À la poursuite de Rossi, Márquez a pensé aux événements de 2015

Le Champion du monde assure avoir disputé une course d'instinct et d'attaque, pilotant avec son cœur plutôt qu'avec sa tête. Pourtant, le contexte de ce Grand Prix était bien présent dans son esprit et a contribué à ce qu'il se livre autant en course.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Marc Marquez, Repsol Honda Team

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Marc Marquez, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Sa victoire ce dimanche du Grand Prix de Malaisie n'était pas tout à fait anodine pour Marc Márquez. Personne − à commencer par lui − n'a en effet oublié son clash avec Valentino Rossi ici-même, il y a trois ans, une confrontation d'abord verbale qui avait mené les deux hommes à l'accrochage en course, puis avait valu à l'Italien une pénalité aux lourdes conséquences au championnat et, plus généralement, un clash dont l'effet se fait encore ressentir aujourd'hui dans le rapport qu'ils entretiennent.

"Sur ce circuit, j'ai connu des moments très difficiles, surtout après ce qui s'est passé", a lui-même rappelé l'Espagnol en conférence de presse à l'heure de décrypter sa performance. "Mais ce week-end j'ai senti que tout était plus détendu, tout venait naturellement. C'était bien de gagner en Thaïlande et maintenant ici, parce que c'est très important pour Honda. C'est un marché important et on a beaucoup de fans ici."

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Assuré du titre depuis deux semaines, Márquez a livré aujourd'hui une course sans calcul, libéré de toute pression et finalement peu intéressé par la position qu'occupait celui qui, il y a quelques courses à peine, pouvait le menacer dans la quête de la couronne mondiale.

"Si j'avais été en bagarre pour le championnat contre Dovizioso, aujourd'hui ma position aurait été troisième, voire quatrième, ou peut-être deuxième, mais en tout cas je ne me serais pas battu pour la victoire", assure-t-il. "Je pilotais juste d'instinct, sans utiliser ma tête, j'essayais juste d'attaquer. Quand on est déjà champion, on n'a plus cette pression supplémentaire. Alors j'attaquais à la limite au freinage, Valentino était là et Johann [Zarco] aussi poussait derrière. Ma motivation était de gagner sur un circuit qui est difficile pour nous et on y est arrivé, alors c'est important."

Une approche qui n'a pas été sans conséquences, puisque le pilote Honda a connu plusieurs alertes, signe qu'il a attaqué bien plus à la limite que d'habitude. "Pendant toute la saison je n'ai récupéré qu'une seule chute en course, mais pendant cette course-ci j'en ai sauvé trois ou quatre. Comme je l'ai dit, j'avais une motivation supplémentaire et c'est pour ça que j'ai attaqué."

Márquez a tout donné

Après avoir beaucoup poussé pendant les premiers tours, au point de mettre à mal ses pneus, le Catalan s'est calmé le temps de retrouver de bonnes sensations et de ramener ses gommes dans une fenêtre de températures plus appropriée. Puis il est reparti à l'attaque, afin de rattraper Valentino Rossi, à qui il aurait aimé se confronter dans les derniers tours. La chute de l'Italien à cinq tours de l'arrivée allait finalement lui offrir la victoire sans avoir besoin d'en passer par ce duel que beaucoup attendaient pourtant avec impatience.

"Chacun de nous deux aurait pu gagner", estime l'Espagnol. "Quand j'ai vu Valentino tomber, bien sûr mon corps s'est tout simplement détendu et j'ai piloté différemment. On a tous les deux beaucoup attaqué. C'était une course assez similaire à Motegi, entre Andrea [Dovizioso] et moi. On s'est beaucoup battu, sans beaucoup de dépassements mais en pilotant à la limite. J'ai évité deux ou trois chutes avec mon coude. J'étais en difficulté et je me suis battu contre ma moto, ensuite c'était juste bien de bien finir la course."

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Au final, Marc Márquez a reconnu que beaucoup de choses lui étaient passé par l'esprit ce dimanche à Sepang et c'est certainement l'ensemble de ces éléments, liés au lieu ainsi qu'aux circonstances, qui explique qu'il ait ainsi tout donné durant cette course.

"J'ai pensé à beaucoup de choses. 2015 m'est passé par la tête, la chute de l'Australie, celle d'hier ou encore le fait d'être champion. Quand on l'est on peut prendre un peu plus de risques. Je n'ai pas couru avec ma tête mais avec mon cœur. Quand j'ai terminé j'étais mort, mais l'objectif était atteint."

Avec Oriol Puigdemont

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