Lassé par le MotoGP, Stoner n'a pas regretté sa retraite précoce

"Si j'avais couru une année de plus, je n'aurais sans doute plus touché à une moto pendant dix ans." Le constat est sans appel. Neuf ans après les faits, Casey Stoner ne regrette en rien d'avoir mis fin à sa carrière à seulement 27 ans.

Casey Stoner, Repsol Honda Team

Arrivé en 2006, reparti en 2012 avec deux titres en poche, Casey Stoner a fait un passage éclair en MotoGP, y laissant le souvenir d'un pilote hors normes, bourré de talent et suffisamment affirmé pour choisir de raccrocher à 27 ans lorsque tout ce qui entourait la course l'a lassé. Introverti et profondément passionné par le pilotage, l'Australien ne pouvait masquer son manque d'attrait pour les sollicitations médiatiques et publiques qui accompagnaient les Grands Prix et c'est au moment où il a estimé que ce poids prenait le dessus sur son plaisir de courir qu'il a annoncé la fin de sa carrière, en 2012.

Aujourd'hui, il assure ne pas regretter ce choix, annoncé au Grand Prix de France (photo ci-dessus), malgré la stupeur qu'il a provoqué dans le paddock à l'époque et l'incompréhension qui perdure chez certains. "Quand je me suis arrêté, je sentais clairement que j'avais besoin de m'éloigner de ce sport. Je pense que si j'avais couru une année de plus, je n'aurais sans doute plus touché à une moto pendant dix ans", a-t-il expliqué, lorsqu'il a récemment fait son retour dans le paddock en tant que visiteur.

"J'en avais vraiment marre. C'était devenu un job dans lequel je ne prenais pas de plaisir, or je ne voulais pas ne pas prendre de plaisir avec la moto. Je ne regrette aucune décision que j'ai prise", a-t-il affirmé. "La plus grande part du boulot consistait en des apparences dans les médias et ce genre de choses-là, et puis l'entraînement, les blessures… Je rentrais chez moi très rarement, donc il y avait tout un tas d'éléments qui ont fait que ça a été difficile pour moi au fil des années et je suppose que ça m'a ôté le plaisir. Je n'ai eu aucun regret."

S'il n'a pas regretté sa décision, Stoner a néanmoins pu ressentir un manque en l'absence de compétition, d'autant plus difficile à combler qu'il a été frappé par des problèmes de santé alors qu'il était encore en pleine force de l'âge.

"Toute compétition me manque, car ces dernières années c'est contre moi que je me suis battu, pour essayer de faire quelque chose dans ma journée et de gérer mon niveau d'énergie. Je n'ai pas été compétitif dans quoi que ce soit, or c'est quelque chose que j'ai aimé, même quand je n'étais plus en MotoGP. Quand j'ai commencé à faire pas mal de VTT, j'ai atteint un assez bon niveau, j'étais sur le point de commencer à faire des compétitions. Je n'étais pas extrêmement compétiteur et sérieux, mais je voulais voir où ça pouvait me mener. C'était quelque chose qui me plaisait, mais malheureusement les choses sont devenues de plus en plus difficiles."

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Neuf ans plus tard, le MotoGP lui manque-t-il ? "Le seul moment où ça m'arrive, c'est probablement autour des qualifications", a-t-il répondu lorsque la question lui a été posée, rappelant à quel point son niveau d'exigence et le stress pouvaient l'affecter lorsqu'il courait. "Franchement, je n'ai jamais tellement aimé les jours de course. Parfois c'était sympa, facile, et tout se passait bien, mais c'était tellement… Vous savez, quand on est à la limite, c'est très facile de faire des erreurs alors j'avais constamment ça [en tête]. Malheureusement, ça fait partie de ma personnalité : je ne voulais pas faire d'erreurs. Ça n'était pas juste que je voulais prendre la piste et rouler en étant à l'aise, de manière naturelle. C'était : 'Je ne veux pas tout foutre en l'air' parce que j'avais toute une équipe qui attendait quelque chose de moi."

"J'ai appris à mieux composer avec ça dans mes dernières années et je ne m'inquiétais plus tellement à ce sujet, mais je n'ai en tout cas pas vraiment eu le désir ou la volonté de courir à nouveau. J'aimais les essais et les qualifs, surtout pendant les week-ends − certainement pas les tests. Les essais et les qualifs, c'était toujours fun quand tout s'emboîtait bien et qu'il n'y avait plus qu'à aller aussi vite que possible sur un tour ou deux. Quand tout était au point, ça me donnait bien plus de frissons que gagner une course ne l'a jamais fait. Parce qu'en course, on ne va jamais aussi fort qu'on le peut, il faut toujours gérer les pneus, le carburant… Il faut toujours gérer la situation et, si vous essayez d'aller aussi fort que possible et que vous tombez, vous avez l'air d'un idiot. Il y avait donc toujours un élément qui me retenait, alors qu'en qualifs, très souvent, il fallait se relâcher et ça, c'était très amusant."

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