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MotoGP Test de Sepang

Viñales : "Je ne pilote pas la moto, c'est elle qui me pilote"

Les propos de Maverick Viñales à l'issue des essais de Sepang ont de quoi inquiéter. Le pilote espagnol, à l'opposé de son coéquipier, a jugé la nouvelle Aprilia instable après avoir cherché en vain l'équilibre dont elle manque, selon lui, cruellement.

Maverick Vinales, Aprilia Racing Team

Maverick Viñales était impatient de reprendre la piste, rongeant son frein en voyant les pilotes d'autres constructeurs y être autorisés dès la semaine dernière, mais il a vite déchanté. Tout au long des trois jours passés à Sepang, le pilote Aprilia n'a eu de cesse de chercher à retrouver les sensations qui étaient les siennes avec le modèle 2023 de la RS-GP, en vain.

"Évidemment, quand on essaye une nouvelle moto, c'est toujours très difficile le premier jour. Je pense que nos adversaires l'ont essayée à Valence et d'autres au Shakedown, donc ils sont un peu plus avancés", soulignait l'Espagnol au début du test très clair quant à ses objectifs personnels pour la semaine : "Ma mission pour ce test est d'essayer de ne faire qu'un avec la moto de 2024 et de comprendre les limites et à quel point je peux attaquer."

Seulement, quand la meute du MotoGP s'est lancée à l'assaut du chrono, faisant tomber les records comme si chacun cherchait à affirmer sa puissance à l'orée du championnat, Maverick Viñales s'est tenu à l'écart.

"Je pense que ça n'est pas encore le moment de faire un time attack, je ne l'ai pas senti", expliquait-il ainsi au site officiel après la deuxième journée, alors qu'il n'était que 18e au classement. "On doit encore travailler beaucoup sur les réglages. Je ne me sens pas encore très bien avec la moto. Évidemment, si on cherche à faire un temps, je serai rapide mais ça n'est pas l'objectif. Mon objectif est d'être fort tout au long de l'année. Je donne donc la priorité à beaucoup d'autres choses dans mon travail."

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Le mot que Maverick Viñales a eu à la bouche tout au long de ce test, c'est l'équilibre. Le potentiel du nouveau prototype reste bon, selon lui. "C'est un bon point de départ", notait-il mardi. "Si je parle en termes de perspectives, entre l'année dernière et cette année, c'est une bonne avancée." Pourtant, il estime qu'il faut de toute urgence mieux équilibrer cette moto afin de pouvoir retrouver ses points forts habituels.

Expliquant avoir travaillé avec "exactement les mêmes réglages que ceux avec lesquels [il a] terminé à Valence", Viñales n'a pas retrouvé l'aisance qu'il souhaitait : "Avec les mêmes réglages, l'équilibre est totalement différent ! Donc on a besoin de temps pour définir le bon équilibre de la moto par rapport aux pneus, et particulièrement pour avoir le bon appui sur le pneu arrière."

"Il nous faut du temps pour copier l'équilibre de la moto de 2023, qui est celui qui me plaît", souligne-t-il, gêné en particulier dans la phase d'entrée de virage. "L'équilibre n'y est toujours pas super. J'ai une moto très instable, si bien que je ne peux pas forcer. Je ne pilote pas la moto, c'est elle qui me pilote, et ça n'est pas une bonne sensation", tranche l'Espagnol, totalement à l'opposé des commentaires de son coéquipier, Aleix Espargaró, qui loue une moto très stable, bien que lourde et physique.

L'entrée dans les virages est la phase qui gêne le plus Maverick Viñales avec la nouvelle Aprilia.

L'entrée dans les virages est la phase qui gêne le plus Maverick Viñales avec la nouvelle Aprilia.

"Ce qu'il y a de bien, c'est que je sais très bien quelles sensations j'avais en quittant Valence et aussi lors des premiers tours ici, avec l'ancienne moto. Je sais donc très clairement de quoi on a besoin et on essaye de résoudre ça. On travaille aussi beaucoup sur l'aéro pour voir si ça peut impacter ces sensations, ou pas", ajoute le pilote espagnol, conscient que les évolutions dans ce domaine peuvent impacter la tenue de la moto.

"Je suis sûr que ça vient un petit peu de l'arrière. Je n'ai pas trouvé de grip, surtout en entrée de virage : c'est très glissant, puis [la moto] attrape le grip et c'est donc très agressif. Il faut qu'on travaille vraiment bien là-dessus, pour moi c'est la principale chose sur laquelle on doit se concentrer à l'heure actuelle."

"Actuellement, la moto est très dure à stopper pour moi, parce qu'elle n'est pas stable et que je n'arrive pas à freiner vraiment fort pour entrer dans le virage. Mais c'est quelque chose qu'on a toujours en tête d'améliorer parce qu'on voit que les Ducati sont très fortes dans cette partie. Et je pense que si on trouve le bon équilibre, on pourra alors avoir plus de frein moteur et ça aidera à stopper la moto."

"On a les idées claires quant à ce qu'on doit faire, donc maintenant c'est une question de temps", ajoute Maverick Viñales, 12e au classement final et conscient également que le circuit de Sepang n'est pas le plus favorable à l'Aprilia. "On sera au Qatar dans deux semaines, qui sera un bon test pour nous afin d'essayer de comprendre [notre niveau]. Évidemment, le Qatar ça n'est pas la meilleure piste pour des tests parce qu'après le resurfaçage, le grip y est génial, donc je pense que ça va masquer des défauts de la moto, mais il est important néanmoins de continuer à rechercher les sensations que j'avais à Valence. Je ne les ai pas encore. C'est le plus important pour moi."

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