Jack Miller : "L'une des courses les moins fun de ma carrière"

En délicatesse avant l'avant de sa Ducati, Jack Miller n'a pu tenter aucun dépassement au GP d'Argentine, une situation qu'il n'avait jamais connue pendant dans une course. L'Australien n'a pris que la 14e place.

Jack Miller, Ducati Team

Jack Miller, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Le Grand Prix d'Argentine de Jack Miller a été à l'image du début de saison difficile de l'équipe Ducati officielle. Pendant que Pecco Bagnaia parvenait à remonter jusqu'au cinquième rang, son coéquipier restait à la queue d'un groupe loin de la tête, pour ne franchir la ligne d'arrivée qu'en 14e position, aidé par les chutes de Johann Zarco et Pol Espargaró. Dans ce week-end au programme réduit, l'Australien n'a jamais mis le doigt sur les bons réglages et n'était pas à l'aise sur sa moto pendant la course.

"On est dans une situation délicate", a reconnu Miller. "On a tous manqué de rythme tout le week-end [chez Ducati], on a couru après ça. On est allé dans une direction, puis on a testé quelque chose pendant le warm-up. Je n'étais pas vraiment satisfait, on est partis dans une autre direction pour la course et je manquais vraiment de sensations. Je pouvais rouler d'une façon assez 'sûre' durant toute la course, je faisais mon maximum, j'ai attaqué à chaque tour mais j'ai manqué de confiance du début à la fin."

Miller "manquait de confiance" avec l'avant, ce qui l'a empêché de se confronter aux pilotes qui le devançaient : "Ça a été une journée difficile, probablement l'une des courses les moins fun de ma carrière car je n'ai pas fait le moindre dépassement et, en tant que pilote, ça n'est pas une belle sensation ; on a l'impression de ne pas avoir du tout attaqué", a déploré le pilote Ducati sur le site officiel du MotoGP. "Mais j'ai vu d'autres pilotes commencer à tomber, et mon principal objectif a été d'au moins essayer de finir la course, même si c'était pour deux points seulement, et j'ai réussi à le faire, mais clairement pas là où on le voulait."

"Une fois derrière Miguel [Oliveira], je n'ai pas pu le doubler", a-t-il ajouté. "J'ai essayé à différents endroits, en essayant de préparer un dépassement, mais je n'ai même pas eu de véritable tentative parce que si je l'avais fait, ça aurait causé des problèmes pour nous deux. Pour moi c'était trop. Le but était de voir l'arrivée. Je l'ai fait mais personne ne veut finir 14e. On est à 14 secondes de la victoire."

La désillusion était palpable dans le ton monocorde de Miller, loin du second degré qu'on lui connaît habituellement, et il n'a pas cherché à cacher sa déception : "Dans ma carrière, je n'avais jamais fait une course sans doubler personne. C'est un coup très dur pour moi, je ne me sens pas bien. On travaille tous extrêmement dur pour comprendre les problèmes et pour essayer de trouver une solution aussi vite que possible."

Jack Miller, Ducati Team

Une tentative de dépassement aurait contraint Miller à sortir de la trajectoire et à courir le risque de perdre l'avant, mésaventure qu'il avait connue la veille au début de la Q2 : "Il y a quelques bosses avant le virage 1, il y a une trajectoire propre et une trajectoire sale. Je ne pouvais pas mettre une roue sur la trajectoire sale, parce que je perdais l'avant ou je me faisais des frayeurs. J'ai dû faire une course très propre, sans aucune manœuvre qui me ferait sortir de la trajectoire. Je ne pouvais pas être incisif dans les zones de freinage, contrairement à mon habitude. C'est aussi simple que ça, je ne pouvais pas solliciter l'avant."

Les méthodes de travail de Ducati en cause ?

Ducati ne parvient pas encore à exploiter correctement sa nouvelle moto et pour le moment, les pilotes officiels s'en sortent souvent moins bien que les ceux disposant aussi du même modèle dans les équipes satellites. Jorge Martín et Luca Marini ont ainsi été les seuls à se qualifier en première ligne à son guidon cette saison, et seul le premier a mené cette version de la Desmosecidi au podium. Après le GP du Qatar, Pecco Bagnaia se plaignait d'un travail d'évaluation des pièces trop conséquent qui l'empêchait de travailler sur son pilotage. En Argentine, le team factory a encore eu du mal à trouver la voie.

"Ce n'est pas un souci en particulier, c'est la façon dont on a travaillé d'une manière générale et la façon dont on fonctionne", a précisé Miller. "Je sais ce qu'il faut que je fasse. Je peux toujours faire plus, c'est sûr, je suis le premier qui a besoin d'essayer de faire mieux, mais ça vaut aussi pour l'équipe. Ils essayent tous de faire au mieux et il faut juste qu'on prenne du recul, qu'on comprenne, et qu'on tente à nouveau."

Le format atypique du GP d'Argentine, avec seulement deux jours d'activité en piste, a également posé problème à Miller : "Ce week-end a été différent, on n'est pas venus ici pendant deux ans et on été limités à un week-end de deux jours. C'était plus impitoyable, on était limités dans les changements que l'on pouvait faire. On a beaucoup d'ingénieurs et de personnes qui travaillent mais ce qui nous a manqué ce week-end, c'était du temps. C'est aussi simple que ça."

Miller conserve néanmoins la conviction que Ducati saura relever la tête : "On sait quel est le problème, on connait nos soucis et on doit juste trouver une solution. Heureusement, on a un excellent groupe avec nous, pour nous aider à trouver une solution."

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