Pedrosa : "En MotoGP, soit tu es à 100% soit mieux vaut ne pas y être"
À trois mois de la fin de sa carrière MotoGP, Motorsport.com a pu s'entretenir avec Dani Pedrosa pour évoquer la nouvelle vie qui l'attend et les défis du championnat actuel.
Photo de: Repsol Media
Dani Pedrosa a pris récemment l'une des décisions les plus difficiles de sa vie. Alors que beaucoup d'autres auraient choisi de prolonger de quelques années leur présence dans le championnat, et ainsi de continuer à alimenter leur compte en banque, l'Espagnol a opté pour la retraite malgré son jeune âge (32 ans) et une offre appétissante qui aurait pu lui permettre de continuer à courir, avec une Yamaha.
Outre ses trois titres en 125cc et 250cc, à huit Grands Prix de la fin de son parcours MotoGP Pedrosa compte 31 victoires, 112 podiums, 31 pole positions et 44 meilleurs tours dans la catégorie reine, un palmarès brillant pour celui à qui il ne manque que le titre suprême.
Le week-end dernier, avant de disputer la course du Red Bull Ring, où il s'est classé septième, Dani Pedrosa a pris le temps de discuter avec Motorsport.com.
Cette saison, quand tu t'apprêtes à courir un Grand Prix, est-ce que tu prêtes plus attention au circuit ou aux pneus qu'apporte Michelin ?
Je regarde plus les pneus, parce qu'ils ont plus d'impact que la piste. On regarde quel type de composé on va devoir utiliser et quelles conditions météo on va connaître, pour voir si ces gommes vont correspondre au temps prévu, aux températures, etc.
Peut-on dire que ces pneus ont changé la manière de voir les choses à l'heure d'aborder les courses ?
Eh bien, pas complètement. Quand je suis arrivé en MotoGP, Michelin en était le fournisseur et il fallait faire très attention aux pneus. Par contre, à l'époque le championnat n'était pas sous régime de manufacturier unique et même les pilotes fournis par la même marque ne disposaient pas des mêmes spécifications. Pendant l'ère Bridgestone, oui, ce qui faisait la différence c'était les circuits. Avec le retour de Michelin, on en revient à mettre l'accent sur les gommes.
Y a-t-il une explication quelconque à ton changement de performances entre la pré-saison, où tu as été l'un des plus rapides, et les courses ?
C'est inexplicable. Je sens que je pilote bien, et l'exemple le plus évident est Brno. J'ai beaucoup souffert pendant la course et le lundi j'ai été deux secondes plus rapide.
Dans quelle mesure tes résultats de cette année ont-ils influencé ta décision de partir en fin de saison ?
Cette décision a pris forme, mais elle venait d'avant.
As-tu vu le documentaire sur Avicii ?
Oui, et je crois savoir où vous voulez en venir.
À un moment du film dont il est protagoniste, après avoir annoncé son intention d'arrêter de jouer en public, il admet avoir traversé des moments difficiles lors des derniers spectacles qu'il a donnés. Est-ce que la fin du championnat s'annonce difficile pour toi ?
Je comprends ce que vous voulez dire, mais ça n'est pas mon cas. Quand j'ai vu le documentaire, il m'a beaucoup plu. Mais pour moi c'est le contraire : je veux montrer le meilleur de moi-même. Ce sont ces sensations qui maintiennent ma motivation intacte.
Tu as expliqué avoir pris la décision de cesser de courir car tes priorités ont changé. Peux-tu être plus précis ?
Je faisais référence au fait que depuis que je suis petit j'ai toujours été une personne qui aime faire les choses à 100%, et quand je me dédie à ce point à quelque chose je ne peux rien faire d'autre. Ces dernières années, ma perception a évolué et mon attention ne se porte pas que sur les motos. À partir de là, ça n'a plus été la même chose pour moi. Le MotoGP exige le maximum de chacun. Soit tu es à 100% soit mieux vaut ne pas y être.
Est-ce que la vie qui t'attend à partir de novembre te donne le tournis ? Tu as prévu quelque chose ?
Je me pose beaucoup de questions et il est difficile d'y répondre. Bien sûr, j'y pense parfois, mais ça viendra. Je veux prendre les décisions au fur et à mesure qu'elles se présentent.
Tu as plusieurs offres pour devenir pilote d'essais (Honda et KTM). Que te dit ton corps en ce moment ?
Je ne sais pas. Je laisse passer le temps parce que, comme je l'ai dit, la retraite suggère un changement très important tant au niveau sportif que personnel. Cela dépendra de ce qui me motive le plus et de ce qui me fera me sentir bien dans ce nouveau chapitre de ma vie.
Par le passé, tu as été le coéquipier d'Andrea Dovizioso. À cette époque, as-tu pensé qu'il pourrait arriver au niveau qu'il a affiché dernièrement ?
Ses caractéristiques en tant que pilote et que personne n'ont pas changé. Déjà à l'époque il était très tacticien, il gérait très bien son effort, et il était fin technicien, précis et calme. La seule chose qui a changé, c'est sûrement qu'il a maintenant plus confiance dans le package dont il dispose.
Es-tu surpris que Ducati ait laissé Lorenzo s'échapper ?
Je n'ai pas pris le temps d'y penser, à vrai dire.
Seras-tu choqué de le voir sur la moto qui a jusqu'à présent été la tienne ?
Je suppose que ce sera le cas pour mes fans. Ce sera intéressant à voir. Je suis certain qu'il s'en sortira bien.
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.
Meilleurs commentaires