.
Samedi, il pointait des progrès, mais insuffisants. "On a trouvé la voie à suivre pour le freinage et l'entrée dans les virages, mais ensuite en milieu de virage et au premier toucher de gaz, j'ai toujours beaucoup de mal à faire tourner la moto", soulignait-il, cherchant en vain comment adapter son pilotage pour qu'il corresponde mieux aux besoins de sa moto.
Gêné par ce problème en qualifications, ainsi que par un souci technique, Marco Bezzecchi a décroché la 15e place sur la grille de départ. En course sprint, il a obtenu la 11e position, à six secondes du premier point et 12"8 du vainqueur.
"J'ai pris un très bon départ", se félicitait-il samedi soir, "par contre, j'ai eu du mal avec ce problème pendant toute la course. Je suis tout le temps en train d'essayer de me battre avec la moto, de faire en sorte qu'elle tourne, mais je n'arrête pas d'élargir, je manque le point de corde. Si je freine comme les autres, j'arrive à m'arrêter mais dès que j'entre, je parcours le double de distance. J'ai donc du mal dans cette partie du pilotage."
Dimanche, la situation est restée inchangée et c'est à plus de 19 secondes du vainqueur que Bezzecchi a passé le drapeau à damier, avec en poche les deux points de la 14e place, très loin de ses attentes. "Ça a malheureusement été un dimanche difficile pour moi", a-t-il admis. "On a progressé au warm-up. J'étais vraiment content parce qu'enfin, je me suis senti à nouveau plutôt bien sur la moto. Mais quand la course a commencé, j'ai immédiatement eu beaucoup de blocages de l'avant au freinage. Je ne m'explique pas pourquoi."
Marco Bezzecchi a dû mal à tenir la corde dans les virages.
Photo de: Media VR46
"À partir de ce moment-là, j'ai commencé à vraiment perdre des sensations au freinage, en entrée de virage. J'entrais plus lentement dans les virages, donc je mettais les gaz plus tôt parce que je manquais de vitesse en entrée et dans le virage. J'ai aussi fini mon pneu arrière très tôt. J'ai essayé de gérer, mais à 11 tours de l'arrivée, je crois, j'étais déjà sur la map C niveau puissance, c'est-à-dire [la cartographie] la plus basse que j'avais en termes de puissance alors qu'il restait encore une moitié de course à faire."
Pas le moment de baisser les bras
"Il faut encore que j'adapte mon pilotage à la moto et ça prend un peu de temps", défendait Bezzecchi en cours de week-end, assurant ne pas être inquiet. "Non, je ne suis pas inquiet, sinon je resterais à la maison ! Au final, il y a ceux qui arrivent à s'adapter tout de suite et ceux qui mettent un peu plus de temps. J'y mets un peu plus de temps mais ça n'est pas pour ça que je dois m'inquiéter ou me dire 'ohala, ça suffit, je ne suis plus capable !'."
Et après trois jours d'efforts faiblement récompensés, le vainqueur de trois Grands Prix 2023 gardait le sourire. "C'est un peu frustrant mais c'est aussi motivant", a-t-il promis en quittant le Qatar, admettant pourtant avoir vécu "un week-end très difficile".
Bezzecchi sait qu'il a parmi ses atouts le partage de données du clan Ducati, et il compte en profiter même s'il ne peut que constater que les autres se sont adaptés plus vite que lui à la GP23. "Je regarde bien sûr les premiers, mais aussi les frères Márquez et mon coéquipier, parce qu'ils ont la même spec que moi, or ils ont réussi à rouler plus vite que moi pendant tout le week-end, dans le time attack comme en rythme de course."
"J'essaye de me concentrer sur eux, de regarder les données et de comprendre pourquoi je manque de vitesse. Le problème, c'est que pour le moment, je ne suis pas en mesure de faire ce qu'ils font. Je n'ai pas de confiance sur l'avant pour relâcher les freins, la moto ne tourne pas et à cause de ça, je perds de la vitesse de passage, j'accélère tard. Ou alors, je rentre dans le virage trop lentement sinon la moto ne tourne pas, donc j'accélère très tôt, mais je finis mon pneu."
"J'ai un peu de mal mais je travaille aussi beaucoup, donc je vais y arriver", a promis le pilote italien, qui sait aussi que Losail n'a jamais compté parmi ses circuits favoris et ne lui a rapporté qu'une 13e place en novembre dernier. La semaine prochaine, il compte continuer à avancer au Portugal. "On a trouvé des choses intéressantes, mais on a vu aussi que c'est très dur de progresser quand on commence de manière difficile. J'espère qu'à Portimão on arrivera à trouver une meilleure base le vendredi, pour essayer d'être meilleurs le samedi et le dimanche."
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