Márquez : Un "cauchemar" et une date de retour incertaine

Marc Márquez a expliqué les raisons pour lesquelles il sera une nouvelle fois opéré dans les prochains jours. L'intervention est jugée indispensable pour lui permettre de gagner en mobilité et sa convalescence sera "longue", sans échéance prédéfinie.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

C'est avec des yeux humides que Marc Márquez s'est présenté en conférence de presse après les qualifications du Grand Prix d'Italie, accompagné de son patron Alberto Puig, pour confirmer une nouvelle opération prévue dans les prochains jours et qui le tiendra éloigné des circuits durant une longue période. Déjà opéré trois fois après sa fracture de l'humérus droit à Jerez il y a près de deux ans, Márquez est trop limité dans ses mouvements et devra subir une nouvelle intervention chirurgicale à la Clinique Mayo, dans le Minnesota aux États-Unis.

Puig a d'abord pris la parole pour décrire ce qui attend son pilote. Le matériel d'ostéosynthèse présent sur l'os va être retiré et une ostéotomie humérale va être pratiquée, afin d'offrir plus de mouvement dans le bras. Márquez espère ainsi retrouver de meilleures capacités physiques mais ignore totalement la durée de la convalescence, qui pourrait durer cinq mois selon nos informations, ce qui signifie que la course prévue dimanche au Mugello pourrait être sa dernière de l'année.

Sans détours, l'octuple Champion du monde s'est confié sur les difficultés traversées depuis son retour à la compétition il y a plus d'un an et sur le processus qui a mené à cette lourde opération, nécessaire selon l'équipe médicale qui l'entoure.

Marc, peux-tu décrire la situation ?

Je vais être opéré la semaine prochaine. Depuis la première blessure dans mon bras droit, tout a été compliqué, l'infection a été la chose la plus grave. Le Dr Samuel Antuña a fait un travail incroyable il y a 18 mois en essayant de traiter cette infection pour que l'os se rétablisse. Cela a été un succès mais après cette période, j'ai senti de grosses limitations sur la moto. Je n'ai jamais renoncé, j'ai tout donné, j'ai continué à travailler et fait ce que disaient les médecins. J'ai sollicité l'avis d'Ángel Cotorro et je travaillais avec lui depuis trois mois, pour donner une dernière chance à mon bras.

Cette saison, j'ai réalisé que je ne prenais pas de plaisir. Je souffre beaucoup, j'ai de fortes douleurs. Je n'ai pas de force, je ne peux pas piloter comme je le veux. J'ai commencé à me faire mal à l'épaule gauche, parce que je sollicite trop le bras gauche. Mes performances ne sont pas mauvaises mais ne correspondent pas à ma volonté.

Avec mes médecins, on a fait des évaluations il y a longtemps. En octobre, quand j'ai eu la première blessure aux yeux, je leur ai dit "pourquoi ne pas envisager quelque chose sur le bras ?" mais l'os n'était pas complètement rétabli et ils ont dit que le risque était trop important. Je suis resté calme, je suis revenu, j'ai beaucoup travaillé depuis quatre mois mais je ne vois aucun progrès. J'ai eu une nouvelle réunion avec eux après Jerez, où on a encore tout évalué. Ils ont commencé à envisager une nouvelle opération. C'était difficile, j'ai tout fait pour éviter cette opération parce que je ne voulais pas ça, mais c'est comme ça que [ma condition] s'améliorera.

Ça ressemble à un cauchemar mais je pense que je reviendrai vite. Ça sera dur. Je ne connais pas la durée [de la convalescence] mais il faut le faire maintenant. Pour eux, il n'y a pas de doute. Il y a un problème, il y a eu une trop grande rotation [de l'os].

Marc Márquez

L'une des meilleures choses, c'est que le problème est clair. J'ai un problème de rotation au niveau du bras et vous pouvez voir que je n'ai plus le même style de pilotage, pas à cause de la moto, à cause de moi. Même dans les virages à gauche, mon bras droit n'est pas dans une position naturelle. Mais malgré ça, j'ai pu gagner des courses cette année. C'est pour ça que j'ai donné une chance à cette année. Après cette réunion avec Samuel Antuña et Ángel Cotorro, ils ont fait des analyses et vu qu'il y avait eu trop de rotation. Samuel Antuña m'a dit qu'il fallait faire cette opération à la clinique Mayo, avec Joaquín Sanchez. Il pense que c'est le meilleur au monde. Ce médecin m'a déjà rendu visite en octobre dernier.

Ça ressemble à un cauchemar mais je pense que je reviendrai vite. Ça sera dur. Je ne connais pas la durée [de la convalescence] mais il faut le faire maintenant. Pour eux, il n'y a pas de doute. Il y a un problème, il y a eu une trop grande rotation [de l'os]. On verra si on pourra revenir vite, mais je ne me précipiterai pas.

As-tu encore une infection au niveau du bras ?

L'infection est totalement résolue mais les médecins ont peur de l'infection. C'est pour ça qu'ils vont employer une technique différente, pas dans la position de la fracture.

Jeudi, tu as été interrogé sur une opération et tu disais que ce n'était pas prévu. Que s'est-il passé depuis ?

Jeudi, vous m'avez demandé si c'était une option mais j'ai menti. Je ne voulais pas en parler, désolé. Ce n'était pas confirmé. Peut-être que vous n'allez pas me croire, mais j'ai reçu un appel hier à midi, entre les deux séances, parce qu'à la clinique Mayo, le Dr Joaquín Sanchez a imprimé mon muscle en 3D, pour évaluer précisément la rotation. Il m'a appelé et il m'a dit "aucun doute, viens, ce n'est pas nécessaire d'insister plus, il y a eu une trop grosse rotation, je ne sais pas comment tu fais mais viens, on va réparer ça". Évidemment, il y aura une opération, tout peut arriver, mais ils y croient vraiment.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Marc Márquez

As-tu une idée de la date de ton retour ?

Je n'ai aucune idée parce que les médecins m'ont dit qu'après l'opération, on avancera pas à pas mais ça sera long, évidemment. On fait ça parce que ça ne mène à rien, je souffre trop, je ne prends pas de plaisir et tous les week-ends sont des cauchemars, à juste pousser. Mon objectif reste le même, c'est de revenir. On fait ça pour préparer 2023.

Je tiens à remercier Honda parce qu'ils ont vraiment respecté la décision, ils y croient et me soutiennent. On verra. En pilotant comme ça, j'ai des hauts et des bas, je sais que je peux être sur le podium sur quelques circuits mais je ne veux pas rouler comme ça, parce que je souffre beaucoup et que je génère d'autres blessures. Je ne peux pas continuer à rouler comme ça.

Comment vis-tu la situation ?

Mon point fort est toujours d'être très fort mentalement. Croyez-bien que si je n'avais pas ce caractère, j'aurais tout simplement renoncé après tout ça. Si on veut quelque chose, il faut tout donner, il faut y croire, il faut continuer à pousser. Beaucoup de gens ne comprennent pas la situation et disent des conneries. Mais je sais ce que j'ai, je sais quelles sont mes limitations et je sais quelles sont mes compétences, et actuellement je ne peux pas en profiter.

Maintenant, vous comprenez un peu mieux mes déclarations dans les dernières courses [au sujet du titre qu'il ne pouvait pas jouer, ndlr], parce que je sentais mes limitations depuis la pré-saison. À Portimão, à Jerez, au test de Jerez, je pouvais juste faire 20 tours, donc je ne sentais aucun progrès. Je continuais, je continuais, je continuais, et si on veut quelque chose, il faut aller de l'avant, oublier les gens, être juste entouré par ceux qui croient en toi, comme Honda, mon équipe, mes sponsors. C'est ce que je vais faire.

Ce n'est pas idéal de le faire en cours de saison, évidemment, mais c'est la meilleure chose à faire pour mon avenir. C'est ce que je crois, c'est ce que je vais faire, parce que les médecins m'ont dit "s'il te plaît, arrête-toi et viens".

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article

Voir aussi :

Article précédent Malgré sa 6e place, Quartararo continue "d'être inquiet"
Article suivant Di Giannantonio a réalisé "un rêve" mais reste objectif pour la course

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France