Interview

Martín espère apprendre aux côtés de Zarco, "l'un des plus forts"

Très en vue dans les petites catégories, Jorge Martín s'apprête à faire son arrivée en MotoGP aux côtés de Johann Zarco, dont il a l'intention de s'inspirer pour s'adapter.

Jorge Martin, Red Bull KTM Ajo

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

À quelques jours de ses 23 ans, Jorge Martín trépigne en vue du gros cadeau qui l'attend d'ici quelques semaines, ses débuts officiels en tant que pilote MotoGP. Dans un entretien accordé à Motorsport.com, celui qui a remporté le titre mondial Moto3 il y a trois ans exprime tout autant sa confiance, lui qui a senti la promotion arriver très tôt, que sa modestie en vue d'une catégorie qui l'opposera aux meilleurs pilotes au monde.

Parmi ses futurs adversaires, le jeune Espagnol place son coéquipier Johann Zarco dans le groupe des hommes à suivre de près, le jugeant inspirant pour son adaptation. Tous deux seront dotés d'une Ducati de 2020, qui dans un premier temps sera identique à celles dont bénéficieront les pilotes de l'équipe officielle, avant les évolutions que pourra apporter l'usine au gré du championnat.

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Vainqueur en 2014 de la Red Bull Rookies Cup − dont Zarco a été le premier lauréat en 2007 − Martín n'a pas, contrairement à son aîné, réussi à remporter le titre de la catégorie Moto2 où il n'est resté que deux ans. Très vite garanti d'intégrer la catégorie reine, il a fait le choix au printemps dernier de quitter le groupe KTM, dont il faisait partie des étoiles montantes, et de troquer son précontrat avec Mattighofen pour un accord en bonne et due forme avec Borgo Panigale.

Débutant en même temps qu'Enea Bastianini et Luca Marini qui, eux, piloteront une GP19 dans le team Esponsorama − il faudra également compter Lorenzo Savadori parmi les rookies si l'Italien est confirmé par Aprilia −, Jorge Martín espère réussir à battre ceux qui ont bouclé la saison 2020 du Moto2 aux deux premières places. Et, comme tant d'autres avant lui, il se prend à rêver de succès futurs avec une marque qui court après le titre depuis 14 ans.

À quel moment as-tu réalisé que tu allais rouler avec les grands noms de la moto cette année ?

Dès le début de l'année 2020, il y a des constructeurs qui ont voulu de moi et je pouvais voir que je passais les étapes vers la réalisation de mon rêve. C'est au moment où j'ai décidé d'aller chez Ducati que je m'en suis rendu compte, mais déjà avant cela j'espérais changer de catégorie cette année, j'avais des options. Le jour où j'ai conclu l'accord avec Ducati a été le moment le plus heureux de ma vie.

Penses-tu que ce tournant dans ta carrière arrive au bon moment ?

Je pense que oui. Le fait est que, à mon avis, j'ai le niveau nécessaire. En Moto2, j'ai montré que j'étais très compétitif. Peut-être que sur certaines courses j'ai manqué d'expérience avec la moto, mais quand j'ai eu la moto bien en main, je me suis battu pour les podiums et les victoires. Je suis donc très tranquille par rapport à moi-même et confiant quant à ce qui va suivre.

Qu'est-ce que cela signifie pour un pilote de course de rouler pour une marque comme Ducati ?

Pour moi, Ducati c'est la passion. Sentir que l'on pilote cette moto et pour cette marque, cela représente beaucoup pour moi. Je me souviens que mon père a couru avec la 748 à Jarama il y a de nombreuses années, et c'est une sensation géniale. Et puis je trouve que c'est la plus belle moto, non seulement en MotoGP, mais aussi parmi les modèles de série. Je trouve que la Panigale est une belle moto. Les relations avec la direction sont également très bonnes, et chez Pramac ce sera comme être en famille, et pour moi cela compte beaucoup.

J'espère, à moyen terme, avoir ma chance. Je pense que je ne dois pas être pressé, je vais apprendre petit à petit et j'espère avoir l'opportunité de me battre pour le titre.

Jorge Martín

Ducati a eu de très bons pilotes, mais seul Casey Stoner a remporté le titre et ça remonte à 2007. À quoi penses-tu que cela est dû ?

Je ne pourrais pas le dire parce que je n'étais pas là. De l'extérieur, je pense qu'on ne doit pas savoir 20% de ce qui se passe, je ne peux donc pas donner d'avis. Je pense que de grands pilotes sont passés par Ducati, mais ils ont aussi dû se confronter à [Marc] Márquez durant toutes ces années, et même si je pense que la moto était au niveau, ce qui était plus compliqué que tout c'était de battre Márquez. Personnellement, j'espère, à moyen terme, avoir ma chance. Je pense que je ne dois pas être pressé, je vais apprendre petit à petit et j'espère avoir l'opportunité de me battre pour le titre.

Parmi tous les grands pilotes qui sont passés par Ducati, y en a-t-il un que tu vas prendre comme référence, que ce soit pour sa méthode ou son style de pilotage ?

C'est difficile. En ce moment, le pilote de référence parmi ceux qui sont passés chez Ducati c'est Dovizioso et ses informations seront sûrement utilisées sur de nombreuses pistes. Mais chaque année, les choses sont différentes, y compris les pneus, et tout change. J'espère pouvoir beaucoup apprendre de mon coéquipier. Je pense que Zarco est l'un des pilotes les plus forts de la grille, il a beaucoup de potentiel. Je suis donc impatient d'apprendre à ses côtés et de m'améliorer.

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Quand tu te couches le soir et que tu fermes les yeux, à quoi rêves-tu pour tes débuts dans la catégorie reine ? Quels sont tes objectifs pour 2021 ?

Eh bien, je fais des rêves sur le long terme, pas pour cette année. Au final je veux me fixer des objectifs réalistes, que je puisse atteindre. L'objectif le plus logique est d'être Rookie de l'année. Au fond, j'y ferai face aux seuls pilotes avec lesquels j'arrive sur un pied d'égalité, sans expérience et avec la même moto. C'est à eux que je dois me comparer. Un objectif réaliste, bien que compliqué, sera de terminer le championnat dans le top 10. C'est possible, même s'il va falloir travailler dur pour y parvenir. Je crois que c'est l'objectif qui doit me faire rêver.

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