Comment Fabio Quartararo a appris à mieux doser son entraînement
À 24 ans, Fabio Quartararo compte désormais sur une solide expérience de la compétition au plus haut niveau. Il a ainsi peu à peu appris à doser ses entraînements physiques, même si trouver le bon équilibre de vie est un processus qui lui prend du temps.
Quand le rideau est tombé sur le championnat, Fabio Quartararo avait, comme beaucoup de personnes dans le paddock, un souhait : celui de se poser un peu. Les voyages qui se sont enchaînés pour constituer un calendrier de 20 Grands Prix, dont huit concentrés dans les dix dernières semaines, ont donné lieu à d'innombrables passages par les aéroports, avec le lot de décalages horaires ayant accompagné ces déplacements multiples.
S'il aspirait alors à moins voyager pour recharger ses batteries, Fabio Quartararo ne pouvait pas pour autant se satisfaire d'un hiver de repos. "Je suis le genre de personne qui ne peut pas passer plus de 24 heures sans s'entraîner", rappelait-il en fin de saison dans le podcast officiel du MotoGP.
Adepte de la course à pied et des exercices en salle pour le cardio, il attendait aussi avec impatience de pouvoir intensifier ses roulages en motocross, plus libre en ce sens qu'il ne l'est pendant la saison compte tenu du risque de blessure que cela entraîne. Mais le pilote français sait aussi qu'il est du genre très actif, peut-être un peu trop.
"Je ne suis pas le genre de gars à prendre dix jours de vacances pour chiller et ne rien faire. Quand je suis à la maison, j'ai toujours envie de faire des trucs. J'appelle des amis, pour qu'on fasse des trucs, et ils me disent 'détends-toi une journée !'. Mais passer une journée complète à la maison, c'est impossible pour moi. Même pour un jour de relax, je ne peux pas ne rien faire. Je fais toujours au moins 45 minutes de vélo, toujours quelque chose."
Bien entendu, il ressent les bénéficies de ces séances de sport au quotidien, bonnes pour son moral autant que pour maintenir un rythme actif qui lui sert en compétition, mais Fabio Quartararo est conscient également qu'il a beaucoup d'énergie à dépenser. "J'ai toujours beaucoup d'énergie et je crois que ça ne m'arrive jamais vraiment de me dire 'allez, je reste toute la journée à la maison, à regarder Netflix et ne rien faire'."
Cette énergie débordante lui a parfois joué de mauvais tours, comme pendant le confinement où son activité physique avait frôlé le déraisonnable, lui qui allait jusqu'à monter et descendre ses escaliers 40 fois par jour en courant et à avaler 15 km dans sa maison. Cherchant à exploiter les créneaux que peut lui offrir sa journée, même en déplacement, il a fini par être contraint de lever le pied et semble aujourd'hui avoir trouvé son équilibre.
"J'ai dû le faire, parce que parfois je m'entraînais trois fois dans la journée et c'est trop, car le corps a aussi besoin de se remettre. Parfois, je faisais peut-être trois séances dans la journée mais sans prendre assez de temps de récupération, donc on peut se blesser plus facilement. C'est quelque chose que j'ai dû apprendre."
"J'ai toujours eu d'une certaine manière, un problème mental par rapport à mon poids", soulignait par ailleurs Fabio Quartararo pour apporter une autre explication à ces entraînements excessifs. Car s'il a pris du poids en muscle après son arrivée en MotoGP, un atout pour dompter la moto, il traque les graisses et mauvaises calories qui pourraient impacter son physique de manière défavorable.
"J'ai toujours eu le sentiment d'être trop lourd. Ça m'est arrivé de faire un bon dîner à 23h, de revenir à la maison et de me sentir coupable d'avoir mangé une glace ou quelque chose comme ça, et à 1h du matin d’aller courir 6 km sur le tapis. J'ai toujours eu ça en tête et j'ai essayé d'apprendre, même si c'est super difficile pour moi de m'enlever ça de la tête. Mais dans le passé, ça a été un gros souci pour moi."
"Mes amis et ma famille m'ont toujours dit de ne pas m'inquiéter de ça, et d'une certaine manière c'est vrai, mais quand arrive le moment de le faire, j'ai un peu de mal. C'est un processus qui prend un petit peu de temps mais j'espère un jour m'enlever ça de la tête."
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