Miller pas envieux de "l'incertitude" subie par Bastianini et Martín

Jack Miller se réjouit de sa future vie de pilote KTM, estimant avoir ainsi évité l'attente dans laquelle Enea Bastianini et Jorge Martín ont été placés par Ducati ces derniers mois.

Jack Miller, Ducati Team

Après de longs mois d'hésitation, Ducati a désigné le futur coéquipier de Pecco Bagnaia dans son équipe officielle à la fin du mois d'août, Enea Bastianini ayant été choisi aux dépens de Jorge Martín. Le titulaire actuel de la place, Jack Miller, avait signé chez KTM avant même le début de l'été, sachant qu'il ne faisait plus partie des plans de Ducati et, avec le recul, il ne regrette pas de s'être évité un certain stress en choisissant rapidement sa future destination.

"J'ai décidé de laisser ma place et d'avancer dans ma carrière. Ils font ce qu'ils veulent de ma place",  a assuré l'Australien, dont la préférence allait néanmoins à Bastianini. "Peut-être que j'aurais pu rester et attendre la décision, qui sait. J'ai pris ma décision avec ce que je ressentais au fond de moi et avec la direction que je voulais donner à ma carrière."

"Concernant ce qu'il se passe après, je ne les envie pas. Cette situation d'attente toutes les semaines ne me manque absolument pas. Comme je l'ai dit, j'ai renoncé à mes 'chances' dans cette course au moment où j'ai décidé de partir."

Miller va ainsi mettre fin à une aventure de cinq ans chez Ducati, trois chez Pramac puis deux dans l'équipe officielle, une période durant laquelle il n'a bénéficié que de contrats d'un an. Ses trois premières saisons en MotoGP l'avaient vu piloter des Honda, chez LCR puis Marc VDS, et même s'il avait décroché un succès, il apparaissait souvent en retrait avec la machine japonaise, son meilleur classement au championnat ayant été une modeste 11e place. Riche de cette expérience difficile puis d'années plus vertueuses avec Ducati, Miller a beaucoup à partager avec KTM selon Stefan Pierer.

"J'espère que Jack va apporter beaucoup à KTM", a déclaré le directeur général de KTM à Motorsport.com. "Il a évolué en Moto3 avec nous et malheureusement, Honda l'a pris et lui a détruit le cerveau. Après, il a réussi à se relancer. Miller est quelqu'un de bien et Aki [Ajo], en qui nous avons une pleine confiance, est son agent, nous savons que l'accord sera bon pour les deux parties. Brad [Binder] et lui formeront un très bon duo."

Un environnement différent chez KTM

Jack Miller, Ducati Team

Jack Miller

KTM a pourtant connu son lot de tensions avec ses pilotes cette année. Privé de place dans l'équipe officielle, Miguel Oliveira a préféré RNF à un retour chez Tech3. Les pilotes de l'équipe française, Raúl Fernández et Remy Gardner, sont aussi sur le départ, après un accord pour laisser filer l'Espagnol tel qu'il le souhaitait et une séparation tendue entre la marque et l'Australien. Malgré les mésaventures de son compatriote, Jack Miller semble pleinement satisfait de sa future vie de pilote KTM.

Pour lui, l'un des principaux changements sera d'évoluer dans un univers plus restreint puisque "seulement" quatre RC16 sont engagées, contre les huit machines dont dispose Ducati. Le triple vainqueur de courses en MotoGP ne craint pas particulièrement d'avoir accès à deux fois moins de données, estimant que chaque situation a du bon et du mauvais.

"C'est sûr qu'il y a du positif et du négatif. Quand tu as du mal, tu peux regarder sept autres types de données pour comprendre ce que les autres font différemment. Mais quand tu es bon, il y en a sept autres qui étudient exactement ce que tu fais, donc comme je l'ai dit, il y a du positif et du négatif à avoir autant d'ouverture."

"Repasser à trois [autres] motos, ou quatre pilotes [au total] au sein du même constructeur, c'est sûr que ça offre un scénario totalement différent. Ça n'aura pas trop d'influence. Dans le cas de Fabio [Quartararo], c'est dur à dire : il est tout le temps le meilleur [pilote] Yamaha, donc quoiqu'il arrive je ne pense pas qu'il regarde les données des autres en ce moment."

"Comme je l'ai dit, c'est mitigé parce qu'on veut [être le seul à profiter des bons réglages] mais quand on souffre, on ne le veut pas, on veut voir les données des autres donc on est piégé dans les deux situations", a-t-il conclu.

Propos recueillis par Oriol Puigdemont

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