Une Suzuki rapide en ligne droite, qui étonne !
Suzuki a battu son record de vitesse de pointe pendant les premiers essais du Grand Prix du Qatar, une journée qui a vu les deux pilotes de l'équipe aux avant-postes, aidés par un package qui confirme son amélioration globale.
C'est, aux dires de Fabio Quartararo, la plus grande surprise de cette première journée de Grand Prix en 2022 : les Suzuki ont dominé à la fois sur la feuille des temps, avec Álex Rins premier et Joan Mir troisième, mais aussi, et c'est bien plus rare, au classement des meilleures vitesses de pointe.
La GSX-RR de Rins a en effet enregistré la meilleure V-Max de chacune des deux séances du jour, à chaque fois en 355,2 km/h. Cela constitue tout bonnement le record de la marque, qui s'en tenait jusqu'à présent aux 354,0 km/h atteints par Mir l'an dernier au Mugello. Voilà qui a causé une certaine incrédulité dans l'équipe japonaise ce vendredi.
"Ça a été génial ! Ça n'était jamais arrivé depuis quatre ou cinq ans que je suis en MotoGP !" décrit Álex Rins en évoquant sa pointe en EL1. "Et cet après-midi aussi, j'ai réédité la [meilleure] vitesse [de pointe]. Mais ne le répétez pas trop !" sourit le pilote espagnol, déjà prudent pour la suite : "Suzuki a très bien travaillé, mais il faut encore continuer. Ils ont fait du bon boulot sur le moteur mais s'ils se détendent un petit peu, on sera foutu ! [rires]"
"J'ai essayé de suivre quelqu'un en ligne droite et mes sensations ont été bonnes, j'arrivais à rester dans l'aspiration, donc au moins on peut respirer dans la ligne droite. Avant, on retenait notre respiration et on regardait sur les côtés", ajoute le leader du jour. Cela va-t-il lui permettre de limiter sa prise de risques, lui qui a gâché plusieurs occasions l'an dernier en tombant ? "Il y a moins de risques de faire une erreur", confirme-t-il en effet. "Avant, quand j'étais en ligne droite, j'attendais de voir quand les autres allaient arriver, à droite ou à gauche. Maintenant, on va voir, car on n'a pas encore couru, mais globalement, avec les motos avec lesquelles je me suis entraîné, j'ai tenu l'aspiration, donc c'est une bonne nouvelle."
"Le progrès du moteur est très important car au moins tu peux te défendre", renchérit son coéquipier. "S'il y a une course de groupe, comme [ça a été le cas] ici au Qatar lors de la seconde course [l'année dernière], je sais que si quelqu'un est derrière moi, il va me doubler mais je vais pouvoir me défendre. C'est un gros progrès pour la course, mais aussi pour les qualifications car on accélère bien."
"Suzuki a bien travaillé", a assuré Rins, talonné aujourd'hui par la Honda de Marc Márquez. Le pilote catalan le sait, il bénéficie du travail de fond réalisé par son équipe afin de rattraper le retard de développement senti l'an dernier. "En tant que pilote, on veut toujours améliorer les choses et on a poussé fort pour améliorer la partie aéro. Mais, par rapport à l'année dernière, on a un nouveau moteur, et on a aussi le variateur de hauteur qu'on n'avait pas l'année dernière", rappelle-t-il, n'oubliant pas de souligner l'importance d'un moteur plus costaud mais offrant toujours la même stabilité. "Je ne le sens pas plus. Ça peut être une bonne chose car sur les données on a vu que la ligne de vitesse est plus rapide que l'année dernière, mais la réponse de la moto à la sortie des virages est assez similaire à ce qu'elle était l'année dernière, alors c'est super."
C'est aussi, selon Joan Mir, troisième à un dixième et demi, une amélioration globale de la moto depuis un an qui a permis le résultat d'aujourd'hui. "Ce n'est pas que l'on a passé un énorme cap avec le moteur, nous l'avons simplement pas mal amélioré. Mais on compare avec la moto sans le [holeshot] device. L'an dernier, je me souviens qu'ici on avait beaucoup de mal au niveau de la vitesse de pointe et de l'accélération car on n'utilisait pas le device. Maintenant avec le device, avec le moteur et avec le bon travail que l'on a fait l'an dernier afin d'essayer d'un peu mieux comprendre les réglages pour faire un bon temps avec le pneu soft, avec tout ça mis bout à bout, on a amélioré notre package."
Ravi de sa journée, Álex Rins attend désormais la suite avec impatience, lui qui n'a encore jamais accroché de pole position en MotoGP. "Je suis surpris", admet-il. "On a bien travaillé, et pas uniquement sur la moto : pendant cette pré-saison, j'ai travaillé assez dur à la salle et à tous les niveaux, et on a fait de bons EL1 et de bons EL2. Demain sera une journée importante. L'objectif est de se placer en deuxième ou en troisième ligne, mais le jour suivant aussi est important, c'est le jour de la course. Alors on se reparle dimanche !"
Joan Mir non plus ne connaît pas les joies de la pole dans la catégorie reine, et il ne s'est même qualifié qu'une fois en première ligne jusqu'à présent, en toute fin de saison dernière. "Si on est en mesure de se battre pour les places de devant comme lors des deux dernières courses de l'an dernier, je serai vraiment content car on conservera notre bon cap", souligne-t-il pour la suite du week-end. "Beaucoup de motos sont très rapides sur un tour et si on est là et qu'on peut se battre pour la pole, je serai vraiment content. Notre moto et mon style de pilotage sont toujours meilleurs en course, donc si on passe un cap en qualifications, ça veut dire qu'on sera forts en course."
Avec Charlotte Guerdoux
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