Domenicali : Bastianini a pris trop de risques face à Bagnaia

La pression exercée par Enea Bastianini sur Pecco Bagnaia dans le dernier tour du Grand Prix de Saint-Marin n'a pas vraiment plu à Claudio Domenicali, administrateur délégué de Ducati, et particulièrement son attaque manquée dans le quatrième virage, qui a failli mal tourner.

Présent à Misano, Claudio Domenicali était aux premières loges pour assister à une nouvelle démonstration de force de Ducati et c'est même lui qui a accompagné Pecco Bagnaia sur le podium pour retirer le trophée du constructeur vainqueur. Mais l'administrateur délégué du groupe italien en a été quitte pour quelques palpitations au vu de la tension extrême qui a accompagné la course, avec une apogée atteinte dans le dernier tour.

En tête depuis la troisième boucle, Bagnaia a dû subir de bout en bout la pression de ses poursuivants, d'abord Maverick Viñales puis Enea Bastianini, devenu de plus en plus incisif au fil des tours. Et le pilote Gresini n'a pas ménagé son futur coéquipier, au point que tous deux ont dû livrer une lutte de chaque instant pour se départager.

Alors que le rythme de course était déjà inédit avec un temps total qui serait battu de cinq secondes par rapport à la référence précédente, ils sont descendus sous le record du tour et s'y sont maintenus de façon quasi-systématique durant les neufs derniers tours. C'est même dans le tout dernier que Bastianini a établi le nouveau record en la matière !

Cela s'est fait au prix d'une attaque musclée, qui a failli mal tourner dès le quatrième virage. Alors qu'il était entré dans le dernier tour avec un dixième de retard sur le leader, le pilote Gresini a en effet dû piler et élargir en manquant de peu de heurter la Ducati #63 dans ce droite serré alors qu'il était collé à sa roue.

Loin de ne voir que l'aspect impressionnant de la performance livrée par ses pilotes pour aller chercher ce troisième doublé Ducati de la saison, Claudio Domenicali s'est montré critique à l'égard du jeune Italien, ne masquant pas sa désapprobation face à une telle attaque menée sur celui qui est actuellement le leader du groupe au championnat.

"Cela a vraiment été un dimanche difficile", a commenté le responsable italien auprès de Sky Sport MotoGP en Italie. "Je pense que la course a créé du divertissement, mais pour nous qui travaillons en coulisses elle a été très éprouvante. Pecco a été génial, il a subi la pression dès le début, d'abord avec Viñales puis avec Enea, et il n'a vraiment pas fait la moindre erreur."

"Nous avons parlé avec les pilotes et ils savent qu'ils ne doivent pas être trop agressifs les uns envers les autres. Je pense qu'Enea s'est bien comporté jusqu'au dernier tour. Ensuite, il aurait pu s'épargner ce freinage ; il a pris trop de risques et ça ne nous plaît pas."

Je pense qu'Enea s'est bien comporté jusqu'au dernier tour. Ensuite, il aurait pu s'épargner ce freinage.

Claudio Domenicali

Enea Bastianini a affirmé après l'arrivée qu'il n'avait "jamais" pensé ne pas tenter d'attaque du fait de l'identité de son rival. "J'ai tenté jusqu'au bout. Je n'avais jamais cessé d'y croire", a-t-il assuré, lui qui a encore cru avoir une petite chance à saisir à la toute fin du tour et s'est finalement incliné pour 0"034 seulement, à la photo finish. Pecco Bagnaia n'y a rien trouvé à redire, assurant : "Je ne vois pas la raison de donner des consignes d'équipe pour le moment."

Mais à la direction du constructeur, le ton a désormais changé. Alors qu'il reste six manches à disputer et que Bagnaia est clairement revenu dans le match avec les quatre victoires qu'il vient d'enchaîner, Claudio Domenicali veut que chacun garde les intérêts généraux à l'esprit.

"Cela fait partie de la nature du pilote, mais il y a 150 personnes qui travaillent, des résultats à ramener à la maison, et il y a une entreprise. Il faut essayer de travailler pour l'équipe : que le meilleur gagne, mais sans faire de bêtises. À mon avis, avec ce freinage il est allé un peu trop loin", a ajouté le patron à l'attention de Bastianini.

Avec cette neuvième victoire en 2022 et une série ininterrompue de podiums depuis le début de la saison, Ducati a déjà une balle de match au championnat des constructeurs, où son avance sur Yamaha est passée à 110 points (il y en a 25 en jeu à chaque course). Mais la marque italienne ne se contentera plus de ce trophée, alors que celui des pilotes manque depuis 2007. "Si deux pilotes ne travaillent pas bien ensemble, je ne peux qu'être à moitié satisfait", a ajouté Claudio Domenicali en y faisant référence. Le message est on ne peut plus clair.

Avec Matteo Nugnes

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