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KTM : Folger ne souhaite pas remplacer Espargaró à Silverstone

Près d'un an après son dernier Grand Prix, l'Allemand est en lice pour rejoindre KTM. S'il ne souhaite pas courir à Silverstone, il fait cependant partie des prétendants à un poste de pilote d'essais, alors que le constructeur réorganise ses effectifs.

Jonas Folger, Monster Yamaha Tech 3

Jonas Folger, Monster Yamaha Tech 3

Gold and Goose / Motorsport Images

Absent des pistes depuis l'automne dernier, Jonas Folger a refusé de disputer le Grand Prix de Grande-Bretagne pour le compte de KTM. La possibilité s'est présentée dans le contexte complexe dans lequel se trouve le constructeur autrichien, privé de son pilote d'essais et de remplacement, Mika Kallio, qui se voit contraint à une longue convalescence pour une blessure du genou.

Lorsque Pol Espargaró a à son tour été accidenté, le 5 août, KTM se savait dans une situation d'urgence : passé son premier forfait, un compte à rebours de dix jours était enclenché, au-delà duquel l'équipe était contrainte de lui trouver un remplaçant en cas de prolongement de son absence, comme le veut le règlement.

Si la place d'Espargaró a pu rester vide en Autriche, une semaine plus tard, il n'en sera donc pas de même à Silverstone, la semaine prochaine, si jamais il n'est pas remis à temps. L'article 1.11.3, alinéa ii b, dispose en effet que les équipes inscrites auprès de l'IRTA doivent fournir "tous les efforts raisonnables pour présenter un pilote de remplacement qualifié" dans ce laps de temps. Et la course contre la montre de KTM a une date et un horaire butoirs : ce point de règlement précise en effet que, en MotoGP, le pilote absent doit être remplacé au plus tard deux heures avant les qualifications.

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Si les délais de récupération de Pol Espargaró ne sont pas connus à ce jour, et bien que le pilote multiplie les efforts pour se remettre de sa violente chute de Brno, KTM se devait donc de passer en revue les candidats. Or, le constructeur se heurte ici à un manque cruel de possibilités, ne pouvant s'appuyer sur aucun pilote maison disponible. Outre ses représentants en motocross et enduro, tous les pilotes du groupe KTM se trouvent en effet en Grands Prix, déjà engagés en Moto3 ou Moto2 et avec pour seul rescapé du programme MotoGP Bradley Smith.

C'est ainsi que les responsables de Mattighofen ont donc pris contact avec Jonas Folger, qui allie le talent et une expérience récente du MotoGP. Cependant, l'Allemand a rappelé son souhait de rester au repos durant toute l'année, lui qui a quitté la scène après le déclenchement de la Maladie de Gilbert à l'automne dernier, allant jusqu'à renoncer à son guidon chez Tech3 en début d'année.

"Je peux dire que nous avons fait notre devoir et l'avons appelé, mais sa décision était de ne pas courir cette année et cela n'a pas changé", a fait savoir Pit Beirer, directeur de KTM Motorsport. "Nous lui avons demandé, mais il n'est pas disposé à parler de course pour le moment, nous devons donc respecter cela."

"À par lui, il n'y a personne qui soit chez lui et qui pourrait courir. Je crois que Jonas pourrait enfourcher la moto et être au niveau, mais tous les autres, je ne crois pas", regrette Beirer, rejoignant en cela les craintes émises par Randy de Puniet. Appelé à remplacer Mika Kallio dans le programme de tests, le Français a fait savoir qu'il ne sentait pas prêt à courir en l'état, redoutant de ne pas être suffisamment rapide après une longue absence des Grands Prix.

Jonas Folger, Monster Yamaha Tech 3
Mika Kallio, Red Bull KTM Factory Racing

2019 : Folger, Smith, Pedrosa sur la short list

Si le premier casse-tête que doit résoudre KTM concerne sa présence en course la semaine prochaine, un autre recrutement est en cours, cette fois pour 2019. La marque a en effet tiré les leçons de sa situation actuelle, qui pèse aussi fortement sur le programme de développement. KTM ne veut plus se retrouver démuni si un autre malheureux concours de circonstances devait se présenter, et il est donc essentiel désormais de pouvoir compter sur deux pilotes d'essais et non plus un seul.

"Vous voyez à quel point les choses changent vite : vous perdez un pilote d'essais et un pilote de course en dix jours. Pour un projet de notre taille, je pense que nous avons besoin d'avoir un deuxième pilote d'essais, pas pour mener une double quantité de test mais pour être certains d'en avoir un deuxième pour le cas où il y ait un problème", assure Beirer, qui ne veut pas considérer que le fait de disposer de quatre titulaires au lieu de deux l'an prochain résoudra cette équation. "Nous pourrions nous dire que nous n'avons pas besoin d'un second pilote d'essais parce que nous aurons quatre titulaires, énormément de données et aussi la possibilité de tester plus de choses pendant la course, cependant si vous voulez mener un travail de développement vous ne pouvez pas le faire en course, cela signifie donc que vous avez besoin d'un pilote d'essais. Nous ne pouvons pas ne pas avoir de pilote d'essais, comme nous l'avons compris ces deux dernières semaines."

Interview :

À l'heure de ces considérations, le nom de Jonas Folger réapparaît, le pilote allemand étant l'un des plus courtisés sur le marché, désormais riche, des pilotes d'essais. "Tous les constructeurs réalisent maintenant à quel point il est important d'avoir un test team, alors le marché pour les pilotes d'essais s'est soudainement ouvert", constate Pit Beirer, qui confirme que l'ancien pilote Tech3 est bien en lice pour ce poste. "Il ne vit qu'à 30 minutes de l'usine, alors il y aurait un avantage pratique", sourit-il.

Parmi les autres grands noms, circule celui de Dani Pedrosa, qui prendra sa retraite de la compétition en novembre. "Il serait assurément un pilote d'essais très intéressant et je peux dire que nous parlons avec lui, mais je crois que tout le monde en fait de même, alors voyons voir comment se termineront les discussions", note Beirer.

Autre prétendant : Bradley Smith, qui sait de longue date qu'il sera remplacé par Johann Zarco dans l'équipe de course la saison prochaine mais continue à séduire son team malgré tout. "Vu comment il travaille dernièrement et le soutien qu'il apporte à l'équipe, c'est clairement une possibilité", confirme Pit Beirer. "Je souhaite vraiment le remercier parce qu'il savait qu'il ne ferait pas partie de l'équipe de course, mais il fait malgré tout un travail incroyablement professionnel et il se montre plus performant que jamais avec nous. Il fait du très bon travail, il nous aide. Quand nous avons perdu notre pilote d'essais, nous lui avons demandé 'Bradley, serais-tu d'accord de tester des nouveautés qui pourraient aussi s'avérer désavantageuses en course ?'. Il a dit 'Oui, si vous pensez que ça peut aider l'équipe, je le ferai', alors merci pour cela, Bradley."

Bradley Smith, Red Bull KTM Factory Racing, Beirer
Dani Pedrosa, Repsol Honda, entretien exclusif avec Motorsport.com

Moins de courses pour les pilotes d'essais

Les candidats ne manquent pas, donc. Reste à savoir combien de places il y aura à pourvoir dans ce test team. Car KTM a tiré une autre leçon de cet été catastrophe, celle du risque que représente l'engagement d'un pilote d'essais en tant que wild-card. Il est donc très improbable qu'un programme similaire à celui de Mika Kallio puisse être reproduit l'an prochain, et les pilotes en charge des tests devront le comprendre.

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Pit Beirer a ainsi expliqué que le Finlandais a un choix personnel à faire : "Avec Mika, nous avons eu une discussion très honnête et nous lui avons dit : 'Mika, s'il y a une chance pour toi de rejoindre une équipe de course et de courir, peut-être devrais-tu le faire', parce qu'il a ce feu, c'est incroyable. Je lui ai vraiment donné cette chance, je lui ai dit : 'Tu as maintenant six semaines et tu [peux] parler avec différentes équipes ; si tu penses que tu peux courir, tu devrais y aller mais si tu n'obtiens pas de place pour courir quelque part, s'il-te-plait accepte le fait que tu es un pilote d'essais. Je veux que tu sois un pilote d'essais heureux. S'il-te-plait, reviens vers moi et dis-moi, oui je veux être pilote d'essais et je serai super motivé pour les essais'."

"Il est toujours sous contrat en tant que pilote de remplacement, alors si quelque chose tourne mal il enfourchera tout de suite la moto, mais il ne courra pas à l'avenir avec le test team", clarifie le patron des troupes. Une équipe KTM qui a donc bien des éléments à mettre en place pour à la fois résoudre la problématique actuelle et aborder l'avenir plus sereinement.

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