Une nouvelle règle à l'étude après la polémique sur les pressions
Dans la foulée de la polémique concernant d'éventuelles tricheries de la part de certaines équipes qui laisseraient rouler leurs pilotes avec une température de pneu trop basse, la Dorna a réagi en annonçant étudier une nouvelle règlementation pour 2023.

C.G., Le Mans - Si le départ de Suzuki est actuellement au sein de toutes les conversations du paddock, un autre sujet est en train de monopoliser l'attention depuis quelques jours : la polémique lancée par Motor Sport Magazine au sujet de possibles tricheries vis-à-vis d'une pression de pneus trop basse sur les machines de certains pilotes du MotoGP, et notamment celle de Pecco Bagnaia lors de sa victoire au GP d'Espagne.
S'ils ont été nombreux à avoir été interrogés à ce propos, presque tous ont considéré qu'il n'y avait pas de réel problème à ça et pas d'avantage particulier étant donné que la température du pneu avant varie énormément selon sa position en course, et ceux présents en conférence de presse sont allés dans le sens du pilote Ducati. Seul Andrea Dovizioso s'est montré plus critique en estimant qu'une véritable règle doit être établie.
Actuellement, le règlement est en effet particulier puisqu'il est interdit d'avoir une pression trop basse, mais qu'en raison d'un gentleman agreement entre la MSMA (l'association des constructeurs) et Michelin, aucune pénalité ne s'applique si la situation se produit.
La Dorna n'a pas tardé à réagir à son tour et à répondre aux attaques visant le manque de clarté concernant ce qu'il est possible de faire ou non, et a indiqué être "actuellement en train d'évaluer un nouveau protocole de surveillance de la pression des pneus en coopération avec la MSMA et à sa demande" afin d'introduire "un système unifié de capteurs et de récepteurs car c'est l'unique façon d'avoir des données fiables lors des contrôles".
Toutefois, le promoteur du MotoGP a indiqué que le protocole détaillé concernant la façon dont la nouvelle règlementation devra être appliquée ne sera pas mis en œuvre avant le début de la saison 2023.
Afin de contrôler son fonctionnement et son efficacité, les constructeurs MotoGP vont l'évaluer tout au long de la saison 2022, mais il est spécifié que les données recueillies ne prouveront rien : "Tous ont accepté de façon unanime de partager librement entre eux les données des pneus de leurs pilotes après chaque événement. Étant donné que ces données sont fournies volontairement et que les capteurs sont calibrés individuellement par chaque fabricant de capteurs, leur exactitude ne peut actuellement pas être vérifiée."
En attendant l'entrée en vigueur de cette nouvelle règlementation, le protocole habituel utilisé depuis plusieurs années restera effectif, et ce seront donc le directeur technique du championnat ainsi que Michelin qui seront en charge de contrôler la pression des pneumatiques.
Michelin appuie la décision de la Dorna
Le manufacturier français abonde dans le sens de la Dorna pour instaurer une règle plus claire mais estime qu'aucune polémique n'est nécessaire puisqu'aucun pilote n'a enfreint les règles établies.
"La position de Michelin est la même que celle de Ducati et de la Dorna, qui a publié un communiqué. Il n'y a pas de surprise pour moi, c'est quelque chose que tout le monde sait car c'est un accord entre les constructeurs, Michelin, la FIM et la Dorna que tout le monde connaît", a expliqué Piero Taramasso, responsable de la compétition deux roues de Michelin, au micro du site officiel du MotoGP.
"Le problème est qu'actuellement on a des pièces différentes pour les mesures donc il y a des tolérances différentes et parfois la mesure est un peu plus haute ou un peu plus basse mais ça reste au sein de ce qui est toléré. Pour nous il n'y a donc pas de problème et aucun pilote n'a joué avec la pression, ils savent que c'est quelque chose de très important et qu'il faut respecter la pression minimum. Si elle est trop basse on n'obtient aucun avantage donc la position est claire et tout le monde sait ce qu'il y a derrière la polémique."
"On va se servir de cette année pour comprendre comment travailler et comment régler la mesure de la température. Il est déjà décidé d'utiliser [à l'avenir] le même matériel pour tous les pilotes et toutes les équipes, avec la même tolérance, donc on pourra mesurer précisément et dire exactement qui a respecté et qui n'a pas respecté."
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