Comme un air de déjà-vu pour Jack Miller

Jack Miller a bouclé le Grand Prix des Amériques avec des sentiments mitigés, longtemps leader avant de rétrograder au troisième rang.

Jack Miller, Ducati Team

Alors qu'il venait de passer à trois millièmes de la pole position, samedi à Austin, Jack Miller s'inquiétait de la prestation qu'allait pouvoir livrer Enea Bastianini en course en partant de la deuxième ligne. "Je ne compte plus les fois où il m'a passé dans les derniers instants d'une course et où je l'ai vu filer, je sais trop bien à quel point il peut prendre soin d'un pneu", observait alors l'Australien. Il ne croyait pas si bien dire, car c'est bien le pilote Gresini qui l'a privé de la victoire ce dimanche, en le dépossédant des commandes du Grand Prix des Amériques à cinq tours de l'arrivée.

Miller avait pourtant fait le job, lui qui avait pris les rênes à l'extinction des feux et mené 15 tours durant lesquels son leadership n'avait souffert d'aucune contestation. Mais, encore une fois, l'excellente gestion de Bastianini a porté ses fruits, puisque le pilote Gresini avait suffisamment de ressources, et notamment dans ses pneus, pour hausser le ton dans les derniers tours lorsqu'il s'est senti menacé par Álex Rins.

"Mon visage est clairement aussi rouge que ma combinaison, parce que c'était du boulot, c'est clair ! J'ai fait de mon mieux pour me détacher des autres, mais ils ont poussé fort. J'ai juste fait quelques petites erreurs, j'avais pris sept ou huit dixièmes d'avance, mais j'ai un tout peu manqué le point de corde dans le virage 11 une ou deux fois et Enea m'a repris dans la ligne droite de retour", raconte le pilote Ducati.

"Je me suis installé derrière lui et j'ai réfléchi à ce que j'allais pouvoir faire en fin de course. Mais au tour suivant, quand il a retardé son freinage au virage 11, j'ai cru qu'on allait finir sur le parking ! Et puis quand j'ai vu la Suzuki à côté de moi, je me suis dit 'Allons bon ! J'ai comme un sentiment de déjà-vu de l'année dernière !'" poursuit le pilote australien.

Et pour cause, lors du précédent Grand Prix sur place, il y a seulement six mois, Jack Miller avait perdu deux places dans le dernier tour, dépassé par la Suzuki de Joan Mir et… Enea Bastianini ! L'enjeu était tout autre alors, puisqu'il avait ainsi perdu une sixième place, mais la pointe de frustration qu'il ressent aujourd'hui ne lui est pas inconnue, après avoir été privé de la deuxième place dans le dernier tour par Álex Rins.

"Ça a été une belle bagarre, propre, jusqu'à la fin", souligne cependant Miller, qui peut se féliciter de fêter un premier podium cette saison, même s'il n'a pu résister aux pneus plus frais de ses adversaires dans les derniers tours. "J'économisais mon pneu arrière sur la gauche et le pneu avant sur la droite, alors j'ai essayé de ne pas commettre d'erreurs. Ils ont bien géré. C'était en tout cas mon objectif, m'amuser et garder la tête dans la bulle pour essayer d'enchaîner les tours. Je suis très content d'avoir montré qu'on a le rythme et au moins pendant 16 tours j'ai été devant", conclut-il.

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