Danger, disqualifications... la règle sur les pressions agace

Une pression de pneu minimale doit être imposée en MotoGP cette année mais les pilotes espèrent un retour en arrière. Ils s'inquiètent de cette mesure qu'ils jugent inutile, potentiellement dangereuse et susceptible de mener à des disqualifications en série.

Alex Marquez, Gresini Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Les pressions de pneus ont fait débat la saison dernière en MotoGP. De nombreux pilotes débutaient les courses avec des pressions inférieures aux recommandations de Michelin, pas pour essayer d'en tirer un avantage – une pression plus faible étant susceptible d'augmenter la surface de contact du pneu au sol, et donc l'adhérence – mais pour éviter une surchauffe de la gomme avant.

Dans le sillage d'un pilote, il est devenu fréquent de voir la température – et donc la pression – du pneu avant avant s'envoler, au point de rendre la moto difficile à contrôler et toute tentative de dépassement impossible. En prenant le départ avec une pression plus faible, l'idée était donc qu'elle augmente une fois dans le trafic, pour atteindre la fenêtre d'utilisation recommandée par Michelin.

La situation semblait convenir à l'ensemble des pilotes, parmi lesquels une certaine unanimité a été constatée quand la problématique a été mise en avant au printemps 2022. Mais afin d'éviter des abus, les instances dirigeantes ont souhaité mieux encadrer les pressions en 2023, avec des outils d'analyse standardisés et surtout la mise en place de sanctions.

La pression minimale a été fixée à 1,88 bar et pendant les essais et les qualifications, les chronos réalisés en dessous de cette limite seront annulés tandis qu'en course, disputer plus de la moitié des tours avec une pression trop faible entraînera une disqualification. Aucune pénalité ne devrait tomber pendant les trois premières courses de la saison afin de laisser une certaine latitude aux équipes et permettre d'analyser les premières données, avant une application de la règle pour la quatrième manche de la saison à Jerez.

Les équipes ont naturellement anticipé la situation et roulé avec les pressions de pneus prescrites au test de Sepang... avec de premiers résultats qui inquiètent les pilotes. La pression minimale préconisée par Michelin a vocation a limiter le risque de crevaison mais ils ont été nombreux à la voir grimper au point de rendre la moto difficile à contrôler. "Honnêtement pour moi, à l'avant ça n'a pas vraiment de sens, surtout pour la course, car ça peut être dangereux", a expliqué Álex Márquez. "Pour l'arrière, je suis totalement d'accord."

Faut-il abandonner la règle ?

Marco Bezzecchi est venu appuyer les propos du pilote Gresini, expliquant qu'un pneu trop gonflé était source de risque sur la moto. "Pour moi c'est très, très dangereux de rouler avec une pression de pneu très élevée", a résumé le Rookie de l'année 2022. "La différence entre très élevée, élevée et basse est très fine. Avec seulement 0,02 [bar de différence], peut-être que les pneus vont commencer à avoir des soucis donc ça sera crucial de comprendre comment gérer ça."

Des pneus Michelin

Bezzecchi espère donc que cette mesure ne sera pas mise en œuvre : "J'espère que les règles ne seront pas confirmées. Il s'agit de sécurité pour Michelin mais aussi pour nous. On doit trouver un équilibre entre ce que veut Michelin et ce que les pilotes préfèrent car je pense que c'est possible. Ça sera intéressant de voir comment les trois premières courses se passeront car ensuite ils feront une réunion et prendront une décision. On verra. Au final si les règles sont mises en place, on doit juste les respecter, mais honnêtement j'espère qu'on pourra trouver un accord."

Pour Álex Márquez, la FIM doit faire un pas en faveur des pilotes et renoncer à une règle susceptible de chambouler les résultats des courses, alors qu'il n'y a selon lui pas lieu de légiférer. "Si on fait un podium, on ne saura pas si on sera sur le podium ou si on ne marquera aucun point", a souligné l'Espagnol, selon qui les disqualifications pourraient être nombreuses dans certaines épreuves : "Si les règles avaient existé en Australie l'an dernier, je pense que 13 pilotes, quelque chose comme ça, l'auraient été. On ne sait jamais où on sera en course."

"Avoir une pression trop basse à l'avant n'est pas un avantage non plus donc c'est ça qu'ils doivent comprendre. Les premières courses se dérouleront sans que les règles soient appliquées et après deux courses je pense qu'ils prendront leur décision. Mais je ne crois pas qu'ils l'appliqueront à l'avant." 

Avec Charlotte Guerdoux

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