Cal Crutchlow, sur le départ, se sent moins soutenu par Honda
Cal Crutchlow, qui "tourne en rond" avec la Honda 2020, admet que le HRC ne travaille sans doute plus aussi étroitement qu'auparavant avec lui cette saison.

Arrivé dans le groupe Honda en 2015, Cal Crutchlow a remporté trois victoires au guidon de la RC213V du team LCR et pris une part active dans le développement de la machine aux côtés de Marc Márquez, notamment depuis le départ de Dani Pedrosa. Le pilote anglais quittera toutefois l'équipe à la fin de l'année pour être remplacé par Álex Márquez, et sa dernière saison s'est révélée particulièrement complexe jusqu'à présent, entre une blessure au poignet subie dès le premier Grand Prix et une machine difficile à dompter.
"Je fais ce que je peux, mais on tourne un peu en rond et il faut que l'on accepte que c'est comme ça avec cette moto en ce moment", commentait-il après s'être qualifié 18e au Grand Prix de Styrie, son plus faible résultat en qualifications depuis huit ans. "Si je regarde mes performances sur les derniers jours, je ne pilote peut-être pas du mieux que je l'ai fait − ce qui ne veut pas dire que je n'essaye pas −, mais avec une bonne moto je devrais quand même être dans le top 8 en pilotant à 90%. Et si j'arrive à avoir de meilleures sensations et que je pilote alors à 95%, c'est peut-être un top 6, et c'est un podium [si je suis] à 100%. Je me donne à 100% et par rapport à mes sensations des années précédentes il en ressort peut-être 90%, mais ça devrait déjà être assez rapide. Je ne peux pas en faire plus avec le package dont je dispose, c'est tout."
Classé 21e du championnat avec sept points à ce stade, le meilleur résultat de Crutchlow sur les quatre courses dont il a pris le départ est une 13e place. Seulement 17e au dernier Grand Prix de Styrie, il ne parvient pas à trouver la clé de meilleures performances avec la Honda de 2020, alors que son coéquipier Takaaki Nakagami se fait de plus en plus remarquer au guidon de la version 2019 de la machine.
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"On tourne en rond [avec cette moto]. On peut la tester dans 15 positions différentes et on verra sur les données que la moto fait exactement la même chose. Exactement. Les sensations, la glisse du pneu, le freinage, la décélération, l'accélération… Ça ne fait aucune différence", constatait le pilote anglais. "Ça a toujours été le problème que beaucoup de pilotes ont eu avec la Honda par le passé. Quand on arrive à piloter la moto plus manuellement et à la contrôler beaucoup plus, alors on en tire le maximum, mais pour le moment ça n'est pas possible car on ne la fait pas s'arrêter, on ne la fait pas tourner de la bonne façon et on ne termine pas les virages."
"Mais même avec ces problèmes de décélération et de turning, on peut rattraper du temps quand on a du grip arrière. J'ai toujours été fort pour redresser la moto, comprendre le pneu arrière et bien pousser, mais on ne peut littéralement pas ouvrir les gaz : la moto patine. Et, franchement, je ne pense pas que ça vienne du pneu parce que tous les autres ont un meilleur grip que les années précédentes avec ces pneus. Je pense que, pour une raison quelconque, notre moto ne fonctionne pas avec ces pneus et on n'arrive pas à comprendre pourquoi. Par contre, la moto de Taka y arrive."
"On travaille dur avec mon team, je continue à fournir les informations à Honda, je continue à essayer de faire mieux, d'améliorer la moto, le package et mes sensations, mais pour le moment je n'ai pas trouvé ces sensations", regrettait le pilote LCR.

Lorsqu'il lui a été demandé si le HRC était toujours aussi proche de lui, Crutchlow a admis que le constructeur japonais ne travaillait sans doute plus aussi étroitement qu'avant avec lui maintenant que son départ est acté. "J'hésite", a-t-il répondu, "mais non, je ne pense pas que ce soit le cas."
"C'est la réalité. Je pense que c'est difficile. Si j'étais en tête à chaque séance, je pense qu'ils seraient plus nombreux à être là [à mes côtés]", a-t-il suggéré. "Peut-être que l'on a besoin d'aide de notre côté du stand. Mais ne vous méprenez pas, les HRC aident nos gars. Et, d'un autre côté, je travaille avec mon équipe, et ce d'une bonne manière parce que mon équipe comprend très bien la moto."
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"Beefy [Christophe Bourguignon, son chef mécanicien, ndlr] est avec moi depuis de nombreuses années et il travaille pour Honda depuis de nombreuses années. Donc, les informations que je donne à Beefy sont toujours transmises au HRC. Il y a des techniciens du HRC dans le stand, et que le soutien soit aussi important qu'avant ou non, je ne pense pas que cela fasse vraiment une différence quant à ma vitesse ou à mes sensations avec la moto. Ils font du bon travail, ils écoutent, ils font de gros efforts, mais il semble difficile pour nous de progresser en ce moment."
Pendant le Grand Prix de Styrie, Cal Crutchlow a pu remarquer que d'autres pilotes Honda semblaient s'en sortir mieux que lui avec la RC213V dans certains domaines, aussi espère-t-il que les données recueillies par Honda lui permettront de progresser lors des prochaines courses.
"J'ai suivi Álex pendant la course, j'ai pu voir où sa moto fonctionnait mieux que la nôtre et j'ai donné cette information à Honda", a-t-il expliqué. "Mais je l'ai aussi vu pendant les essais du week-end : chaque fois que je roulais avec une autre Honda, elle semblait fonctionner un peu mieux que ma moto dans certains domaines. Il faut que l'on travaille là-dessus. Maintenant que nous avons plus d'informations, j'espère que l'on pourra être plus forts sur un autre circuit."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Cal Crutchlow |
Équipes | Team LCR |
Auteur | Léna Buffa |
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